Chapitre 32

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Zeyna

Je suis dans l'appartement d'Ersen en train de m'avancer dans mes études. Notre examen est au prochain cours et je ne veux pas perdre ton temps. J'entends quelqu'un toquer à la porte.

C'est étrange, Ersen ne m'a pas dit qu'il revenait plus tôt. Je mets mon voile et me dirige vers la porte. J'ignore qui ça peut-être. Je ne pense pas que Ersen aurait invité un de ses amis alors qu'il n'est pas là. Contrairement à Ryan, il ne me laisserait jamais seul en compagnie d'un autre homme. 

Lorsque j'ouvre la porte, un homme plus âgé que moi apparaît sous mes yeux. Son regard surpris me rend confuse. Il me dévisage un moment avant de prendre la parole.

—  Je peux savoir qui tu es ? dit-il d'une voix froide.

—  Excusez-moi mais c'est moi qui devrais vous posez cette question dis-je en étant plus confuse que je l'étais.

—  Pourquoi tu es dans l'appartement de mon fils ? dit-il en ignorant ce que j'ai dit plus tôt.

Mes yeux s'écarquillent lorsque je comprends qui il est. Ersen m'a dit qu'il ne parlait plus à son père depuis qu'il s'est converti.

—  Je vois, vous êtes son père dis-je sans prêter attention à son regard haineux.

—  Tu vis avec lui ?! Non c'est une blague ! dit-il en mettant ses mains derrière sa tête.

—  Je comprends mieux pourquoi il ne vous a rien dit dis-je en le dévisageant avec une expression neutre.

—  Me dire quoi ?! Qu'est-ce que mon fils m'a caché ?! s'emporte-t-il en s'approchant légèrement de moi.

—  Je suis sa femme répondis-je en m'éloignant un peu de lui.

—  Non c'est impossible parce que mon fils n'aurait jamais épousé une... il s'arrête et me dévisage de la tête au pied.

—  Une quoi ? Je vous en prie continuez dis-je en croisant mes bras.

—  Je pensais qu'il avait compris son erreur en se convertissant à ta religion mais décidément il en a fait une autre. Son regard devient froid.

—  Croyez-moi, Ersen a bien fait de s'éloigner de vous. C'est tout ce que je lui dis.

— Tu n'es personne pour savoir ce que Ersen veut, dit-il en adoptant une expression agacée.

— Pourtant, il a voulu que je sois sa femme dis-je en le dévisageant d'un regard vainqueur.

Son père lâche un rire amer qui m'irrite de l'intérieur. J'essaye tant bien que mal de garder mon sang froid. Je ne sais pas pourquoi il réagit de cette manière désagréable.

— Il te laissera vite tomber. Tu n'es pas faite pour lui. Les paroles qu'il prononce me font mal mais je ne laisse rien paraître sur mon visage.

— Pour quelqu'un que Ersen ne veut plus voir, vous êtes très impliqué dans ses choix de vies dis-je.

— Comment mon fils arrive à t'aimer ?  Il est stupide de ne pas ouvrir les yeux dit-il. Quelque chose dans le ton de sa voix me blesse profondément. Le regard qu'il me lance me fait encore penser à Ryan. Il avait ce même regard lorsqu'il me rabaissait. Je déteste penser à tous ses mauvais souvenirs.

— Partez avant qu'il revienne dis-je en essayant de me contrôler pour ne pas pleurer devant lui.

— Je suis son père et si je veux rentrer alors c'est mon droit, dit-il en me bousculant. Je ne trouve pas la force de le retenir.

Il rentre, s'installe dans le salon et ne se gêne pas pour étendre ses pieds sur la petite table.

— Dès qu'il va arriver, je vais lui dire de te mettre dehors crache-t-il.

— Il n'acceptera jamais ! m'emportai-je en sentant ce sentiment de colère grandir en moi.

— Parce que tu penses qu'il aura le choix ? S'il refuse alors je saurais comment lui faire changer d'avis dit-il en me jetant un sourire remplie de malice. Juste après ces paroles, la porte que je venais de fermer s'ouvre.

En rentrant, Ersen me sourit. Il se jette sur moi pour me serrer dans ses bras. Le confort de son étreinte n'arrive pas à me faire oublier le caractère détestable de son père.

— Zeyna, tout va bien ? me demande-t-il sans lâcher mon regard.

Je tourne mon visage vers la gauche. Il suit mon regard et c'est à ce moment-là qu'il remarque la présence de son père. La lueur de ses yeux devient froide.

— Je pensais que tu avais fini de commettre des erreurs. Tu me déçois dit-il en regardant son fils.

— Pourquoi tu est venu ? Ersen lui demande en adoptant un ton qui se veut calme.

— Tu vas venir avec moi en Grèce, dit-il comme si c'était quelque chose de normal pour lui. Mon cœur va finir par s'arrêter si ça continue. Je ne veux pas croire à ses paroles mais son père m'effraie et je sais qu'il ne plaisante pas.

— Je ne pars nulle part avec toi. Explique-moi ce que tu veux, dit-il avec une expression plus irritée.

— Tu vas la quitter sinon tu me donnes l'argent de la bourse que tu as gagné dit-il en employant un ton sans émotions.

Je regarde Ersen. La panique s'empare de moi. J'aimerais lui donner du courage mais je ne sais pas comment je peux l'aider à faire face à cet idiot.

— Tu me menaces ? dit-il en s'approchant de lui.

— Prends le comme tu veux dit-il en défiant son fils du regard.

— D'accord, sache que j'ai donné cet argent à une personne qui le mérite plus que toi, dit-il.

— Vraiment ?  Ça me fait mal au cœur de voir que quelqu'un vaut plus que moi à tes yeux.

— Elle est tout pour moi et tu devrais le savoir lui dit Ersen.

— Vraiment ? Je pensais que l'amour ne signifiait rien pour toi répond son père d'une voix sec.

— Maintenant, je sais ce que c'est et tu dois t'y faire, rétorque Ersen en le défiant du regard.

— Tu as tellement perdu la tête que tu lui as donné l'argent de ta bourse ?! s'emporte son père.

— Peu importe ce que tu penses ça m'est égal. Je n'ai pas perdu la tête et je sais ce que je veux.

— Ton argent ?! Tu crois qu'elle le mérite plus que moi ? renchérit son père.

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Âmes tourmentéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant