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XIII. Takami

Durant le début du mois de mars, Noraneko récupéra tranquillement, restant à la demeure familiale pour gérer la paperasse. Quelques jours avant son anniversaire, ses amis de l'Alliance revinrent, un immense sourire aux lèvres, seul signe de leur réussite.

— Alors ? demanda Bastet en posant son stylo.

Dabi se servit un verre de whisky, faisant comme chez lui, tandis que les autres vilains s'installaient dans les canapés du bureau, admirant la décoration comme à chacune de leurs visites. Le brûlé se tourna vers la femme-chat après avoir mis des glaçons dans son verre, un sourire carnassier sur le visage.

— On a trouvé certains de tes fauteurs de trouble, ils sont dans le fourgon, surveillés par ton bras-droit, répondit-il avant de boire une gorgée d'alcool qui lui brûla la gorge.

La noiraude esquissa un sourire, joignant ses mains sur le bureau en bois poli, tandis qu'elle réfléchissait en silence. Qui ça pouvait bien être ? Car des fauteurs de trouble, il y en avait plein dans le Clan, ou même dans les partenaires du Clan - comme ce piaf qui n'arrêtait pas de faire vibrer son téléphone pour l'appeler. Elle mit son portable en mode "ne pas déranger" afin d'accorder toute son attention à ses amis et collègues.

— Qui ?

— Spinner, va chercher Némée et les prisonniers, ordonna Dabi en finissant son verre, empêchant Toga de sucer les glaçons couverts de whisky.

Le lézard de l'Alliance se leva en grognant, étant toujours celui qui devait s'y coller. Un regard vers Bastet le dissuada de râler à voix haute, l'obligeant à le faire dans ses écailles. Le vilain revint après plusieurs minutes, en compagnie de la lionne et... des deux Takami. La femme-chat serra les poings, s'imaginant déjà donner la nouvelle à son bel oiseau. Devait-elle s'occuper de ces deux-là seule ?

— Tiens... lâcha la noiraude en se levant pour s'asseoir sur le bord de son bureau, croisant les bras. Les Takami.

Les interpellés se figèrent, osant à peine lever les yeux vers leur supérieure, bien conscients qu'au moindre mot de travers, ils n'allaient pas voir l'aube se lever. Némée leur tira les cheveux pour les obliger à affronter le regard doré de la jeune femme, faisant fi de leurs protestations de douleur.

Bastet sortit ses griffes en se penchant vers eux, laissant tout le monde l'observer faire durer le suspense, un petit sourire moqueur aux lèvres. Elle joua avec une mèche de cheveux de la Takami, la faisant trembler de terreur. Tout le monde connaissait le sort réservé aux traîtres dans le Clan Kosugi, même ceux qui n'étaient pas là depuis longtemps.

— Némée, mon téléphone, s'il te plait, ordonna la femme-chat.

La lionne s'exécuta, donnant son rôle à Dabi qui se fit un plaisir de menacer les deux fauteurs de trouble avec l'idée de laisser ses flammes s'occuper d'eux. Elle donna à Noraneko son téléphone et celle-ci prit les deux Takami en photo avant d'envoyer un message à l'être que ces deux ordures avaient conçu.

L'être en question arriva dans la demie-heure qui suivit, le visage fermé et le regard froid. Il contourna ses géniteurs pour se tenir aux côtés de la cheffe de Clan qui se plaça légèrement devant lui tandis qu'il posait une main sur sa taille. Les Takami fixèrent leur progéniture d'un air suppliant, mais Hawks faisait mine de ne pas les voir.

— Donc... commença Bastet en riant. Si vous nous disiez pourquoi vous collaboriez pour me faire tomber ?

— Va en enfer ! grogna l'homme.

— J'y suis déjà allée, mais j'étais trop puissante pour le Diable.

D'un signe de la main vers Dabi, elle ordonna qu'il les menace avec ses flammes bleues, plaçant ses mains sous leurs visages. La femme s'agita, au contraire de l'homme qui serrait les dents. Le vilain augmenta la chaleur, faisant crier la Takami - au plus grand plaisir de la jeune Toga.

— Je vais vous le dire ! pleura-t-elle. Alors, arrêtez ! Par pitié ! Arrêtez, arrêtez, arrêtez !

— Dabi, lâcha Bastet.

Les flammes s'éteignirent d'un coup, laissant tout le monde apercevoir la marque de brûlure sur le menton des deux Takami. La femme pleurait, l'homme retenait des gémissements de douleur. Face à ce spectacle, Hawks serra la noiraude contre lui, lui intimant silencieusement de faire vite, tiraillé entre son rôle de héros et son rôle d'allié aux Kosugi.

— Alors ?

— Le tigre nous a dit de tuer les dealers du fin du fin, de les remplacer par des hommes qu'il choisirait avec Shigaraki, hoqueta la femme en pleurant, le visage baissé. Il nous a dit aussi qu'on avait pas à s'inquiéter pour la scientifique ou les laboratoires de la drogue, qu'il en faisait son affaire... Par pitié, laissez-nous partir !

— Idiote ! s'écria l'homme avec fureur. Tu n'es qu'une putain d'idiote ! Il va nous tuer s'il apprend qu'on l'a vendu !

— Pour l'instant, ce n'est pas de lui que vous devriez avoir peur... intervint Hawks. Mais d'elle.

Bastet s'avança en silence, un revolver munis d'un silencieux dans la main, et pointa le canon sur le front de l'homme, celui qui l'agaçait le plus depuis le début de la conversation. Ce dernier pâlit en comprenant qu'il avait sous-estimé cette femme, que même le tigre l'avait sous-estimée. Elle tira, l'homme s'effondra sous les yeux de son épouse. Cette dernière ouvrit la bouche pour crier, mais la balle partit avant, la faisant s'effondrer sur le tapis.

— Himiko, le sang.

La petite blonde se dépêcha de prendre des seringues sur son costume pour prélever le sang, faisant confiance à son aînée. Les seringues aspirèrent autant de sang que possible avant que Némée et Spinner n'emmènent les corps hors du bureau.

— Faudra changer le tapis, quel dommage, soupira la noiraude en retirant le silencieux de son arme afin de le poser sur le bureau.

D'un geste de la main, elle chassa tout le monde, laissant Dabi emporter la bouteille d'alcool pour la partager avec Compress. Puis elle se tourna vers le héros ailé qui laissa des larmes couler de ses yeux. Noraneko prit Keigo dans ses bras, le laissant s'accrocher à elle.

— Tout va bien. Tout va bien, murmura-t-elle. C'est bientôt fini...