Chapitre 16

14 1 36
                                    



Zeyna

Donne-moi une seule chose qu'il a faite et qui prouve qu'il t'aime dit-il alors que mes yeux se baladent sur les phrases de mon livre.

Je lui mens, pas parce que j'ai honte mais parce que je ne veux pas lui donner raison. Ryan n'a rien fait pour moi. Il ne pense qu'à lui et me blesse en même temps.


— Il m'amène dans des restaurants, il m'achète des bouquets de fleurs et me répète tout le temps à quel point je suis belle à ses yeux répondis-je en refermant mon bouquin avant de croiser son regard.

— C'est tout ? dit-il en pouffant de rire. Son rire m'agace tellement. Ça me met en colère de voir que la seule solution que j'ai trouvée c'est lui mentir.

— Attends-tu est prête à lui pardonner seulement pour ces choses-là ? Zeyna, c'est ridicule dit-il en tournant son visage pour cacher son embarras.

Je n'ai pas le temps de lui répondre parce que j'aperçois Ryan se diriger vers moi. Je me force à lui sourire parce que je suis sa femme et que je dois l'aimer.

— Tu fais quoi ? Dit-il en venant brusquement me faire un câlin. Il m'empêche d'être libre. Je me sens prise au piège et me sens obligée d'accepter mon sort.

Ersen est en train de nous regarder. Je n'arrive pas à déchiffrer l'expression de son visage. Il s'en va finalement en prenant encore cette habitude de jeter un coup d'œil à sa montre. Je ne comprends toujours pas pourquoi il fait ça. J'ai l'impression que s'il ne regarde pas sa montre au moins une fois dans la journée, le temps va finir par s'arrêter.

Lorsqu'on arrive chez moi, Ryan me lance des regards froids. Je ne fais rien de mal. Je lis simplement mon livre dans le salon. Au moins, je perds du temps avant de prendre conscience de la réalité.


— Explique-moi pourquoi tu étais à côtés de lui dit-il en brisant le silence agréable qui régnait dans la pièce. Mes yeux se lèvent et se posent sur son visage. La peur l'emporte rapidement. Le silence est désormais angoissant. Terrifiant. C'est toujours comme ça lorsqu'il s'apprête à me frapper.

— Alors dit moi, pourquoi tu m'as laissée seule avec eux dis-je en l'observant avec une expression remplie de déception.

— Je pose les questions et tu réponds crache-t-il avec une lueur de colère sur le visage.

Je dépose mon livre sur le divan et me lève. Son regard me met au défi, je le sais.

— Je t'ai vu au musée avec elle mais jusqu'à là je n'ai rien voulu dire dis-je en attendant qu'il se mette en colère contre moi.

— Quand j'y réfléchis, Cassandra est tout ce que tu n'es pas, il répond d'un ton tellement sincère que ça me choque. Tant mieux s'il l'aime. Il va finir par m'oublier et c'est ce que je veux. Ne plus faire partie de sa vie et vivre enfin la mienne.

— Alors divorce moi dis-je d'un ton un peu trop enthousiaste à son goût car ça ne lui plait pas. D'un pas rapide, il s'approche de moi et prend mon voile. Il l'enlève facilement et le jette par terre.

— Tant que je suis vivant, tu vas rester ma femme dit-il sans me lâcher.

J'espère qu'un jour, tu vas me divorcer répétai-je dans ma conscience. Il me jette sur le divan. Je me relève doucement, m'assois et baisse la tête pour éviter de croiser son regard.

Âmes tourmentéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant