Chapitre 7

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J'apparaissais directement dans la salle du Conseil. Si Zihaa ne sembla pas en être plus étonnée que ça, je sentit sa peine me recouvrir. Ils étaient tout les quatre assis sur leur trônes d'apparat. Ils y siégeaient si rarement, que mon regard ne vit pas tout de suite la silhouette qui leur faisait face, me tournant le dos. 

Une violente nausée contracta mon estomac, quand je remarquais les longs cheveux blond qui coulaient dans son dos. On aurait pu les croire fait d'or. Je manquais de trébucher, maintenant violemment ma main sur mes lèvres, pour essayer de contenir la bile que je sentais envahir ma bouche.

 Nihil voulut prendre le contrôle mais je l'en empêchais, la haine coulait comme de l'acide de mon corps. L'homme qui me tournait le dos n'avait aucun pouvoir sur moi. Il était hors de question que je perde la face devant lui. Je laissais mon aura magique s'échapper de mon corps. Mes parents adoptifs ne firent rien pour m'en empêcher. L'homme qui leur faisait face, était assez important pour qu'ils me reprochent cet étalage de puissance, mais ils n'en firent rien.

_ Selriel, quel déplaisir de te voir ici.

Il ne s'était pas retourné en sentant mon aura. Ma voix, empreinte de d'aversion le força à le faire. Son visage était d'une telle beauté, que je me retrouvais à plisser les yeux comme une idiote. Saloperie de fae.

_ Mia...

_ Emilia, le corrigeais-je. Nous ne sommes pas assez proche pour que tu te permettes de m'appeler comme ça.

Il baissa ses yeux au sol. Incroyable, Selriel gêné ! J'avais atterri dans une dimension parallèle ou quoi ?

_ Je suis heureux de voir que tu vas bien, me dit-il de sa voix toujours aussi douce à entendre.

Je manquais une nouvelle fois de vomir, il était écœurant.

_ Tu m'étonnes, répondis-je d'une voix acide. Ça doit te faire extrêmement plaisir en effet. Je ne peux pas te retourner la politesse tu t'en doutes, je ne mens pas aussi bien que les elfes. Je vous attendrais à la maison, dis-je cette fois à mes tuteurs, avant de faire apparaître un portail et de m'y engouffrer.

Une fois dans le salon de la révélation, qui n'aurait jamais eu l'honneur d'avoir un nom si Nihil n'existait pas, je me laissais tomber sur un des canapés.

_ Tu veux en parler ?

Je fis comprendre à Nihil que non, je n'avais aucune envie de parler de ce sombre connard. Je m'attendais tellement à voir Maël que le fait de le revoir lui, était encore plus violent. Mon corps se mit à trembler et je m'enroulais dans un plaid posé sur un des coussins. J'aurais mieux fait de rester chez moi.

Nihil n'insista pas, me soutenant simplement en m'envoyant des ondes apaisante. Ça m'aida pour la nausée, beaucoup moins pour les souvenirs qui m'assaillaient.

Les faes étaient des menteurs. Zihaa m'avait toujours dit de me méfier des autres. Mes pouvoirs, mes tuteurs et leur affection non dissimulée, avait fait de moi un élément de choix pour ceux qui souhaitaient s'approcher du pouvoir, ou le détruire. Je n'avais pas vu d'autres surnat que les membre du Conseil avant mes six ans. Seul Abby avait fait exception mais toujours sous bonne garde. Je n'avais jamais lié de lien avec d'autres que ma sœur, en dehors de mes parents adoptifs. 

Étonnement, à l'age de quinze ans, mes tuteurs ont autorisé les interactions avec les membres de leur clan. Je pensais que c'était pour ma formation. Les surnats me connaissait, ils n'avaient juste jamais l'occasion de me parler. Quand on à quinze ans, on se sent apte à juger si les autres sont bons ou pas. La leçon que j'avais apprise grâce à Selriel m'avait fait comprendre que, même avec plusieurs centaines d'années au compteur, on ne pouvait jamais juger quelqu'un avec justesse.

Nihil tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant