Meredith,
Je me réveille avec une douleur lancinante à la tête. Je tente de me redresser, dans notre lit, mais un mouvement un peu trop brusque pour me frotter les yeux me rappelle la nuit dernière. La dispute de la veille me revient en pleine face, c'est le cas de le dire car ma joue me fait souffrir.
Je gagne la salle de bain en titubant légèrement, puis j'ouvre l'armoire à pharmacie pour trouver de l'acétaminophène. Je prends une gélule que je glisse sous ma langue avant d'ouvrir le robinet et d'y glisser mes mains pour recueillir un peu d'eau fraîche. Je répète l'action en prenant mon traitement pour mon foie.
Je referme le placard et m'observe dans le miroir avec stupeur. C'est plus grave, plus voyant que je ne le pensais. Archibald ne m'a pas loupé... En passant délicatement mes doigts, je sens l'œdème qui s'est formé dans la nuit. Ma peau est lésée, abimée par l'homme que je suis censée aimer du plus profond de mon être. Ma peau est parsemée de pétéchies rouge écarlate. Je marque encore plus à cause de mon traitement, alors j'ai déjà une belle tache bleutée à violet, en accord avec mon club... Génial.
Question douleur, j'ai connu pire, mais c'est surtout par qui cela est provoqué qui me fait le plus mal. Je sais qu'il ne voulait pas me frapper, mais qu'il en avait après Esteban. C'est plus fort que moi, je lui en veux profondément. Son acte n'était pas justifié, nous ne faisions rien de mal.
Je me glisse dans le salon et je suis surprise de voir qu'Archibald n'est pas parti travailler. Il est assis dans le canapé, une jambe recourbée sur l'autre, il pianote sur son ordinateur portable, posé sur ses genoux.
— Bonjour ma chérie, comment tu te sens ? m'interroge-t-il sans prendre la peine de me regarder.
Je ne lui réponds pas, préférant me rendre dans la kitchenette pour me servir une tasse de café. Pour couronner le tout, je vais m'installer dans la chauffeuse face à lui, en prenant une briochette sur mon passage.
— Je suis si horrible que ça à regarder pour que tu ne dédaignes pas me jeter un seul regard ?
Ma question semble l'interpeller puisqu'il relève la tête, mon ton est cinglant et rempli d'amertume. Archibald referme l'écran de son ordinateur et le pose sur la table basse qui nous sépare. Son expression est livide, comme s'il avait vu un fantôme. Se rend-il compte de ses actes ?
— Excuse-moi, Meredith, je ne voulais pas hier soir...
— Et ce matin, tu le voulais ? craché-je d'un ton méprisant.
— Je me comporte comme un con avec toi.
— C'est peu dire. Hier soir, ce que tu as fait était injustifié.
— Je t'ai vu dans ses bras... Je suis devenu fou. Je suis fou de toi, Meredith. Je n'avais pas le choix de réagir.
— C'est mon ami, rien d'autre, soufflé-je en laissant tomber mes yeux sur ma tasse de café.
— Tu ne comprends pas. J'ai vu comment il est avec toi, si proche, si complice, comme si je ne comptais plus.
— Tu ne peux pas me blâmer d'avoir des amis et d'être proche d'eux. Tu ne te plains pas d'Elijah et Aïden...
— Ils sont gays tous les deux, non ?
Je me lève exaspérée par ses propos, abandonnant un soupir sur mon passage. Je m'appuie contre le plan de travail de la cuisine et bois mon café d'une traite.
— Je ne suis pas responsable de tes problèmes au travail. Tu ne peux pas me réprimander à ta guise sous prétexte que tu as besoin d'extérioriser.
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Thècle [DARK ROMANCE]
RomanceHanté par le meurtre violent de sa mère par les sbires de l'Ordre, Esteban foule à nouveau le sol de Quercus, sa ville natale. Guidé par le souvenir du regard émeraude de Meredith, la seule qui a su faire battre son cœur hors ses limites, il se lanc...