Chapitre 6
Cela doit faire déjà cinq minutes que je suis devant la porte en train de chercher quoi faire. Je ne suis pas contre une bonne douche, mais je ne veux pas y aller maintenant pour être sûre que l'homme ne revienne pas. Et si je tentais de m'échapper ? Je suis bien trop peureuse pour tenter quoi que ce soit, surtout qu'il m'a donné un avertissement. J'en ai encore des frissons rien qu'à penser à la façon dont il m'a parlé. Je ne sais pas comment il fait pour ne pas laisser ses émotions paraître, mais je pense qu'à force de faire ça à des filles il a l'habitude. Ou alors je suis la première ? Trop de questions. Beaucoup trop.
Je décide cependant de faire le tour du chalet pour voir un peu comment c'est, car je sais que l'homme ne me laissera pas regarder plus que ce que je vois en temps normaux. Je ne cherche pas à trouver une nouvelle pièce au rez-de-chaussée, sachant déjà ce qu'il s'y trouve. Cependant, l'étage m'est totalement inconnu. C'est donc pour cela que je monte les escaliers lentement pour ne pas tomber comme je-ne-sais-quoi à cause d'une marche stupidement loupée.
J'arrive dans le couloir, et regarde le nombre de portes présentes au mur de celui-ci. Quatre au total. Cela démarre par la pièce qui me sert de chambre, puis toutes les pièces que je n'ai pas encore explorées. J'avance lentement vers la porte située juste à côté de la mienne qui s'avère être une salle de bain. Pratique pour ne pas faire beaucoup de chemin quand je veux prendre une douche.
Je me dirige ensuite vers la troisième porte qui orne le mur et constate que c'est une chambre. Une chambre qui m'a l'air inoccupée car il n'y a pas d'affaires personnelles.
Je referme la porte lentement, me dirigeant maintenant vers la dernière porte qui se trouve sur le mur parallèle à celui où se trouvent toutes les autres. Je m'avance vers la porte et appuie sur la poignée pour ouvrir la porte, mais elle ne se déverrouille pas. J'appuie plusieurs fois de suite, mais rien n'y fait. Je comprends alors que ce doit être la chambre de mon kidnappeur et que pour une simple raison d'intimité il ait fermé sa porte à clé.
Comme je viens de finir ma rapide inspection du chalet, je décide de prendre une douche car effet je ne sens pas très bon. Je me dirige alors vers la salle de bain, ouvrant la porte et m'engouffrant dans l'espace hygiénique de cette maison. Elle est assez moderne, contrastant les carreaux noirs sur les murs et le parquet brun du sol. Tout ce que j'aime. Je lève le regard vers la fenêtre de la salle de bain et je remarque que même si elle est toute petite, des barreaux ont été mis pour que je (ou les autres filles) ne puisse pas m'enfuir.
Je pince mes lèvres et me retourne lentement vers le miroir, mes yeux s'écarquillant devant mon reflet. De grosses cernes pendent sous mes yeux qui eux sont gonflés et injectés de sang à cause de mes précédentes larmes. J'ai le teint pâle, je dirais même blanc tellement qu'il n'a pas de couleurs. Mes cheveux bruns d'habitude bouclés à la perfection tout en restant naturels sont emmêlés et mes boucles sont sales. Je suis affreuse à voir, mais vraiment affreuse. La joie de vivre qui pétillait dans mon regard a disparu pour laisser place à un regard vide d'émotion, mes yeux bleus n'ayant plus aucune étincelle. Je suis connue pour être une fille joyeuse qui aime la vie malgré sa timidité, mais si on me verrait en cet instant on croirait que je suis une adepte des vampires qui ne dort jamais et ne sort jamais non plus.
Je secoue ma tête, me vidant de quelconques pensées avant de quitter mon tee-shirt blanc sale et de le jeter sur le sol, bon pour la poubelle. Je reproduis le même geste avec mon jean désormais troué et sale aussi pour le déposer par-dessus mon tee-shirt. Le miroir est trop petit pour apercevoir mon corps, mais ça ne me dérange pas car je n'aime pas mon corps.
Je laisse tomber mon soutien-gorge blanc au sol et quitte ma culotte pour rentrer dans la douche parfaitement propre. J'ai du mal à comprendre le fonctionnement du robinet, mais je finis tout de même par y arriver faisant couler l'eau chaude sur mon corps qui se détend automatiquement. Je me mets alors à penser à mon frère et à ma mère, espérant qu'ils aient survécu hier soir à l'attaque de l'homme. Peut-être a-t-il tué ma famille pour ne pas qu'elle parle ? Je ne sais pas, et ne pas savoir me brise totalement. Je ne suis même pas capable de savoir si ma famille va bien, et c'est vraiment nul.
J'attrape un savon au hasard, et il se trouve que ce soit le gel douche de l'homme car l'odeur n'est pas féminine. Je finis de laver mon corps, me sentant largement mieux alors que je sors de la douche. J'attrape une serviette blanche et c'est à ce moment-là que je me rends compte que je n'ai pas de sous-vêtements. Je murmure des jurons dans ma barbe en enroulant la serviette qui arrive en dessous mes fesses que je coince. Je passe mes doigts dans mes cheveux, les démêlants autant que je peux avant d'ouvrir la porte pour essayer d'apercevoir un bruit. Aucun. C'est donc pour ça que je sors seulement entourée d'une serviette en entrant dans la chambre d'amis pour essayer de trouver un sous-vêtement. Malheureusement les tiroirs de la commode sont vides, et la chambre de l'homme est fermé à clé. Donc aucune chance d'avoir quelconque sous-vêtements. Jamais je ne remettrai les précédents, c'est trop dégoûtant. Je dois donc me promener en serviette dans la maison en attendant le retour de mon agresseur. Seulement je suis pudique et me dire que je dois rester en serviette me rend mal à l'aise.
C'est alors qu'une idée me traverse l'esprit.
Je me mets à courir en direction de la salle de bain pour me ruer sur le sèche-linge qui est heureusement propre. Je lance un petit cri de joie en cherchant un boxer ainsi qu'un tee-shirt. Je sais que je vais me faire disputer quand il va rentrer mais je préfère me balader avec un tee-shirt et un boxer plutôt qu'une simple serviette.
Je sors de la salle de bain en prenant soin de fermer la porte et mon ventre grogne à ce moment-là. Je me rends compte que ça fait trois jours que je n'ai rien avalé et que ma faim prend le contrôle sur mon corps. Comment ai-je fait pour ne pas avoir faim plus tôt alors que je mange tout le temps en principe ?
Je descends rapidement les escaliers de bois pour atteindre la cuisine et je me prépare un rapide repas avec les pâtes que j'ai faites pour l'homme il y a un jour. Je fais juste une petite sauce pour accompagner les pâtes qui n'ont maintenant plus de goût. Après avoir fini de préparer mon repas, je pars m'asseoir sur la table à manger qui se trouve dans le salon, me rappelant mon cauchemar de la nuit dernière. Je chasse rapidement cette pensée en enfourchant une fournée de pâte dans ma bouche, et je regarde autour de moi légèrement curieuse. C'est assez beau, et c'est chaleureux, surtout le fait que ce soit moderne et en même temps chaleureux grâce à la cheminée. Mon regard tombe alors sur une horloge au-dessus de celle-ci qui indique déjà dix-huit heures trente. J'ai dû rester longtemps sous la douche ou alors je suis restée longtemps dans la pièce... Je ne sais pas, il se passe déjà beaucoup trop de choses.
Ça fait deux heures que je fixe l'extérieur avec une envie irrésistible de sortir, même si les barreaux accrochés à la fenêtre m'empêchent de le faire. Il a quand même pris d'énormes précautions à monter des barreaux sur les fenêtres pour pour que nous ne nous échappions pas. Pas tout le monde ne l'aurait fait, ça c'est sûr. Et secrètement, j'aurais préféré tomber sur un homme inexpérimenté pour pouvoir plus facilement m'échapper plutôt que sur un fou expérimenté dans la matière. Ou alors carrément ne tomber sur rien du tout.
C'est à ce moment-là que la porte d'entrée s'ouvre rapidement sur un couple en train de s'embrasser à pleine bouche. Il ne me faut pas vraiment longtemps pour comprendre que c'est lui. Les mains de l'homme passent sous le t-shirt de la femme qui doit avoir mon âge sous mon regard dégoûté. Leurs yeux sont fermés mais pourtant, je vois le geste de main que mon agresseur fait pour me faire partir de la pièce qui va bientôt se transformer en champ de bataille. Je l'accepte volontiers ne voulant pas voir leurs ébats. J'atteins donc rapidement ma pièce, y entrant sans oublier de refermer la porte pour ne plus entendre les cris naissant de la fille.
-
C'est vraiment un petit chapitre sans trop d'action et je m'en excuse un peu. L'action arrive bientôt, vous allez voir. Et même si il y a que six chapitres pour le moment, que pensez-vous de l'histoire jusqu'ici ? Merci à ceux qui vont poster un commentaire constructif, j'essaierai de vous répondre.
VOUS LISEZ
THE PURGE - zayn malik
FanfictionLa fameuse nuit où tout est permis en Amérique devient le cauchemar du monde entier. La Purge d'Amérique est devenue la Purge mondiale, intraitable par le gouvernement. Pendant cette nuit, Heather se fait kidnapper par un dénommé Zayn. Que va-t-il s...