37. Cauchemar

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♪- Cold, Aqualung & Lucy Schwartz.
♪- Heart Of Stone, IKO.

Le miroir face à moi reflétait le corps d'une personne que je redoutais de revoir un jour.

Des traces, des mains, des empruntes...l'horreur de retracer le chemin de l'enfer...

Mon corps entier était à nouveau déchiré.

Il n'avait pas pu finir son acte, mais la pression de ses mains sur mon corps, la rapidité de ses gestes, la violence de son acte, m'avait à nouveau brisé de l'intérieur.

J'observais mon corps dans le grand miroir de la salle de bain.

Mes bras étaient recouverts de cicatrices et de traces de mains.

Ce que je redoutais le plus.
Ce que je ne voulais plus revivre.
Ce que je tentais d'oublier.

La pluie battante tambourine contre les fenêtres, créant une symphonie lugubre qui résonna dans le silence de la pièce.

Assise dans un coin sombre de la salle de bain, je tremblais, mes genoux ramenés contre ma poitrine. Mon corps frêle était secoué par des sanglots silencieux, et mes vêtements en lambeaux portaient les stigmates de l'horreur que je venais de subir.

Mes bras encerclaient mes jambes avec une force désespérée, comme si je tentais de me protéger de mes souvenirs encore trop récents.

Ils seront toujours récents.

Chaque respiration était un effort douloureux, chaque mouvement un rappel de la violence qui m'avait ravagée. Mes yeux, rougis par les larmes, fixaient un point indéfini sur le mur, cherchant un refuge dans le vide.

Je sentais encore sur ma peau les mains qui m'avaient touchée contre ma volonté, des empreintes invisibles qui brûlaient comme du fer rouge. La honte m'enveloppait, m'écrasait me privant de toute volonté de me lever, de me regarder à nouveau dans le miroir.

Je ne reconnais plus ce corps que je hais maintenant, ce corps qui a été trahi et profané.

Chaque son de la villa, chaque ombre dans la pénombre me paraissait une menace. Le visage de cet homme et de mon oncle reviennent constamment dans mon esprit.

La peur s'était ancrée profondément en moi, me rendant méfiante de tout, de tous.

Mes pensées étaient un tourbillon de douleur et de confusion, un labyrinthe sans issue où résonnaient les échos de ce qui s'était passé.

Mon visage était marqué par un mélange de terreur et de honte, une expression qui trahissait la bataille interne que je menais. Je me sentais souillée , brisée, comme si quelque chose d'essentiel en moi avait été irrémédiablement perdu.

Pourtant, malgré la souffrance, une petite flamme de détermination brillait au fond de mes yeux, imperceptible mais bien présente.

« Toc toc toc »

Le bruit sonore des claquements de doigts contre la porte me fit sursauter.

Ce son venait de me sortir d'une début de crise de panique.

Je respirai brutalement.

Le son retentissait une seconde fois.

- Esmée ?

Jay.

Il attendait que je lui ouvre la porte.

Allez Esmée. Tu peux le faire.

JonesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant