29 - Chute...

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Rébecca n'entend pas le deuxième coup de feu qui claque. Elle n'entend plus rien et ne voit plus que Flavio étendu au sol. Elle se précipite vers lui et s'agenouille à ses côtés.

― Flavio ! Non ! Flavio, répond-moi, je t'en supplie !

Elle voudrait ouvrir la veste du blessé pour l'aider, mais sa vue troublée par les larmes, ses mains tremblantes et ses poignets attachés par la corde rendent ses efforts inefficaces. Le jeune homme respire bruyamment.

― Ça... fait... mal... murmure-t-il dans un souffle.

― On va appeler une ambulance, tout... tout va s'arranger...

Rébecca ne sait plus quoi dire, elle se bat avec le sweat qui ne veut pas s'ouvrir. Elle n'ose pas utiliser sa super-vision pour vérifier l'état de la blessure, de peur de défaillir en voyant les dégâts. Flavio grimace, ouvre les yeux, et murmure encore :

― Où est Max ? Que je lui arrache la tête...

― Garde tes forces, Flavio... supplie la jeune fille en parvenant enfin à ouvrir la fermeture éclair. Je vais appuyer sur ta blessure pour arrêter l'hémorragie...

― Ah non ! N'appuie pas, ça fait déjà assez mal comme ça !

Brusquement, à la grande surprise de Rébecca, Flavio se redresse, saute sur ses pieds, et fonce vers le Lieutenant qui est en train de menotter Gaétane.

― T'attendais quoi, vieux ? Qu'elle me tire dans la tête ? vocifère-t-il en pointant du doigt la femme qui, tête baissée, tient sa main blessée contre elle.

― Je connais mon métier, Flavio, répond calmement Maxime. Elle visait ta poitrine depuis le début.

― Ah ouais ? Je sais pas ce qui me retient de t'étrangler ! Elle aurait aussi bien pu tirer...

― Rébecca, l'interrompt Max, toujours aussi calme.

― Quoi, Rébecca ? s'agace encore le voleur, alors que son doigt est pointé vers son entre-jambe.

― Va la voir, idiot !

― Oh !

Sa colère s'envole d'un coup, il fait demi-tour et jette un œil en direction de la jeune fille qui est restée figée, affalée au sol, ahurie, choquée.

― Ré ! Je suis désolé, s'excuse-t-il en se précipitant vers elle et s'agenouillant à sa hauteur. Je vais bien, d'accord ? Tout va bien.

― Mais... la balle... ta blessure ? bafouille la jeune fille, complètement perdue.

― J'ai un gilet pare-balles, regarde.

Tout en parlant, il ouvre largement son sweat et cogne plusieurs fois son torse avec son poing fermé, ce qui donne un bruit sec et creux.

― Aïe, grimace-t-il. J'aurai un beau bleu, ça c'est sûr. Mais c'est tout. Est-ce que ça va ?

Rébecca met quelques secondes à réaliser. Ses yeux se remettent à couler, mais de soulagement cette fois.

― Espèce... d'idiot, hoquète-t-elle, j'ai cru que tu étais... que tu allais...

Le trop-plein de tension, de peur et de colère, se déverse soudain dans ses larmes qui ne veulent plus s'arrêter. Secouée de sanglots incontrôlables, elle n'arrive plus à parler.

Après lui avoir délié les poignets, Flavio la serre contre lui avec des mots rassurants pour l'aider à se calmer.

Rébecca ferme les yeux et inspire fortement cette odeur de ville, de fête et de liberté, que dégage son ami. Elle retrouve cette chaleur et cette voix qui l'ont déjà apaisée quelques heures plus tôt, et voudrait rester blottie contre lui pour toujours, tellement cette sensation est agréable. Elle finit toutefois par se dégager quand les soubresauts de ses épaules se sont calmés.

― Je... je suis désolée, bredouille-t-elle encore.

― Pourquoi donc ?

Elle lui montre le gilet qu'elle vient de salir avec ses yeux et son nez dégoulinants...

― Ah, c'est pas à moi, t'inquiète. Maxou va se faire une joie de nettoyer ça !

Ils rient ensemble, doucement. Le temps s'est arrêté. Leurs mains sont enlacées. Leurs regards encrés l'un dans l'autre.

C'est le bruit d'une sirène de police puis d'un moteur qui les sortent de leur bulle. Un motard arrive dans la forêt et s'approche d'eux. Il est temps de bouger.

Rébecca tremble légèrement, le contre-coup de ses émotions la rend faible. Aidée par Flavio, elle se dirige vers les policiers qui viennent d'arriver.

Son regard tombe sur celle qui a été sa mère pendant de nombreuses années. Celle qui l'a manipulée tout ce temps. Celle qui n'a pas hésité à torturer des personnes innocentes. Celle qui a tiré sur Flavio.

Rébecca n'a plus de larmes pour elle. L'amour est parti. A-t-il jamais vraiment existé ? Son cœur est sec lorsqu'elle croise le regard terne de Gaétane. Celle-ci n'est plus que l'ombre d'elle-même. Assise sur un rocher, elle contemple d'un air éthéré ses mains liées par des menottes, dont celle qui a reçu la balle de Maxime.

Une légère pression de Flavio sur le bras de Rébecca la sort de son immobilité. Elle n'a plus rien à faire avec cette femme. Il est temps qu'elle l'oublie.

La route jusqu'au commissariat se fait en silence. Un 4x4 les a rejoints au milieu de la forêt et embarqués pour les interroger. Rébecca somnole sur l'épaule de Flavio qui ne pensait pas se retrouver si vite dans une voiture de police après son évasion. Il n'a plus le choix, il va devoir comparaître pour répondre de ses actes.


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Alooors ?!

Vos avis sur ce chapitre ??? 🫣😅

On arrive bientôt à la fin, dites donc ! 😯

Normalement, encore un chapitre et un épilogue, et l'histoire est bouclée... 

Mais des chapitres qui ont leur importance bien sûr ! 

La rencontre avec les parents de Rébecca, avec Matteo peut-être (?), et, bien entendu, la suite que je souhaite donner à notre petit couple ! 😇❤️

A très bientôt ! 😁

Une tour et des réponsesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant