Prologue

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La petite fille est tout excitée à l'idée d'entrer pour la première fois à l'intérieur la grosse maison dans laquelle son papa et sa maman travaillent tout le temps. Elle contemple pendant plusieurs secondes l'insigne de l'entreprise qu'elle connaît bien : un oiseau vert en vol sur fond doré, imprimé en gros sur le portail automatique, puis se met en marche d'un pas décidé. Devant elle, se dresse une immense tour de verre, "jusqu'au ciel", comme elle aime le dire avec ses mots de petite fille.

Malgré sa petite taille, la blondinette de quatre ans mène la vie dure à Amandine, sa nounou, en la tirant fortement par la main pour aller plus vite. Celle-ci est obligée de courir à moitié pour ne pas la lâcher et la perdre dans les couloirs interminables de l'usine.

Les yeux verts pétillants de la fillette se posent partout : sa maman est peut-être derrière cette porte ? Ou bien celle-ci ? Ou encore celle-là ? Elles se ressemblent toutes !

― Calme-toi, on arrive bientôt, la gronde sa baby-sitter.

La jeune femme est bien embêtée de devoir courir dans les couloirs jusqu'à la salle indiquée par la secrétaire, car elle doit se dépêcher de déposer la petite fille à sa mère, pour ne pas être en retard à son entretien d'embauche. Elle aime bien s'occuper des enfants, mais ce job de baby-sitter ne lui suffit pas. Il est temps qu'elle trouve autre chose, et pour cette fois, elle est obligée de laisser la fillette à ses parents plus tôt pour être à l'heure.

Soudain, alors qu'elles viennent toutes deux de pénétrer dans un énième couloir, une sonnerie stridente se fait entendre, les faisant sursauter de surprise. Des voyants rouges se mettent à clignoter sur les plafonds, et toutes les portes s'ouvrent d'un coup. Le couloir qui était désert la seconde d'avant se remplit et, dans la bousculade du personnel qui cherche à sortir, Amandine lâche la main de la fillette.

La jeune femme est emportée par le flot de personnes et ne voit plus la petite tête blonde.

― Que se passe-t-il ? demande-t-elle à l'homme qui se trouve juste à côté d'elle, élevant la voix pour qu'il l'entende par-dessus la sonnerie et la cacophonie du personnel.

― Une alerte rouge, répond-il essoufflé. Risque élevé d'explosion !

― Quoi ?

Amandine commence réellement à paniquer lorsqu'elle se retrouve bien malgré elle à l'extérieur, et se met à chercher sa petite protégée dans tous les sens. Personne ne l'a vue. Tout le monde se demande ce qu'il se passe en rejoignant le point de ralliement prévu en cas d'alerte, à plusieurs centaines de mètres de l'usine. La jeune nounou veut faire demi-tour, mais on l'en empêche. Il n'y a plus qu'à espérer qu'une âme charitable aura attrapé la petite fille au passage et mise en sécurité.

Mais la fillette n'est pas sortie. Personne n'a fait attention à elle, sa petite taille n'aidant pas dans un lieu habituellement interdit aux enfants. Elle erre dans un couloir de nouveau désert, et appelle sa maman désespérément, ses petites mains sur les oreilles pour essayer de les protéger de l'agression sonore. Elle regarde par toutes les portes ouvertes, mais il n'y a plus personne.

Une voix forte se fait entendre dans des haut-parleurs :

« Toutes les portes se fermeront automatiquement dans 20 secondes. 19 secondes. 18 secondes... »

La petite fille pleure pour de bon, maintenant. Elle ne sait pas où aller, alors elle court aussi vite que ses petites jambes le lui permettent. Elle voit une double porte ouverte, énorme, au fond, et s'y précipite en pensant que c'est la sortie.

Mais ce n'est qu'une autre salle, encore plus vaste que les premières. De nombreuses machines bipent et clignotent, mais c'est une forte lueur verte qui attirent le regard de la fillette, au centre de la pièce.

« ... Deux secondes. Une seconde. Fermeture automatique de toutes les issues. »

Dans un grand bruit, toutes les portes se ferment brusquement.

A l'extérieur, Amandine trouve enfin la maman de sa protégée dans la foule et se précipite vers elle. Elle est sur le point de lui demander si quelqu'un a retrouvé sa fille, lorsqu'une violente explosion fait trembler le sol sous ses pieds.

Dans un silence soudain oppressant, tous les regards se tournent vers l'usine.

Une fumée noire et verte s'échappe d'un des bâtiments et se dissipe déjà dans les nuages les plus bas.


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Helloooo ! Voici le prologue d'une toute nouvelle histoire qui, je l'espère, vous donne envie de lire la suite !

Vous en pensez quoi ?

Ce sera une histoire de genre New Fairy. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'une reprise d'un conte très connu (ici, Raiponce) mais réécrit dans des temps plus modernes.

Trop hâte de vous dévoiler le premier chapitre ! 😁

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