IX. Vilains

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— J'ai bien fait de vous intégrer discrètement à la famille.

— Évidemment. Au moins, tu as plusieurs cartes dans ta manche, pas comme l'autre ! lâcha Dabi en s'enfonçant dans le canapé.

Aux côtés du vilain à l'alter aussi brûlant que celui d'Endeavor, se tenaient Himiko Toga, Twice, Spinner et Mister Compress. Les cinq vilains avaient juré fidélité à Noraneko Kosugi, qu'ils connaissaient principalement sous le nom de Bastet, au cas où Shigaraki tenterait de la lui faire à l'envers. Et, puisqu'ils étaient réunis, tous se doutaient que le favori d'All for One avait décidé de se retourner contre sa principale alliée en corrompant quelques personnes.

— Bastet-senpai, pourquoi nous avoir réunis concrètement ? demanda la lycéenne avec un grand sourire.

— Shigaraki tente de me la faire à l'envers, j'ai entendu son nom dans une conversation il y a quelques jours. Les crétins, juste devant ma porte ! feula Bastet.

— Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? lâcha Mister Compress.

— Que vous me retrouviez ces bouffons du dimanche. Et avant que tu demandes, Compress, oui, vous pouvez vous lâcher sur le côté spectaculaire si vous le souhaitez et si vous en avez l'occasion.

Un grand sourire apparut sur le visage de Bastet, ses canines luisant dans la pénombre de la pièce. Ses complices ne tardèrent pas à l'imiter, ayant hâte de se lâcher dans tous les coins et recoins de Fukuoka.

— Et toi ? Tu vas faire quoi ? questionna Spinner tandis que les vilains de l'Alliance s'apprêtaient à partir.

— Moi ? Je compte rappeler à la haute société qui est la patronne, ricana la noiraude, une lueur folle dans le regard.

Ils sourirent, voyant déjà comment ça allait se terminer. Une mort en fin de soirée, à l'abri des regards héroïques. Chaque rappel à l'ordre finissait de cette manière, et cette fois-ci n'allait pas faire exception. Surtout quand des gens à la solde d'All for One traînaient dans les parages, ceux-là risquaient davantage de ne pas voir l'aube se lever.

Une fois seule, Noraneko tira sur le collier qui ornait son cou afin de faire apparaître une plume rouge. Voilà déjà plusieurs jours qu'elle lui avait pris cette plume, mais Hawks le savait probablement déjà au vu des sourires qu'il lui lançait lorsqu'il venait amener un nouvel indice à la mission. Quand devrait-elle lui dire pour Shigaraki ? Probablement ce soir puisqu'elle allait apparaître au bras du héros ailé, numéro 3 au classement de popularité des héros japonais.

Haussant les épaules, la noiraude remit la plume sous son haut, la pressant contre son cœur qui battait la chamade d'impatience, la shootant à l'adrénaline. Elle quitta ensuite son bureau pour aller fouiller la maison aux allures de labyrinthe. Qui sait, peut-être qu'elle trouverait quelque chose ? Cette activité lui fit passer le reste de la journée à toute allure, l'obligeant à remarquer l'heure lorsqu'il fit trop sombre pour un être humain normal - elle y voyait encore très bien avec ses yeux de chat.

— Baby Bird risque de m'attendre... murmura-t-elle en agitant sa queue dans tous les sens.

Devant l'immeuble où allait se tenir la petite soirée organisée par la Commission de Sécurité Publique Héroïque - à la demande d'une certaine personne -, Hawks attendait patiemment, repassant pour la centième fois une main dans ses cheveux blonds plaqués vers l'arrière. Il voulait être à la hauteur de la reine qui allait l'accompagner dans cette soirée - qu'il qualifiait d'avance de soirée de merde.

— J'espère que je ne t'ai pas trop fait attendre, sourit la reine en question tandis qu'elle s'approchait de l'oiseau.

— Nan, ricana le blond en lui tendant son bras.

Discrètement, il vérifia la présence de la plume sous la magnifique robe de sa partenaire, se rassurant d'avoir un moyen aussi discret pour connaître sa position au cas où quelque chose arrivait.

— Tu es magnifique, murmura-t-il ensuite en se penchant vers elle.

L'hybride détourna le regard, gênée comme une enfant, ses joues rosissant par réflexe. Finalement, elle se cacha derrière un masque - représentant une tête de chat noir avec les yeux entourés d'or - pour échapper aux regards. Puis elle tira sur sa robe, détestant ce genre de vêtements qui l'empêchait de bouger comme elle le souhaitait. Pourtant, l'homme à ses côtés ne pouvait détacher les yeux de cette robe sirène noire à une épaule qui attirait les regards sur celle qui la portait.

— Allons-y, ordonna Noraneko d'une voix ferme, toute gêne envolée.

Ils firent leur entrée et toutes les voix s'éteignirent. Kosugi ne s'en formalisa pas, au contraire du blond qui n'appréciait guère que les fortunés de la préfecture laissent leurs yeux se balader sur le corps de la femme-chat de manière aussi indécente : ils donnaient l'impression de regarder un bout de viande. Hawks étira légèrement ses immenses ailes rouges pour paraître plus grand et rappeler qui était le partenaire de soirée de l'hybride.

Et vint l'heure de danser. L'oiseau posa une main sur la taille de jeune femme qui l'observa derrière son masque, posant sa main sur l'épaule de son partenaire tandis qu'ils joignaient leurs mains libres. L'orchestre de la soirée commença à jouer un air de valse, faisant sourire le blond qui entraîna la noiraude dans la danse. Au centre de la pièce, au centre de tous les regards, ils dansèrent, dansèrent, dansèrent sans jamais s'arrêter, s'enfermant dans leur bulle qui avait le goût d'une étrange intimité, familiarité et douceur. La femme-chat se laissa guider par l'homme ailé, faisant tournoyer sa robe sous les pas de danse.

Par dessus l'épaule du héros, elle aperçut sa cible et guida le blond dans la direction de l'homme. Ce dernier sourit et accepta l'échange de partenaire avant que sa femme ou que l'oiseau rouge ne puissent protester. Les deux abandonnés regardèrent le chat noir disparaître avec l'époux parmi les danseurs, s'étonnant du temps qu'ils prenaient à revenir.

Lorsque Hawks s'aperçut de la présence de Noraneko dans son dos, il ne put dire un mot qu'ils étaient déjà dehors sous les flocons blancs. Le jeune homme garda pour lui cette impression d'être un jouet dont elle pouvait disposer à sa guise tandis qu'ils marchaient vers un parc. Sous la lueur d'un lampadaire, en lui mettant sa veste sur le dos, il découvrit les taches de sang sur la robe noire, comme des roses ensanglantées.

Like a dr*g || MhaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant