Chapitre 13

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Ersen

Quand ma journée se termine, je me dirige vers l'entrée du musée comme à mon habitude. J'aperçois Zeyna qui dort sur le comptoir. Elle a l'air tellement apaisée, tellement douce et innocente que je n'ai pas eu envie de la réveiller même si je devais. En m'approchant, légèrement, de son visage, je vois ses cils. J'ignore à quoi elle peut penser mais je dirais que ça la rend calme.

Sa peau à l'air si douce. J'ai l'impression d'avoir devant moi, la douceur incarnée. On peut croire qu'elle était un ange dans sa vie passée. Elle est si pure. Parfois j'ai l'impression que la lumière ne vient que sur elle pour l'embellir. C'est troublant.

Je remarque les écouteurs à son oreille. Par curiosité, j'en prends un et l'amène à mon oreille. Des paroles apaisantes me parviennent. Elle écoute du coran. Je ne comprends pas les paroles mais chaque mot est prononcé comme un message. Ce n'est pas une chanson. Chaque phrase à son importance. Chaque mot pèse sur votre conscience. Je remets l'écouteur à son oreille en prenant soin de ne pas la toucher.

Ce moment m'a troublé. Chaque parole est sincère. J'ai l'impression de la comprendre. L'autre jour, quand je l'ai vue, j'ai entendu la même chose. Elle était assise et appuyée contre la porte de son appartement. En aurais dit qu'elle remettait sa vie en question.

J'ai attendu trois heures. La journée de travail a dû la fatigué. Quand j'y pense peut-être que j'ai patienter tout ce temps juste pour l'observer dans son sommeil profond. J'ai pris mon thé glacé pour me maintenir éveillé. La vérité, c'est qu'en la regardant, l'envie de dormir ne m'a même pas effleuré l'esprit.

Je l'admire pour une raison inconnue mais je la déteste toujours. Quand elle s'est réveillée et que son regard à trouver le mien, j'ai adopté une expression d'agacement.

Je lui ai dit que je n'avais pas eu le choix et que je n'avais pas le numéro de son cher mari. Si j'avais eu l'option d'appeler Ryan, l'aurais-je vraiment fait ou j'en aurais profité pour admirer sa beauté encore plus longtemps ?  Je l'ignore encore. Pour l'instant, je n'ai pas envie de m'attarder sur cette question absurde.

Je reviens chez moi. J'appelle mon frère Ethan en rentrant. Je lui demande aussi des nouvelles de mon père. Il râle en disant que je l'appel à cette heure-ci pour un truc pareil. Je suis ce genre de personne. J'appelle mes proches à quatre heures du matin pour demander de leurs nouvelles. Je sais que Ethan ne dort jamais très tôt quand il sait qu'il n'a aucun cours le lendemain matin.

Il est neuf heures du matin quand mes yeux s'ouvrent. Je saute de mon lit en voyant que je suis en retard. J'enfile mes vêtements sans prendre le temps de déjeuner. Après avoir fait un tour à la salle de bain je sors en vitesse. C'est le moment idéal que mon scooter a choisi pour tomber en panne.

Je pousse un juron et me mets à courir. Quand j'arrive devant l'établissement, je passe par la foule d'élèves qui marchent dans les couloirs. Je fais un pas dans l'auditorium en m'excusant auprès de Madame Anna. Elle me lance un clin d'œil et souris.

Je prête attention au reste du cours et nous avons un examen dans deux jours. Lorsque l'heure de fin arrive, Zeyna se lève pendant que les autres étudiants sont en train de sortir de la salle. Je sors de ma rangée au même moment où elle descend les marches. Je l'invite à passer mais elle reste là à me fixer étrangement.

Âmes tourmentéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant