Chapitre 35

8 0 0
                                    


Ersen

J'ai essayé de l'appeler mais elle ne répond pas. Pourquoi j'ai tout gâché. J'aurais dû la suivre mais je me sentais tellement coupable que j'ai préféré la laisser prendre ses distances. Je suis allé toquer chez elle, mais personne ne m'a répondu alors je me suis dit qu'elle dormait et que son père aussi.

Il faut que je me rattrape. Cette honte que je ressente m'empêche de dormir. Qu'est-que qui m'a pris de lui mentir ? Si seulement je pouvais effacer ce qui s'est passé. J'aimerais tellement lui dire à quel point je suis désolé. C'est entièrement ma faute parce que je lui ai fait du mal. Je l'ai déçu. À cause de ma nuit blanche, je me suis réveillé plus tard. Heureusement, je n'avais pas de cours.

Il était midi, lorsque je suis revenu toquer à son appartement. Toujours aucune réponse. Je compose le numéro de son père. Par chance il me répond. Il m'a dit ce que je n'aurais pas voulu entendre. Zeyna est partie passer ses quatre jours de congé au Liban. Je ne peux pas patienter. J'ai besoin de la voir. Je dois lui expliquer tout ce qu'elle représente pour moi et si je dois faire 20 heures de route sur mon scooter alors je le ferai.

Je suis prêt à tout faire pour qu'elle me pardonne. Je prends mes affaires et embarque sur mon scooter. Parfois, je m'arrête pour prendre des pauses mais tout ce à quoi je pense c'est arriver là-bas. Il fait nuit, lorsque j'arrive à destination. Je trouve un endroit pour dormir. Le lendemain matin, je passe dans des toilettes publiques pour laver mon visage. Juste après, je contact son père qui me donne l'adresse de leur maison.

Mon cœur bat encore plus, lorsque je me retrouve devant sa maison. J'hésite plusieurs fois avant de toquer à la porte. Je prends mon courage à demain et me décide finalement à le faire. Mon cœur n'a toujours pas envie de se calmer. La porte s'ouvre doucement et Zeyna apparaît devant moi. Ses yeux s'agrandissent lorsqu'elle me voit.

— Ersen ?! Qu'est-ce que tu fais là ? demande-t-elle.

— Je suis venu pour me faire pardonner.

— Je n'ai pas besoin de tes excuses, dit-elle d'une voix froide.

— Tu penses que j'ai des sentiments pour elle ? dis-je en ne quittant pas son regard.

— Oui, sinon tu ne l'aurais pas laissé t'embrasser. Son regard devient triste.

— Elle n'est rien pour moi. Ce que je ressens pour toi je ne l'ai jamais ressenti avec aucune autre femme.

— Désolé, Ersen mais je ne veux pas continuer ma vie avec toi. Ses paroles me blessent.

— Je ne te crois pas. Je t'aime et tu sais que c'est vrai dis-je en rompant la distance entre nous.

— Non. Je ne veux pas de toi dans ma vie dit-elle dans un murmure incertain.

— Inutile de mentir dis-je en la plaquant contre le mur de roche derrière elle. Sa respiration s'accélère alors que son regard ne quitte pas mon visage.

— Je peux ? dis-je en lui signifiant que je veux la toucher.

— Non répond-t-elle d'une voix ferme.

— Très bien dis-je en levant mes mains en l'air.

— Retourne chez toi, dit-elle en tournant son visage.

C'est à ce moment-là que je n'arrive plus à m'y faire et que je comprends qu'elle essaye de cacher ce qu'elle ressent. Je saisis son menton et tourne son visage pour qu'elle me regarde.

— Tu es la seule personne qui compte pour moi. Si tu veux que je parte alors je le ferai. Je ne suis personne pour aller contre tes désirs dis-je en lâchant son menton.

— Alors tu peux t'en aller dit-elle.

Je lui obéis et lui tourne le dos. Je n'ai même pas fait un pas lorsque je sens sa main retenir mon bras. Je tourne mon corps et je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il se passe. Ses lèvres se posent sur les miennes alors que son voile tombe sur ses épaules.

Je lève ses jambes et la transporte jusqu'au mur de roche situé devant chez elle. Aucun de nous n'arrive à s'arrêter. J'ai passé une nuit sans elle et je n'ai pas supporté son absence. Je ne veux pas imaginer ma vie sans elle. Nous sommes seuls tous les deux et ce moment nous appartient.

— Zeyna, je suis désolé dis-je entre deux baisers.

— Je n'ai pas envie que tu me mentes dit-elle en reprenant son souffle.

— Je te fais la promesse que je ne te mentirais plus jamais mais s'il te plait pardonne moi dis-je en prenant son visage entre mes mains.

— Je te pardonne chuchote-elle en s'emparant de mes cheveux pour m'embrasser à nouveau. Elle colle son front au mien alors que les battements de mon cœur se font plus rapides.

— Tu veux toujours partir avec moi en voyage ? demandai-je en caressant sa joue.

— Oui dit-elle en me serrant dans ses bras. Plus jamais je ne la laisserais s'éloigner de moi. Je veux passer le restant de mes jours à ses côtés.

Un vent léger fait bouger ses cheveux et je souris en voyant la personne à qui je veux appartenir.

FIN

Âmes tourmentéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant