CHAPITRE 2

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Chapitre 2

Je cligne des yeux difficilement, me rendant compte de mon affreux mal de tête seulement maintenant. Mon dos me fait lui aussi affreusement souffrir pour une raison quelconque que j'ignore. La douleur persistant toujours, j'apporte ma main sur mon front, touchant celui-ci avant d'apporter ma main à ma vue, constatant avec effroi que je saigne. Je touche plusieurs fois la blessure essayant de voir si c'est vraiment vrai (le fait que je saigne). Et effectivement, je saigne pour de vrai. Maintenant la question que je me pose est pourquoi ?

Je me relève doucement pour ne pas trop avoir mal mais une secousse provoque tout le contraire : je me cogne la tête contre quelque chose en face de moi. Je fronce les sourcils, me demandant pourquoi il y a une secousse et c'est à ce moment-là que je me rends compte que ce n'est pas un matelas sur lequel je me trouve mais rien d'autre que la banquette arrière d'une voiture. Je tourne alors rapidement la tête dans tous les sens me demandant ce que je fais dans une voiture alors que nous n'en possédons pas pour faute de budget. Je commence à paniquer, réalisant aussi à ce moment-là le pourquoi du comment je me retrouve dans cette voiture. Je me suis fait enlever à cause de la Purge mondiale. Il fait nuit noire et nous sommes dans une forêt ce qui aggrave mon cas désespéré. Aucune chance de hurler, de m'évader. Et même si je le fais, qui va m'entendre ? Les arbres peut-être ? Bravo Heather, tu es une fille stupide et en plus de ça tu vas bientôt mourir !

Une faible musique rock provenant du poste radio remplit l'intérieur du véhicule, le conducteur tapant du doigt sur le volant en même temps qu'il chantonne.

- Enfin réveillée à ce que je vois.

Je pince mes lèvres en regardant par la fenêtre, essayant de contrôler les larmes qui veulent couler le long de mes joues.

- Pas très bavarde...

Un mouvement devant moi me fait tourner la tête et je peux voir sa main tatouée d'une sorte d'oiseau que je n'arrive pas à identifier de loin relever le volume de la radio. La faible musique rock d'il n'y a pas si longtemps que ça se transforme en une musique rock très élevée. Le volume de la musique me fait froncer les sourcils et je recouvre mes oreilles de mes mains. Ce genre de musique est celui que je n'aime pas entendre. Il est beaucoup trop violent, que ce soit pour la peinture ou pour moi. Je préfère largement la pop qui n'est pas trop agressive ou encore la country. Je risque un regard dans le rétroviseur pour essayer d'apercevoir le visage de mon agresseur. Il a encore sa capuche mais je peux voir ses yeux clairs qui sont reflétés par la lune. Ils ont l'air beau, mais je ne peux pas en dire plus car je ne sais vraiment pas quelle couleur ça peut être.

- La musique est trop forte ? demande-t-il soudainement.

J'hésite avant de hocher doucement la tête mais ça ne doit pas lui aller car sa voix résonne fortement, très fortement dans la voiture.

- Parle ! cri-t-il. Tu as une langue !

- Oui, murmuré-je en tremblant.

- Tant mieux, elle restera ainsi.

Mes yeux débordent de larmes alors que la voiture accélère, me faisant chuter sur le cuir. Le rire de mon agresseur aux yeux clairs résonne dans le véhicule pendant que je lui tourne le dos pour cacher mes larmes.

Je me suis endormie pour le reste du trajet sans même le savoir avant que l'homme appuie sur le klaxon, me faisant sursauter d'au moins un mètre. Il rigole encore une fois alors que je lui lance un regard noir qui le fait immédiatement arrêter de rire. L'homme cagoulé sort de la voiture avant d'ouvrir la mienne rapidement et de me tirer le pied pour me faire chuter au sol rempli de caillou froid à cause de la température. Je n'ai pas le temps d'avoir mal que sa main attrape mes cheveux bouclés et tire ma tête en arrière, sa tête au-dessus de la mienne.

- Ne t'avise plus jamais de me regarder ainsi, grogne-t-il sévèrement. Je ne suis pas ton pote.

Je gémis de douleur alors qu'il force un peu plus sa poigne sur mes cheveux en les arrachant presque.

- Qu'est-ce que je t'ai dit tout à l'heure ?! cri-t-il.

- Oui ! cris-je à mon tour. S'il vous plaît vous me faites mal !

- Bien !

Il lâche sa poigne faisant retomber lourdement ma tête sur le sol, un sanglot s'échappant de ma bouche. Je le vois marcher rapidement vers un chalet alors que je peine à me relever à cause de lui. Il n'a même pas eu la gentillesse de me relever, mais cela ne m'étonne pas. Il me fait mal, pourquoi m'aiderait-il juste après ? Ce que je peux être stupide quelquefois...

Je me tiens difficilement sur mes pieds, ma main droite montant jusqu'à mon arrière-crâne pour le masser un peu pendant que j'avance vers ce chalet. Pendant un instant, l'idée de m'échapper d'ici avant d'entrer dans le chalet surgit dans ma tête mais lorsque je me rends compte qu'il n'y a que la forêt qui entoure la maison et que je n'ai aucune chance de réussir à m'échapper en ayant cet homme à mes trousses, elle sort rapidement de ma tête. Sans oublier le fait que le hurlement de l'homme qui m'a kidnappé vient de résonner dans le chalet. Je tourne alors ma tête vers ce fameux chalet, les yeux embués de larmes et l'observe tout en avançant doucement. C'est un typique chalet en bois avec un étage assez grand. Aucun portail, seulement cette maison de bois hivernale éloignée de tout.

Arrivée à la porte, j'appuie sur la poignée de la porte et j'entre dans le chalet chauffé. Je referme la porte derrière moi et j'avance lentement dans la maison, à ma gauche une cuisine et à ma droite un salon séparé par un couloir qui contient un escalier au bout, soit en face de la porte d'entrée . Il doit certainement mener à l'étage, pensé-je. C'est donc ce qui me fait avancer vers lui. Seulement, au moment où je vais pour commencer à monter, l'homme m'arrête dans ma course en apparaissant en haut des escaliers.

- Tu allais faire quoi là ?

Je baisse la tête, me balançant sur mes deux pieds nerveusement. J'ai l'impression de me faire gronder comme une enfant de cinq ans qui vient de faire une grosse bêtise.

- J'attends ! cri-t-il.

- Monter... avoué-je.

Je lève la tête pour le voir descendre lentement les escaliers, marche par marche, avant d'atteindre la marche juste devant moi. C'est alors que je vois enfin ses yeux, seulement ses yeux. De beaux yeux comme je l'avais imaginé chocolat. Une couleur rare qui fait contraste avec mes iris verts. Je vois aussi l'ombre d'un sourire se dessiner sur ses lèvres.

- Pour quoi faire ?

Je baisse le regard vers mes pieds soudainement devenus très intéressants.

- Je-Je ne sais pas.

Son rire rauque parvient à mes oreilles alors qu'il attrape violemment mon bras et me force à monter les marches rapidement, trop même. Je gémis quand mon pied cogne une marche assez violemment même si mon agresseur ne ralentit pas la cadence. C'est alors qu'il ouvre une porte et me jette dans une pièce noire très froide, mon corps retombant lourdement sur le sol.

- Tu as voulu monter ? Et bien voilà ta chambre !

Des larmes perlent aux coins de mes yeux alors que je fais toujours dos à l'homme jusqu'à ce que j'entende le claquement de porte. Pendant cinq minutes, j'attends de le voir remonter pour qu'il me sorte de cette pièce jusqu'à ce que je me rende compte qu'il ne viendra pas. Je lève alors le regard pour observer la pièce qui est à peine éclairée par une petite fenêtre protégée par des barreaux. Les murs sont blancs, presque gris à cause de la saleté et le sol est fait de pierre. Juste un matelas occupe la pièce mais à part ça elle semble abandonnée. L'odeur n'est pas fraîche : ça sent la moisissure à plein nez.

Je me retourne pour finir sur les fesses, apportant mes jambes près de mon buste pour finalement enfouir ma tête dans ceux-ci. En plus d'être enlevée, je vais être traitée comme un animal ? Les larmes coulent en abondance alors que je me demande si je vais réussir à m'en sortir vivante.

THE PURGE - zayn malikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant