Chapitre 20

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Zeyna

— Parce que toi tu ne l'es pas ? C'est toi qui as voulu cette rivalité entre nous lui dis-je en ayant l'intention d'être clair avec lui.

— Et je n'ai jamais dit le contraire. Je veux être ton pire ennemi, Zeyna. Je veux te pousser à partir d'ici pour que tu ne remettes plus jamais les pieds dans cette université. Sa voix est brusque et déterminée.

— Sa va être difficile parce que pour l'instant c'est toi qui ne reviendras pas répondis-je en lui lançant un regard noir.

— Ne t'inquiète pas pour ça. Je vais trouver un moyen pour revenir dit-il en poussant la porte jusqu'à qu'elle s'ouvre complètement en me laissant seul face à lui. Ma haine pour toi est trop grande pour que je puisse la laisser de côté, crache-t-il en me dévisageant d'un regard froid.

— Mes sentiments sont partagé, répondis-je alors qu'il me lance un regard rempli de rancune.

— Zeyna, pourquoi tu m'as fait ça ?! dit-il en passant une main sur ses cheveux.

— Tu devrais en profiter pour réfléchir dis-je alors qu'il se retourne pour partir.

Ryan apparaît avec une expression amusée sur le visage. Ersen le dévisage avec un regard noir avant de poursuivre son chemin.

— Il s'est passé quoi ?! me demande mon mari.

— Il a été renvoyé alors il n'est pas très heureux répondis-je en le laissant rentrer. Il ferme la porte derrière lui et s'approche de moi.

— Je savais que tu serais capable de le faire, chuchote Ryan en caressant ma joue.

La culpabilité que je ressens n'est toujours pas partie. Il défait mon voile et ses lèvres viennent trouver mon oreille. Je ne veux pas qu'il voit l'expression de mon visage parce que je ne ressens aucune fierté.

— Tu sens tellement bon chuchote-t-il. Ses lèvres retrouvent mon cou et y dépose un baiser.

Je frissonne de dégoût. J'ai l'impression que c'est le seul sentiment que je vais connaître. Si je reste avec lui, je ne vais jamais savoir ce que ça fait d'aimer quelqu'un.

Je dors avec ce même sentiment qui me ronge de l'intérieur. Le lendemain matin, je me lève malgré la fatigue que je ressens. J'ai tellement mal dormi mais je fournis quand même un effort.

Lorsque j'arrive en cours, madame Anna me fusille du regard. Elle a sûrement dû entendre ce qui s'est passé avec Ersen. Je prends ma place et me concentre sur la nouvelle matière. Le problème c'est que je n'arrête pas de penser à Ersen. Jamais je n'aurais dû le dénoncer mais je n'ai pas eu le choix. Un sentiment de tristesse s'empare de moi lorsque je regarde sa place qui est désormais vide. J'ai beau le détester, je n'arrive pas à me convaincre qu'il mérite mes fausses accusations contre lui.

Lorsque je sors de l'auditorium, Mason se dirige vers moi. Il a l'air frustré et je sais pourquoi.

— Sérieusement ?! Il t'a fait quoi ?! crache celui-ci en me suivant dans les couloirs parce que je suis en train de l'ignorer.

— Va lui poser la question dis-je d'une voix neutre.

Il m'attrape le bras mais ne semble pas accorder de l'importance aux étudiants autour.

— Lâche moi ! dis-je en essayant de m'éloigner.

— Tu ne vas nulle part dit-il sans lâcher mon bras. Il me dirige vers la bibliothèque malgré mes protestations.

— Tu es malade lui dis-je lorsqu'il retire sa prise sur moi.

— Il ne t'a rien fait. Comment tu peux l'accuser alors qu'il est venu de protéger lorsque Kaïs voulait te toucher ?!

— Sa m'est égal. Il a quand même décidé de m'agresser dis-je en regardant autour de moi pour être sûr que personne ne nous écoute.

— Tu mens. Quand il va revenir, tu peux être sûr qu'il fera en sorte que tu dégage dit-il en semblant aussi frustré qu'avant.

— J'ai hâte dis-je sans lui accorder plus d'importance. Je m'en vais même si je sens son regard sur moi. Mon cœur se comprime parce
qu'il a raison.

Je sors pour me changer les idées et appeler mon père pour prendre de ses nouvelles.

Si je n'avais pas besoin de voiture pour aller le voir, j'irais tout seul. Je n'ai pas envie d'énerver Ryan avec ça parce que je sais que ça le dérange.

Je le trouve dans le salon lorsque je reviens chez moi. Il ne dit rien. J'espère qu'il va me laisser tranquille.

Je reçois un appel et décide de décrocher en m'éloignant dans la cuisine. C'est le propriétaire du musée qui m'a annoncé que je reprends mon travail aujourd'hui. J'ai deux heures pour me préparer. Ça me fera du bien.

À seize heures, je me retrouve derrière le comptoir. Ça faisait longtemps et ça m'a manqué. Les travaux qui se sont fait à l'entrée du musée ont rendu l'endroit plus accueillant.

J'aperçois Ersen de loin. Il n'a pas l'air très heureux. La journée passe vite et il fait déjà nuit quand je regarde aux alentours pour le trouver. Je ne la vois pas. Il est sûrement en train de se promener. Il est déjà 23 heures et je ne l'ai toujours pas vu. Je me dirige vers l'entrée pour m'assurer qu'il n'est pas sorti sans que je le remarque. Ça ne m'aurait pas étonné qu'il me laisse prisonnière ici après ce que je lui ai fait.

À ma grande surprise, l'entrée est toujours ouverte. L'inquiétude me submerge et j'ignore pourquoi. Je devrais sortir et le laisser parce qu'il est mon rival et qu'il me méprise.

Je décide de faire le tour du musée même si à cette heure-là, l'endroit est moins chaleureux.

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Âmes tourmentéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant