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VII. Kosugi

Hawks et Noraneko se regardaient droit dans les yeux, devant le portail de la maison familiale des Kosugi. Ce dernier s'ouvrit sans un bruit tandis que la noiraude souriait, la tête penchée vers la maison. Le blond ne voulait pas retourner dans cette maison vu ce qui s'était passé la dernière fois qu'on l'avait forcé à y mettre les pieds, mais il n'avait pas le choix. Vivre ou mourir. Entrer et vivre ou partir et mourir.

— Alors ? Vous avez fait votre choix ?

— Si je vous suis à l'intérieur de cette maison, écoute ce que vous avez à me dire, vous allez me laisser tranquille après ? demanda innocemment l'oiseau.

— A votre avis ? lâcha la noiraude en croisant les bras.

— C'est bien ce qui me semblait...

Et il marcha jusqu'à l'entrée de la maison, la femme-chat à ses côtés, tandis que le portail se refermait derrière eux. Le héros se sentait comme pris au piège, mais il n'y avait aucune raison pour que cette rencontre se passe mal. Si ?

Noraneko dépassa Hawks et ouvrit la porte d'entrée, filant dans le couloir en se transformant en chat noir. Le félin se retourna, le regarda et disparut dans les ombres. L'homme ailé replia ses ailes, enlevant lentement ses chaussures dans le carré de lumière. Puis la porte se ferma dans un claquement, le plongeant dans les ténèbres quelques secondes avant que les lampes du couloir ne s'allument toutes en même temps.

— Ils ont le sens du spectacle les Kosugi... murmura le numéro 3.

Après une seconde d'hésitation, il s'avança, suivant le chemin de lumière pour ne pas se perdre. Cette maison était un véritable labyrinthe ! Hawks arriva enfin devant une porte, l'ouvrit en tremblant légèrement et écarquilla les yeux en découvrant le chat noir assis sur un fauteuil en cuir et entouré par deux femmes se ressemblant comme deux gouttes d'eau, puis par un adolescent et une autre femme, et derrière, il y avait deux gardes du corps. Du coin de l'œil, il apercevait d'autres personnes sans pour autant arriver à les distinguer complètement.

Le félidé redevint une jeune femme, cette dernière portant le masque de Noraneko. Tandis que le blond s'asseyait face à elle, cette dernière retira son masque pour laisser place au masque de Bastet. Elle le retira pour faire apparaître le visage de celle qu'elle était vraiment : Noraneko Kosugi.

— Avant que tu ne poses de questions - probablement stupides -, je vais te fournir quelques explications. Je suis la Noraneko que tu as connu, la Bastet que tu traques, et la cheffe de famille que personne n'a pu rencontrer auparavant, Noraneko Kosugi, commença la noiraude en souriant. Ensuite, je vais te présenter mes gens de confiance - faut pas faire attention aux gardes du corps.

Successivement, elle lui pointa chaque personne : Kuro et Kira Kosugi, les jumelles Maine Coon ; Tensei Kosugi, le petit frère ; Némée, bras droit de Bastet depuis longtemps ; et les deux vilains qui encadraient la porte n'étaient autre que Dabi et Himiko Toga.

— Malheureusement, Twice et Spinner n'ont pas pu se joindre à nous, continua-t-elle en agitant ses oreilles. Maintenant, as-tu des questions ?

— Qu'est-ce que je fous là ? grogna Hawks.

— Ah, tu vas directement au sujet principal sans t'occuper des détails ! J'aime bien ! Eh bien, vois-tu, la mission que la Commission t'a confiée, il s'avère que c'est moi qui leur ai donné le dossier. Un traître tente de prendre le contrôle de mon trafic de drogues, il a été jusqu'à tuer les vendeurs qui s'occupaient du fin du fin de la came. J'aimerais donc que tu m'aides à le débusquer et l'arrêter lui ainsi que les petits rebelles qui l'accompagnent, quitte à devoir arrêter mon trafic au Japon.

Le blond n'écoutait que d'une oreille, repensant à l'homme qui avait souri étrangement lorsqu'on lui avait confié la mission. Ainsi donc il était un homme à la solde de cette femme... Rien qu'en la regardant, on ne pouvait pas se douter qu'elle était la cheffe d'une des familles les plus influentes du pays, ni qu'elle dirigeait la plupart des petites frappes sorties de prison. En l'observant, l'oiseau se dit que le traître était mal tombé : Noraneko était le prédateur ultime et ne laisserait jamais filer sa proie. Le traître allait mourir avec les rebelles de la main de celle qui l'avait blanchi, logé et nourri. Après tout, il ne fallait pas oublié que même s'il y avait des héros chez les Kosugi, il y avait un certain nombres de criminels...

— J'ai quoi en échange ? Après tout, rien n'est gratuit dans ce monde... lâcha le héros d'un ton amer.

— Ça dépend... Qu'est-ce que tu voudrais en échange ? ricana l'hybride.

— Je vais y réfléchir si tu le permets.

— Bien entendu. Je vais te raccompagner à la porte maintenant.

Sur le seuil de l'entrée, pendant que l'oiseau rouge remettait ses chaussures, Noraneko le regarda, ayant tout à coup envie de jouer avec les mèches blondes ou les plumes rouges. L'homme leva la tête pour la regarder tandis qu'elle souriait.

— Vous avez un sacré sens du spectacle... commenta-t-il.

— On a le mérite de faire ça avec panache. Ose dire que tu n'as pas été impressionné ! rigola la noiraude.

— Disons que ça a eu le mérite de faire redescendre mon stress causé par ma dernière "visite".

— On se revoit bientôt pour les détails. Sois là dimanche, huit heures.

— Huit heures ? C'est pas une heure pour se lever ça ! râla le blond avant d'être poussé dehors.

La femme-chat lui sourit avant de claquer la porte. Le héros ailé n'eut d'autre choix que celui de s'envoler dans le ciel de Fukuoka, profitant tout de même des rayons du soleil couchant hivernal. Parmi les nuages, il se sentait libre, mais cette fois-ci, il se sentait encore enchaîné. A cause de Noraneko. Il ne savait même pas ce qu'il voulait lui demander en compensation pour son aide ! De l'argent ? Un nouveau lieu de vie ? Rien de ça ne l'intéressait. Haussant les épaules, il décida d'attendre et d'y réfléchir pendant la mission.