Chapitre 8

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Ersen

— Je suis mariée, ça veut dire que je ne peux pas parler avec toi et t'approcher, tu arrives à le comprendre ou bien tu es trop stupide ? Dit-elle d'un ton fortement agacé.

— Peut-être que je suis stupide mais sache que je n'ai aucune envie de devenir ton ami.

— Tant mieux alors arrête de vouloir discuter avec moi sans aucun but dit-elle avec un ton un peu exaspéré.

— Tu ne m'a toujours rien dit sur Ryan dis-je en affichant le fameux sourire qui a le don de l'énerver.

— Ersen ! elle dit d'une voix un peu plus forte. J'ai sûrement l'air de quelqu'un qui va abandonner facilement mais elle ne me connaît pas assez pour savoir que je ne baisse jamais les bras.

— Ne sois pas ridicule Zeyna, tu sais très bien que je ne partirais pas sans avoir de réponse. Le ton de ma voix est rempli de défi.

— Très bien mais d'abord dis-moi pourquoi tu as envie d'en savoir plus sur lui. Je n'aurais jamais pensé qu'elle céderait si facilement mais je ne me plains pas parce que c'est en ma faveur.

— Dit ce que tu veux dis-je en mettant ma main droite dans ma poche avant de lui expliquer ce que je pense de son mari.

— Écoute, tu peux très bien devenir ami avec lui alors je ne vois pas pourquoi c'est moi qui dois te confirmer ce que tu penses.

— Je vois, dit moi ce qu'il cache et je te laisserais tranquille. Ma voix insistante la décourage et je sens qu'elle n'a plus envie de protester.

— Ryan est dans le programme d'entrepreneuriat, il est libanais et son père possède une grande compagnie qui a pour but de fabriquer des voitures de courses. Le regard qu'elle me jette signifie qu'elle n'a pas envie que je lui demande autre chose.

— C'est bon, je vois quel genre d'homme il peut être. Elle se dirige immédiatement vers la sortie sans me jeter un regard. Un sourire léger quitte mes lèvres. J'avais presque oublié qu'elle était arrivée la première au dernier examen.

Si les autres l'apprennent, ça sera la honte pour moi. Je la déteste et je ferais en sorte qu'elle échoue. Mon but était de retourner Ryan contre elle parce que ça allait m'amuser mais finalement j'ai un autre objectif en tête.

J'effectue la fermeture du musée et me dirige chez moi. Mon père est en train de m'attendre devant la porte de mon appartement. Ils voulaient me voir parce que ça faisait longtemps. Il habite toujours dans la vieille demeure. Avec l'argent que j'ai ramassé en travaillant toutes les semaines dans un dépanneur, j'ai pu me louer un appartement qui est propre.

— J'allais passer la nuit ici si ça continuait, râle mon père sans même me jeter un regard. Il ne changera jamais.

Sans rétorquer, je sors ma clé et ouvre la porte. Il me suit jusqu'au salon. Je m'affale sur le divan épuisé par cette journée. Il vient me rejoindre et s'assit près de moi.

— Alors, est-ce que tu as trouvé du travail ? me demande-t-il parce que la dernière fois qu'on s'est parlé au téléphone, je lui ai dit que je cherchais un boulot.

Âmes tourmentéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant