4 - Course poursuite

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Flavio réfléchit à toute vitesse. Il est encore dans le couloir de l'usine, des vigiles ont commencé une vérification d'identité dans la cour, il faut qu'il trouve une solution pour y échapper.

Il se donne encore quelques secondes en s'accroupissant pour refaire un lacet imaginaire, laissant ainsi les derniers employés le dépasser. Ce n'est pas la première fois qu'il se retrouve dans une situation critique pendant une opération. Il avait dix-sept ans lors de sa première fois sérieuse – sans compter les nombreux vols de pickpocket pendant son adolescence – ça fait presque cinq ans qu'il travaille en solo.

Aujourd'hui, c'est son coup de maître, avec l'aide des frères intellos ; son final en beauté, son rêve qui va pouvoir se réaliser. Pas question de se faire avoir !

Son regard scrute autour de lui à la recherche d'une issue, et s'arrête sur une porte.

Bingo ! C'est par là qu'il va sortir.

Un dernier regard derrière lui pour s'assurer qu'il est seul, puis il se relève et se dirige tranquillement vers la pancarte bien connue affichant un petit homme et une petite femme. Il y a sûrement une grille d'aération dans les sanitaires !

Blouse blanche sur murs blancs, personne ne le remarque passer la porte. Il enfile de nouveau son baudrier, ses mains ne tremblent pas. Il lance sa corde qui s'accroche sans difficulté au plafond, grâce à un mécanisme de ventouse puissant, et commence son ascension vers la plaque qu'il a repéré. Entré par les tuyaux, il va pouvoir sortir de la même façon.

Arrivé au plafond, il défait la plaque sans difficulté, la glisse sur le côté pour se créer un passage, et commence à grimper à la force de ses bras.

Des voix étouffées lui parviennent soudain de l'extérieur et il se fige dans son mouvement pour en saisir le sens :

― Va voir dans les toilettes, on sait jamais. Vous deux, rendez-vous sur le toit, tout est bouclé, rien ne peut passer.

Il est vraiment temps de filer ! Dans un dernier effort, le voleur se hisse dans le gros tuyau, mais un de ses pieds dépasse encore quand la porte des sanitaires s'ouvre, et il entend crier :

― Plus un geste !

Dans tes rêves, ouais !

Flavio n'obéit évidemment pas et accélère encore sa progression dans la canalisation. Il y a un raffut pas possible sous lui, il se demande si les gars vont lui tirer dessus ou pas.

Heureusement, ça ne semble pas être l'ordre donné, car les bruits s'éloignent au fil de son avancée rapide à quatre pattes. Il s'arrête un instant pour écouter plus attentivement et pour essuyer la sueur qui coule sur son front et sur ses yeux.

Quelqu'un parmi la sécurité connaît­-il toutes les issues du système d'aération ? Il n'a pas le temps d'y songer et regarde rapidement son plan pour trouver la plus proche. Encore trois intersections, deux coudes à droite puis un à gauche, et il y est. Le hasard veut que la grille le mène dans la rue où est garé le fourgon de ses acolytes.

Alors qu'il entreprend le dévissage de la grille extérieure le plus silencieusement possible à l'aide d'un tournevis, il remarque des mouvements furtifs dans la rue et comprend que Laurent et Harry n'en ont plus pour longtemps s'ils ne partent pas de là tout de suite.

― Les gars ! Bougez-vous, vous êtes grillés !

― Quoi ? Mais t'es où, mec ? On t'attend ! lui répond la voix dans son oreillette.

― Chacun pour soi, ajoute Flavio sans répondre à la question.

― Roule Harry ! On se recontacte, Flavio !

― Ou pas...

― Mec ! T'as pas intérêt à nous fausser compagnie ! La part est à diviser en trois !

Le fourgon démarre mais se fait couper la route et entreprend un demi-tour serré pour s'échapper de l'autre côté.

Flavio ne répond pas. Il regrette presque d'avoir prévenu les frères du danger. S'il se retrouvait seul avec son butin, ça lui ferait une sacrée somme ! Mais il aura le temps de penser à ça plus tard. Il ne s'occupe plus d'eux pour l'instant et se concentre sur sa propre fuite. Il s'agit de faire vite pendant que les forces de l'ordre sont occupés avec les deux frères.

Pas le temps de revisser la grille, il glisse le long de la gouttière qui offre chaleureusement son aide, et atterrit souplement sur un trottoir désert. Il entend des crissements de pneus au loin, des sirènes, puis un cri.

Mince ! Encore repéré ! Ses jambes entrainées le propulsent avec rapidité dans la rue, il ne se retourne pas pour ne pas perdre de temps.

Il va pouvoir passer au plan B, ou plutôt au plan C, vu le déroulement un peu chaotique de l'opération. En tout cas, il a prévu le coup du fourgon absent et sait exactement où aller.

Sa moto l'attend bien sagement dans une rue voisine, il n'a plus qu'à y fourrer ses clés, allumer le moteur, et partir comme une flèche vers la liberté.

Cette fois, des coups de feu retentissent, et il se ratatine sur son véhicule en entendant des sifflements inquiétants au-dessus de sa tête. Il est rapidement pris en chasse.

Il connaît bien la ville, mais de nombreuses rues sont bloquées par des barrages et il doit prendre des ruelles inexplorées pour s'en sortir. La police est bien organisée, ils savent où l'attendre à chaque fois, ce qui ne facilite pas sa fuite. C'est grâce à un saut magistral du toit d'un hangar qu'il parvient enfin à sortir de la cité, en atterrissant dans la forêt d'à côté.

Il sait qu'elle est immense, il va pouvoir s'y cacher. Sa moto a bien souffert pendant la course poursuite, mais elle ne le lâche pas. Il s'enfonce le plus loin possible, laissant derrière lui les bruits de la ville et la police bredouille.

Il a réussi. Ça a été assez chaud, cette fois, mais il s'en est encore sorti indemne. Comme d'habitude. Celui qui le mettra en prison n'est pas encore né ! Flavio Martinez est un courant d'air, imprenable, insaisissable, tout-puissant !

Habitué et appréciant ce genre de rodéo, Flavio n'a pas de mal à s'enfoncer dans la forêt avec sa moto. Il ne sait pas où il va, mais il s'en fiche : il fonce vers l'inconnu et la liberté, un sourire carnassier affiché sur son visage serein.

Le moteur de sa moto rugit, les grosses roues accrochent la terre et laissent des traces derrière lui. Il a parcouru plusieurs kilomètres déjà, il est temps qu'il cache sa bécane et qu'il trouve un abri.

Il finira bien par tomber sur une cabane de chasseur, ou une ferme abandonnée, dans cette immensité verte. Il s'arrête quelques instants en posant le pied à terre, pour écouter le silence de la forêt. Des chants d'oiseaux, de légers bruissements de feuilles, mais aussi un bruit de moteur qui se fait entendre derrière et qui se rapproche. Le jeune homme bougonne en reprenant sa fuite.

Ils ne lâcheront pas l'affaire si facilement !

Quelques mètres plus loin, le moteur hoquète, tressaute, puis se tait. Panne sèche. Flavio grogne pour de bon. Il a pris soin de faire le plein juste avant l'opération, pourtant. Mais un rapide coup d'œil sur sa bécane lui fait comprendre qu'une balle a transpercé le réservoir.

Manquait plus qu'ça...

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Merci beaucoup de suivre mon histoire ! N'hésitez pas à commenter, ça motive de fou ! 😁

Il s'y croit, notre héros... Faut dire qu'il a de quoi, non ? Qu'est-ce que vous pensez de lui ? Mais ça se corse encore...

La suite très vite au prochain chapitre ! 😊

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