Rébecca et Flavio continuent leur périple dans les rues décorées du centre-ville. Toujours aussi émerveillée, la jeune fille s'extasie devant chaque vitrine sans se lasser.
Son guide la suit tranquillement, profitant également de ces moments calmes et reposants. En l'espace de quelques minutes, grâce à Rébecca, il a oublié tous ses soucis, ses peurs et ses tracas, et ça ne fait vraiment pas de mal ! Avoir le soleil au-dessus de sa tête, c'est agréable, mais avoir un rayon de soleil à ses côtés, c'est du bonheur à l'état pur ! Que demander de plus ?
Pourtant, la réalité lui revient soudain à l'esprit, lorsqu'il reconnait une silhouette parmi les touristes devant lui : un petit gros qui le fixe derrières d'énormes lunettes à montures noires, à quelques dizaines de mètres de là.
Flavio soupire : il est bon pour une nouvelle fuite ! Il regarde derrière lui pour évaluer la possibilité de faire demi-tour, mais l'autre est là : sa tête dépasse de la foule. Le voleur est pris en tenaille. Une seule solution : la petite ruelle qui part sur la droite : il sait où elle mène, il a peut-être une chance.
― Rébecca ! Il faut qu'on bouge ! lance-t-il alors d'une voix tendue, prenant la jeune fille par la main.
Il n'hésite pas une seule seconde : elle doit venir avec lui. Il ne sait pas comment les jumeaux l'ont retrouvé, mais s'ils savent qu'elle est avec lui, ils pourraient lui faire du mal pour marchander.
Instinctivement, son regard se tourne vers les hauteurs, mais il se ravise tout de suite. Seul, il aurait facilement distancé ses poursuivants en grimpant le long d'une gouttière pour s'enfuir par les toits, mais avec Rébecca, impossible !
La jeune fille se laisse faire. La mine préoccupée de son guide lui suffit pour qu'elle comprenne que quelque chose ne va pas. Alors qu'il l'entraine dans une petite ruelle qu'elle n'avait pas vue, elle entend des exclamations qui viennent de la grande rue où ils marchaient quelques secondes plus tôt. C'est très étroit par ici, ils doivent se mettre l'un derrière l'autre. Avant qu'ils n'en sortent pour arriver dans une autre rue, elle se retourne et voit deux silhouettes y pénétrer à leur tour en courant : un petit gros et un grand mince. Ils n'ont pas l'air contents du tout !
Toujours tirée par la main de Flavio, Rébecca a du mal à suivre : malgré les bonnes chaussures confortables qu'elle porte maintenant, elle n'a pas l'habitude de courir.
Elle a à peine le temps d'admirer le nouvel endroit qu'ils viennent d'atteindre, qu'elle y pénètre à la suite de son guide. Il y a encore plus de monde : il faut slalomer entre les promeneurs.
De la musique, des manèges, des stands de tir... C'est une fête foraine. Pas le temps de s'y amuser pourtant, car les jumeaux ne sont pas loin derrière. On entend les protestations des gens bousculés sans ménagement par les deux génies de l'informatique.
Tout en courant, Flavio cherche désespérément une solution pour se cacher. Les frères sont trop près derrière eux et doivent précautionneusement garder leurs regards braqués sur leur proie ; pas moyen de disparaître de leur vue.
La grande roue ? Non, pas moyen de fuir. Le simulateur ? Il y fait sombre, mais c'est peut-être un peu trop dangereux. Le labyrinthe de glace ? Pourquoi pas ? Il pourrait y semer ses poursuivants ! Il lance plutôt qu'il ne donne un billet à la personne qui se trouve juste à côté de l'entrée, et pénètre dans l'attraction en entrainant Rébecca derrière lui.
― Gardez la monnaie ! crie-t-il sans plus faire attention au forain dont le regard étonné passe du billet au couple pressé.
Bizarrement, Flavio n'a jamais été aussi honnête de sa vie que depuis que la jeune fille est à ses côtés. Mais il chasse cette pensée de son esprit avant d'essayer de la comprendre, et avance entre les grandes plaques de miroirs qui délimitent les parois du labyrinthe.
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Une tour et des réponses
Teen FictionRébecca a un rêve : aller voir de plus près ces lumières de toutes les couleurs qui éclairent le ciel, tous les ans à la même date, celle de son anniversaire. Mais elle ne peut pas s'y rendre. C'est trop dangereux. Elle sait que son don, unique, h...