Chapitre 5

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Je sentis plus que je ne vis, son corps tendre vers le mien, comme pour me réconforter. On avait réussit à définir notre relation comme une forme d'amitié platonique. Ça aurait eut beaucoup plus de sens, si je ne ressentais pas le besoin de poser mes mains sur lui à chaque fois qu'on se voyait. Il avait l'air d'éprouver les même pulsions, mais le statut quo restait maintenu.

_ Salut.

Ma voix, un peu brisée par tout ce que je ressentais eut raison de lui. Il m'attira dans ses bras et je ne le repoussais pas. Il pénétra chez moi, me gardant serré contre sa poitrine, fermant la porte du talon, ne relâchant jamais le contact entre nos deux corps.

Le visage enfoui dans son torse, j'étais assaillit par son odeur, ressentant chaque mouvement de ses muscles contre moi.

Mes bras glissèrent autour de sa taille étroite, resserrant encore un peu plus notre étreinte. Les battements de son cœur s'accélérèrent sous ma joue, faisant grimper le rythme du mien.

Ma tristesse s'était évaporée, remplacée par un sentiment tout aussi puissant. Relevant la tête vers le visage de Jeremiah, je sentis mon ventre se contracter en rencontrant ses yeux. Je pouvais y lire son désir, brûlant comme un incendie incontrôlable.

Sa mâchoire déjà serrée, se durcit un peu plus quand il lût une envie équivalente à la sienne dans mon regard.

Il ferma les yeux en prenant une grande inspiration, clairement l'odeur de mon désir ne devait pas l'aider à garder son calme. Pourtant je sentis son corps se relâcher contre moi. Il posa sa tête sur la mienne, forçant mon visage à s'enfouir de nouveau contre lui.

_ Ce ne serait pas une bonne idée et tu le sais, me dit-il doucement.

Il méritait mieux que d'être une simple distraction à mon chagrin. La colère comme le désir n'étaient que des alternatives à ma tristesse. Je me laissais aller contre lui en hochant la tête. Notre amitié, si bancale soit elle, comptait assez pour que je n'ai pas envie de la gâcher.

Je me dégageait doucement de ses bras, me dirigeant vers la cuisine. J'avais besoin de quelques secondes pour reprendre le contrôle sur moi-même.

_ Tu veux boire quelque chose ?

_ Un café.

Il me suivit en restant à distance, s'installant sur un des tabouret du bar en attendant que je le serve. Il avait sûrement compris que j'avais besoin de reprendre contenance, probablement parce qu'il en avait besoin aussi.

Je fit couler son café, me perdant dans la contemplation du liquide noir qui jaillissait, remplissant la tasse. Je compris à ce moment là que j'avais besoin de Maël pour stabiliser mes émotions. Elles étaient semblable au déversement du café, bouillonnantes et inarêtables, tant son rejet me déstabilisait.

Une fois ma résolution prise, je me sentis plus calme. Je me tournait vers Jéremiah et le rejoignit, déposant les cafés en face de nous sur le bar. Il semblait lui aussi perdu dans ses pensées, je le laissais donc tranquille, et sirotait ma tasse en attendant qu'il revienne à moi.

_ Nathaniel a demandé à rejoindre une meute dans le sud de la France.

Je haussait les sourcils face à cette information. Mon abruti d'ex beau frère avait tout bonnement abandonné sa famille. Quand il avait compris que sa meute, son alpha, et surtout son roi, le considérait comme coupable de sa situation, il avait juste effacé mes neveux et Abby de sa vie. Il ne leur avait jamais rendu visite, ne les avait jamais contacté, rien. Ça faisait cinq mois que les petits n'avaient pas vu leur père, et si Ben le prenais plutôt bien, Louis lui ressentais un profond manque.

Nihil tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant