11. Confrontation

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J'ai écrit ce chapitre pour tous les premiers chiens, partis bien trop tôt et qui nous laissent un vide... Charli.

Meredith,

Appartement 11,

Il est déjà vingt heures. Archibald sort de la salle de bain, une serviette nouée autour des hanches. Son sourire, rayonnant comme au premier jour, devrait être réconfortant. Je n'arrive pas à passer outre : son dossier médical, classé parmi les patients du docteur Martins. Je reste silencieuse, incapable de profiter de sa peau dénudée que j'aime tant. La naissance de ses poils pubiens devrait me faire frissonner, ne suscite aucune réaction.

L'appartement qui se devait d'être notre cocon semble si terne, assombri par le poids du mensonge. Je ne peux pas lui parler de son dossier médical. Je serais obligée de lui expliquer comment je me le suis procuré. Ce n'est pas possible. Il ne doit pas savoir.

« Chéri, tu sais quoi ? Elijah m'apprend à me battre et à tirer pour éliminer les salopards qui en veulent à ma vie, enfin plutôt les organes qu'ils n'ont pas encore bousillé... » Impossible.

Je me pince les lèvres à l'idée de prononcer ces mots, puis je soupire longuement. Archibald n'a pas cessé de m'observer d'un air contrarié. Mes yeux se plantent dans les siens. J'avale difficilement ma salive.

Ma chérie, tout va bien ? demande-t-il.

Oui. Je profite de la vue, je mens.

Il tique légèrement, mais n'y prête pas plus attention. Archibald déambule dans le salon jusqu'à la petite cuisine ouverte, équipée d'un petit plan de travail qui sert à la fois de bar, de table et fourre-tout. Je l'entends sortir deux bouteilles de bières qui s'entrechoquent.

Je commande italien, ça te dit ? Carbo, comme d'hab ? propose-t-il tout en décapsulant les bières.

Oui, s'il te plait.

Chaque mot qu'il prononce, chaque geste qu'il fait, résonne différemment. Je ne peux m'empêcher de me poser des questions. Pourquoi ne m'a-t-il jamais parlé de ses consultations avec un psychiatre ? Comment a-t-il pu me le cacher ? Je me sens trahie, blessée. Il connait mon passé, mes difficultés, il sait que je consulte...

L'espace d'un instant, il disparaît dans la chambre, pour passer commande au téléphone. Il revient vêtu d'un t-shirt blanc et d'un chino couleur caramel. Il se passe la main dans ses cheveux en s'approchant de moi. Ses mèches encore humide m'éclaboussent, mais je ne réagis pas. Archibald arque un sourcil. Son expression se fait inquiète. Habituellement, je lui râle dessus, mais j'en suis incapable.

Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu m'inquiètes, chérie, m'interroge mon fiancé tandis qu'il s'assoit prêt de moi.

Je suis fatiguée. C'est surement les médicaments.

Le médecin t'a dit de te ménager. Aïden ne peut pas gérer le club quelques jours sans toi ?

Il m'aide déjà beaucoup et il a son entreprise, soupiré-je d'un ton plus sec que je ne l'aurais voulu.

Tu l'as vu aujourd'hui ? me questionne Archibald, un sourcil légèrement levé.

Oui, on s'est occupé des commandes pour le mois prochain, réponds-je d'une voix neutre.

Je parlais d'Esteban, lance-t-il d'un ton soudainement méprisant.

Un silence glaçant s'installe entre nous, lourd et pesant. Je sens ma gorge se nouer et ma respiration s'accélérer. Je ne supporte pas la façon dont il parle d'Esteban.

Thècle [DARK ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant