24 - Arrestation

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Flavio cogne un coup rageur sur la carrosserie du fourgon dans lequel il est attaché. Il est furieux. Il s'est fait avoir, et Rébecca est en danger par sa faute, il ne peut pas rester là sans rien faire !

Mais qu'est-ce qu'il pourrait bien tenter, menotté à cette barre de fer dans le panier à salade des poulets ?

Soudain, des voix retentissent à l'extérieur et Flavio se redresse le plus possible vers l'une des portes qui est restée ouverte pour entendre ce qui se dit :

― Mon Lieutenant, après Harry, c'est Flavio Martinez qu'on tient maintenant. Il n'avait pas les données sur lui par contre. On rentre au bercail ?

Le voleur saute alors sur l'occasion et se met à crier :

― Max ! Max, c'est toi ?

La brosse rousse éclairée par un lampadaire fait son apparition dans l'encadrement de la porte.

― Tu ne peux pas me faire ça, vieux ! continue le jeune homme attaché.

― Ce n'est pas moi qui t'ai mis là-dedans, Flav', soupire Maxime en regardant ailleurs. Et j'avais promis de te laisser tranquille jusqu'au feu d'artifice, c'est fini maintenant, désolé.

― Tu ne comprends pas ! Rébecca est en danger !

Le jeune policier le fixe alors avec plus d'attention :

― Comment ça ? Elle ne risque rien de notre côté, puisqu'elle n'a participé à aucun cambriolage... Quoique... d'après l'enquête, même s'il s'agit de légitime défense concernant l'Ogre, il faudrait que je l'interroge...

― C'est pas ça ! le coupe Flavio, à bout de nerf. C'est Laurent !

― Le deuxième jumeau ? s'étonne Maxime en fronçant les sourcils.

― Oui, il va s'en prendre à elle, il l'a peut-être même déjà enlevée, il faut aller la secourir !

Le Lieutenant réfléchit quelques instants, puis marmonne :

― Je vais aller voir. Elle est où, selon toi ?

― Je devais la rejoindre là où on était assis pour le spectacle.

― OK.

Puis il disparaît sans un mot de plus. Quelques minutes passent pendant lesquelles Flavio se surprend à ronger l'ongle de son pouce, chose qu'il ne fait jamais.

Lorsqu'il entend de nouveau des voix, il se redresse, mais, à sa grande surprise, ce n'est pas Rébecca qu'il voit arriver. C'est Laurent. Poussé sans ménagement par Maxime, le jumeau monte à son tour dans le fourgon en titubant à moitié, et tenant difficilement un chiffon imbibé de sang sur sa tête à cause de ses menottes.

― Voilà le troisième lascar du vol de ce matin, l'équipe est au complet ! entend Flavio de la part d'un des policiers en dehors du fourgon. Mais toujours pas de traces des données volées.

Le nouveau venu s'assoit et se laisse faire, visiblement encore à moitié sonné. Il est vite attaché sur le banc d'en face. Ses yeux noirs fusillent Flavio qui tire sur ses menottes pour s'approcher de lui le plus possible :

― Elle est où ? Qu'est-ce qui est arrivé à ta tête ?

C'est la voix de Maxime qui répond :

― Elle sait bien se défendre, ta copine, tu n'as pas à t'inquiéter. Elle a dû rentrer chez elle.

Le gringalet à lunettes grogne :

― C'est pas elle qui m'a cogné, ça c'est sûr !

― Comment ça ? C'est qui alors ?

Mais il hausse les épaules sans répondre.

― Un autre chevalier servant, sans doute, soupire Maxime. Allez, assez bavardé, on y va.

― Max, non, attends ! Il y a quelque chose qui cloche ! supplie Flavio.

Pas habitué à entendre son ancien ami parler sur ce ton, le policier s'arrête avant de fermer la porte du fourgon :

― Quoi encore ?

Au lieu de lui répondre directement, Flavio se tourne de nouveau vers l'autre prisonnier :

― Laurent ! Quand tu m'as dit que t'avais trouvé mieux que la clé USB, tout à l'heure, avant qu'un flic ne me tombe dessus, c'est parce que tu savais pour les yeux de Rébecca, n'est-ce pas ? Qui t'en a parlé ?

L'autre hausse encore les épaules en regardant ses chaussures :

― Pff ! J'sais même pas pourquoi je l'ai crue, elle devait me raconter n'importe quoi !

― Qui ça, elle ? insiste le voleur.

― Bah, la femme qui m'a prévenu pour la fille aux yeux magiques. Après elle m'a dit de pas rester trop prêt de toi pour que j'me fasse pas arrêter, et elle est allé chercher la police. J'ai pas trop compris...

― Elle ressemblait à quoi ? le presse encore le jeune homme, sentant ses muscles se raidir.

― T'es lourd ! J'en sais rien, moi, il faisait nuit ! Une grande femme avec des longs cheveux frissés et noirs. Ouais, un beau minois, mais c'est tout ce que j'ai vu.

Flavio se tourne de nouveau vers Max qui commence à s'impatienter :

― Ça ne te dit rien ?

― Des beaux minois avec des cheveux bruns et bouclés, il y en a des tas, Flav'...

― Et si tu fais un lien avec le vol de ce matin ?

― ... La PDG de la boîte ? Qu'est-ce qu'elle viendrait faire ici ?

― Tu te souviens de la conversation qu'on a eue pendant la crise d'angoisse de Rébecca, concernant le laboratoire...

― Oui, et alors ?

― Tout est lié, Max, c'est cette fille ! C'est sûr ! Sa mère... C'est sûrement la PDG qui la retient prisonnière, et je sais où elle l'a emmenée ! Dans la forêt, mais c'est trop compliqué à expliquer. Sors-moi de là, elle a besoin d'aide !

― Je ne peux pas, Flav', tu le sais très bien.

Flavio transpire alors qu'il est en t-shirt. Lui qui d'habitude garde son calme dans des situations vraiment compromises, commence à perdre son sang-froid.

― Si tu ne le fais pas pour moi, fais-le pour elle ! supplie-t-il encore. Elle est innocente, on la manipule !

― Je ne sais plus qui manipule qui, dans cette histoire, grogne Maxime.

Puis il ferme la porte d'un geste brusque. Le claquement de la taule fait sursauter Flavio, désemparé, qui enfouie sa tête dans ses mains.


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Voilà nos deux héros dans de fâcheuses postures... 😭😭

A votre avis, que va-t-il se passer ensuite ? 😏🌟

Une tour et des réponsesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant