Meredith,
Le lendemain, dans la matinée,
Se réveiller seule le matin n'est habituellement pas agréable, et pourtant aujourd'hui, j'en suis soulagée. Je ne supporte plus les conflits avec Archibald. Nous n'arrivons pas à communiquer sans nous disputer, mais surtout sans que le sujet revienne sur Esteban. Je commence sérieusement à douter et cela ne me ressemble pas.
J'ai besoin de me réfugier là où je me sens bien, c'est-à-dire à la clairière ou chez mamie. Je ne veux pas risquer de croiser Esteban et j'ai besoin de parler, de vider mon sac. C'est tout trouvé, je vais rendre visite à mamie.
Je me rends compte que ma cuillère a provoqué un tourbillon dans ma tasse de chocolat chaud et que j'en ai mis partout. Je soupire à l'idée de devoir tout nettoyer. D'une traite, j'avale ma boisson lactée et dépose la tasse dans l'évier. J'attrape l'éponge encore imbibée d'eau.
— Archibald... C'est trop compliqué d'essorer l'éponge, marmonné-je pressant le tissu spongieux. Une nouvelle raison de râler après lui.
Une fois que tout est rangé et nettoyé, je glisse mon sac sur mon épaule. Je m'arrête devant le miroir dans l'entrée de l'appartement et balaye mes cheveux du bout des doigts pour les mettre en forme. Je claque la porte derrière moi pour qu'elle se verrouille.
Je rejoins le parking situé à l'arrière du bâtiment pour gagner ma voiture, une petite Toyota Yaris grise. Le moteur ronronne doucement, ce n'est pas une grosse cylindrée. Je pense à Esteban et ses grosses voitures... Je traverse les rues de la ville en direction du quartier pavillonnaire de Quercus.
En arrivant chez Mamie, je me gare le long du trottoir et coupe le contact au bout d'une trentaine de secondes. Une voiture est garée juste devant, je la reconnais. Je tombe surement au mauvais moment. J'hésite à faire demi-tour, mais la porte d'entrée s'ouvre. Trop tard, je dois rester. Croiser Georges ne va faire que remonter des souvenirs douloureux.
Le sourire chaleureux de mamie se dessine lorsqu'elle m'aperçoit alors que je suis encore assise dans ma voiture. Je retire la clé du neiman, ouvre la portière et descends du véhicule.
— Meredith ma chérie ! Dépêche-toi de venir m'embrasser ! Viens, j'ai préparé un gâteau pour accompagner le café !
Je la rejoins immédiatement sur le perron. Elle m'étreint dans ses bras et embrasse ma joue tendrement. Je l'imite et la serre à mon tour dans les bras. Son doux parfum de lavande chatouille mes narines et je me sens aussitôt plus apaisé. Georges arrive derrière elle et me sourit gentiment.
— Georges... Ça faisait un moment... soufflé-je en quittant l'étreinte de Sarah. Mon cœur se serre et je repense à Angela.
— Oui, pas depuis l'enterrement d'Angela, souligne-t-il avec amertume.
— Je suis désolé, Georges.
— Ne t'en fais pas. Tes messages réguliers me font plaisir, mais je suis content de te voir.
— Allons, allons, ne restez pas à l'entrée ! Le café est chaud et le gâteau nous attend ! s'exclame Mamie qui nous pousse à l'intérieur de la maison.
Elle n'aime pas les moments de nostalgie et sait parfaitement les contrer, surtout lorsqu'il s'agit de grignoter quelque chose de sucré.
Nous gagnons la cuisine dans laquelle l'odeur du café chaud m'enveloppe d'une chaleur réconfortante. Une délicieuse odeur de vanille et de beurre flotte dans l'air, m'enivrant de ses effluves. La gourmandise m'appelle. Georges tire une des chaises et m'invite à m'asseoir à ses côtés. Mamie quant à elle, verse le café dans trois tasses.
VOUS LISEZ
Thècle [DARK ROMANCE]
RomanceHanté par le meurtre violent de sa mère par les sbires de l'Ordre, Esteban foule à nouveau le sol de Quercus, sa ville natale. Guidé par le souvenir du regard émeraude de Meredith, la seule qui a su faire battre son cœur hors ses limites, il se lanc...