Chapitre 13

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C'était purement et simplement de la dominance brute. Ce qui fonctionna à merveille vue que Selriel finit à genoux. Il avait résisté au coup physique, le coup mental semblait lui, beaucoup moins facile à encaisser. Je n'en ressentais aucun malaise, notre lien semblait me protéger. Merci mes Dieux ! Je n'avais aucune envie d'être ensevelie sous une telle puissance.

_ Les enfants ne sont pas fait pour jouer avec les armes petit elfe. Tu as délivré ton message. Je ne peux que te conseiller de déguerpir, avant que je n'envisage vraiment de fâcher ta reine en te faisant disparaître définitivement.

De façon totalement inattendue, je vis Selriel relever la tête pour jeter un regard plein de haine à Maël. Ses yeux, habituellement d'un vert riche, étaient obscurcit par la colère, lui donnant un air dément.

Il disparut subitement, sans utiliser de sort, sans même que je ne le sente manier son art.

Je me rappelais de la façon dont Joshua avait disparut de la même manière, cinq mois auparavant. Je jaugeais Maël, cherchant à comprendre. C'était forcément lui qui l'avait fait disparaître, or son corps ne dégageait aucune trace de sortilège. Si il avait bel et bien utilisé sa magie pour se débarrasser de Selriel, un écho aurait subsisté, mais non, je ne ressentais rien.

Je m'entourais de mes bras en sentant des frissons se propager sur mon corps. Je n'avais pas peur. Il ne faisait même pas froid. Je ne comprenais pas la raison de cette réaction épidermique, jusqu'à ce que Maël laisse échapper un grognement amusé.

_ J'espère que l'endroit où tu l'as envoyé ne risque pas de le tuer.

Je me tournais pour voir à qui il s'adressait, n'ayant sentit aucune présence avant de l'entendre. Je me figeais comme un foutu lapin devant les phares d'une voiture, en voyant Joshua avancer vers moi. Mon cœur trouva drôle de s'arrêter, avant de repartir dans une course folle, devant le dragon qui se dirigeait droit sur moi. Sa démarche avait quelque chose d'animal, de profondément dangereux.

Comment pouvait-on avoir l'air dangereux en mettant juste un pied devant l'autre ?! Il ressemblait à une panthère se dirigeant sur sa proie. Son visage fermé n'en était pas moins magnifique. Tout en angle et en puissance, son début de barbe et ses cheveux qui avaient un peu poussé, lui donnaient l'air plus sauvage que dans mes souvenirs.

Plus il s'approchait de moi, plus mon souffle devenait court. Ma poitrine peinait à contenir l'air que j'inspirais. Je sentais des fourmis envahir mon épiderme et mon ventre se contracter.

Cet homme avait un magnétisme animal, que je n'avais jamais ressentis chez aucun autre. J'aurais aimé analyser la situation, comprendre ce qui avait changé à ce point, mais mon cerveau était partit en vacances.

Il ne semblait pas plus que moi, capable de me lâcher du regard. C'était comme si un câble fait d'un acier indestructible nous lié, se rétractant chaque seconde pour nous forcer à nous rapprocher. Une fois arrivé à ma hauteur, il me dévisageât un instant, donnant l'impression de chercher à graver mon visage dans sa tête.

Je n'étais déjà plus qu'une poupée, incapable de parler tant sa proximité me perturbait, quand il me toucha.

Je sursautais, sous le coup des impulsions électriques qui traversaient mon corps sous sa caresse. Il m'aurait attaqué avec un taser que j'aurais sans doute été moins affectée. J'appuyais ma joue contre sa main, savourant son contact, laissant mon corps se délecter de sa présence. Ma main se leva de son propre chef pour se poser sur son visage, comme un miroir de la sienne. Sa barbe, plus douce que ce à quoi je m'attendais, me chatouilla la paume.

Il pencha la tête, bloquant ma main entre sa joue et son épaule, s'y frottant doucement comme un chat. Un éclair de désir alluma un incendie en moi. Ce n'était pas assez. J'avais besoin de plus. Mon corps, comme aimanté, se colla au sien. Quand ma poitrine fut en contact avec son torse puissant, ses pupille se fendirent, comme celles qu'il avait sous son apparence animal.

Ni lui ni moi ne semblions capable de lutter. En sentant sa chaleur traverser mes vêtements, je décidais que la compréhension des choses était surfaite. Il dû en venir au même raisonnement car sa bouche fondit sur la mienne.

Au moment même ou ses lèvres s'écrasèrent contre les miennes, mes bras s'enroulèrent autour de son cou, rapprochant encore nos corps. Je le goûtais, m'imprégnant de sa saveur. J'avais l'impression de m'enivrer avec un alcool particulièrement fort. Sa bouche jouait avec la mienne, la titillant, la découvrant. Quand il me mordilla la lèvre inférieur, je ne pus retenir un grognement de plaisir. Je le sentit sourire contre ma bouche, resserrant sa prise dans mon dos pour me plaquer plus fort contre lui. Je voulais me fondre en lui, aucune proximité ne me semblait suffisante. Sentir ses mains sur moi, son corps contre le mien me faisait totalement perdre la tête.

Quand sa bouche descendit le long de ma mâchoire, semant des frissons de plaisir sur son passage, avant de se loger dans mon cou pour l'embrasser, le mordre comme si il voulait me manger, je perdis complètement pied. Mon soupir de plaisir fut écourté par un sursaut qui me fit reprendre pied dans la réalité.

Joshua était toujours à quelque pas de moi, l'air aussi sonnée que je l'étais. Nous nous dévisagions, cherchant à comprendre si l'autre avait vécu la même chose. C'était une illusion. Nous ne nous étions pas touché, cependant je gardais le goût de ses lèvres sur les miennes. Je caressais inconsciemment ma bouche, me demandant ce qui m'arrivait. 

Nihil tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant