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XV. Enquête

Le résultat de la réunion avec la Commission de Sécurité Publique Héroïque fut le suivant : des héros solitaires furent envoyés à Fukuoka afin d'aider l'agence de Hawks à enquêter sur l'affaire. Mirko en faisait partie et, même si elle était arrivée en ville tard dans la soirée, elle était aux côtés de Nekomata et de Hawks, à minuit passé, pour préparer les futures opérations nocturnes en lien avec les informations données par Noraneko - cette piste ayant été oubliée à cause des événements survenus en février. Le tout afin de coincer Tora Kosugi, traître au Clan Kosugi. L'actuelle cheffe de famille avait d'ailleurs promis son étroite collaboration si l'implication de la famille était passée sous silence lorsque les médias auraient eu vent de la mission.

L'héroïne lapine repensait à tout ça en regardant Nekomata, qui entourait les lieux de vente au marqueur rouge sur une carte de la ville, barrant ces derniers dans le dossier donné par Noraneko à l'oiseau via le jeune Tensei. Ledit oiseau, quant à lui, se perdait dans la contemplation de son café tout en regardant son téléphone toutes les vingt minutes - ce qui avait le don d'agacer ses deux collègues.

— Un problème, Mirko ? demanda Nekomata après un énième trait rouge.

— J'avais jamais vu un Japonais atteint de vitiligo, répondit la lapine.

Réalisant que sa remarque pouvait paraître offensante, Mirko se sentit quelque peu gêné, sans pour autant s'excuser de sa franchise. Son homologue au sein de l'agence du héros ailé éclata de rire, lâchant son marqueur au passage, rassurant légèrement la blanche par sa réaction.

— C'est vrai que c'est pas commun, avoua Hana en regardant les taches causées par le vitiligo. Mais au moins, c'est en accord avec mon pelage !

Évidemment, cet accord entre maladie et pelage ne se voyait que lorsque la femme-chat était sous forme humaine, une fois transformée, aucune trace de ladite maladie. Cette dernière ne semblait pas déranger Nekomata d'ailleurs, puisqu'elle arborait fièrement cette différence malgré les critiques qu'elle pouvait recevoir.

Hawks interrompit leur discussion en reposant son téléphone après l'avoir consulté une énième fois, soupirant pour la cinquantième fois depuis qu'ils avaient commencé à travailler - depuis l'arrivée de Mirko à l'agence en somme. Les deux femmes lui lancèrent des regards agacés, la lapine haussant même un sourcil pour comprendre le pourquoi de son comportement.

— Elle ne me répond pas, souffla le blond.

— Je te signale qu'elle doit dormir vu l'heure qu'il est, le piaf ! rétorqua Nekomata.

— C'est qui elle ? intervint la blanche, perdue.

Le héros se mit subitement à rougir jusqu'à ressembler à une tomate, ne sachant comment définir Noraneko à sa meilleure amie. Ils étaient quoi au juste ? Des amants ? Des amis ? Plus ? Moins ? Seule Hana parut savoir comment définir l'étrange relation qu'entretenaient le chat noir et l'oiseau rouge.

— Son amante-amie, répondit-elle avant que son supérieur ne puisse répondre.

Soudainement intéressée, Mirko se rapprocha du héros ailé afin d'en savoir plus tandis que Nekomata retournait ce qu'elle faisait avant d'être interrompue, à savoir : entourer les lieux où dealers et clients se rencontraient sans crainte d'être chopés par une quelconque représentation de la loi. Dire que Tora avait osé à s'attaquer au Clan... Aucune branche de ce dernier n'allait laisser faire, et encore moins le protéger. Il était la cible à abattre pour obtenir les grâces de la cheffe. Toutes les branches avaient les yeux posés sur lui, que ce soit les branches américaines - nord et sud - ou la branche africaine, en passant par les branches européenne, asiatique et océanienne. C'était la plus grande chasse orchestrée par Noraneko, qui avait même le soutien de plusieurs vilains collaborant avec Shigaraki. Le tigre ne pouvait pas fuir la situation, sauf par la mort.

Hawks buvait son café tout en essayant d'échapper aux questions de Mirko qui continuait de sourire comme une enfant devant ses cadeaux d'anniversaire. Il recracha sa gorgée lorsqu'il entendit sa nouvelle question, se tournant vers elle pour s'assurer d'avoir bien entendu.

— T'as dit quoi ? bafouilla-t-il, nerveux.

— Vous l'avez déjà fait ? répéta la lapine. Je te préviens, je veux être la tata du gosse ! Tata Mirko, ça sonne bien, tu trouves pas ? Alors, vous l'avez déjà fait ?

— Mais... Enfin... Euh.. Alors...

Face à sa gêne et ses bégaiements, le sourire de la blanche s'élargit, lui mangeant presque le visage tellement il était grand. Le blond avait l'impression d'être une proie face à son regard, sans parvenir à dire pourquoi.

— Aloooors ? répéta Mirko, amusée par la situation, ayant complètement oublié la mission de base.

— Alors ça te regarde pas ! s'écria son ami en se cachant derrière ses immenses ailes rouges.

Sauf qu'elle n'avait pas fini de le taquiner, sautant autour de lui comme une folle pour savoir si, oui ou non, il y avait des chances pour qu'elle devienne la fameuse tata Mirko qu'elle espérait être un jour pour l'enfant de son oiseau adoré.

Pendant ce temps, Nekomata avait fini d'entourer les lieux, se contentant de les vérifier un par un avec une patience infinie, laissant les deux autres chahuter comme des enfants de primaire ou de maternelle - elle ne saurait dire à quelle catégorie lui faisait penser le comportement de ses collègues.

— N'empêche, tata Hana, ça sonne bien... murmura-t-elle sans qu'ils ne puissent l'entendre.

Elle avait écouté toute la conversation durant son travail. Elle fut déconcentrée de ce dernier par son téléphone qui se mit à sonner, la lumière bleu de l'écran lui éclairant le visage lorsqu'elle l'attrapa pour décrocher.

— Hana ? murmura Tensei à l'autre bout du fil.

— Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta l'héroïne - jamais le cadet Kosugi ne l'avait appelé en murmurant, avec une certaine peur dans la voix.

Elle entendit le gamin de dix-sept ans renifler comme au temps où il en avait onze, signe qu'il avait pleuré un long moment avant d'oser s'approcher d'un adulte pour demander de l'aide. Les oreilles de la femme-chat se plaquèrent sur son crâne, alertant ses collègues qui se turent d'un coup.

— C'est Noraneko... Elle est pas dans la maison. Aide-moi, Hana, ma sœur a disparu...

— Comment ça, elle a disparu ?

Le sang des trois héros se glaça dans leurs veines.