Chapitre 4
Je regarde le corps de l'homme qui se tient debout devant moi, ne sachant pas quoi faire. Il est vrai que je ne peux pas bouger : si je prends le risque de me lever de ce siège, il risque de m'y refaire asseoir plutôt violemment en retour. Donc comme je ne peux pas me lever, je suis obligée de rester là à l'observer sans pouvoir rien faire. Enfin, je pourrais, mais je n'ose pas.
Il a dit qu'il voulait me parler. Alors je m'étais assis et je m'étais apprêtée à l'écouter. Sauf que cela fait bientôt cinq minutes que j'attends qu'il ouvre sa bouche pour me dire quelque chose. Cependant, il ne le fait que pour poser ses lèvres autour du goulot de bière. Alors je croise les bras, baisse la tête, pouffe et tape du pied en attendant qu'il prononce quelque chose.
- Je t'observe depuis assez longtemps, finit-il par dire pour mon plus grand bonheur, mais ce n'est que maintenant que je décide de passer à l'action. C'est, certes, peut-être tous les soirs la Purge mais comme tu ne sors jamais de chez toi, ça me compliquait la tâche. Jusqu'à ce moment où tu as visiblement voulu sauver ce petit animal... ajoute-t-il en mimant des larmes avec ses mains. Tu ne voulais pas que Théo pleure c'est ça ?
- Ne parlez pas de mon frère !
L'énervement prend doucement possession de mon corps car je ne supporte pas qu'on parle de ma famille, surtout lorsque c'est un inconnu qui le fait. En plus de ça un sombre idiot qui me kidnappe.
- Je fais ce dont j'ai envie. Ce n'est pas toi qui vas me dicter ce que je dois faire, dit-il durement. Toute cette histoire à cause d'un petit chien... C'est plutôt dommage. N'empêche, je suis heureux d'avoir attendu trois ans.
Mes yeux s'écarquillent, laissant l'énervement de côté pour être remplacé par de la peur. Ça fait trois ans qu'il m'observe et je n'ai rien vu ?! Il faut dire que je ne sors jamais de chez moi, donc je ne vois pas comment j'aurais pu deviner qu'il m'observait. Mais quand même !
Et s'il était déjà rentré dans ma maison ? pensé-je soudainement. Un frisson de peur me parcourt le corps et je regarde sa haute carrure qui m'observe en souriant malicieusement.
- Tu es déjà rentré dans ma maison ? bégayé-je.
- Et pas qu'une fois, sourit-il. J'aimais bien te regarder peindre ce fameux coucher de soleil que tu aimes tant. Tu as un vrai talent pour la peinture, tu sais ?
Il marche lentement vers un des sièges qui entourent la table basse avant de se laisser tomber dans un de ceux-ci, croisant ses bras sur ses genoux. Il me regarde avec un sourire sadique tandis que moi je reste de marbre (du moins j'essaie), assimilant difficilement le fait que pendant trois ans il m'observait dans ou hors de chez moi. Comment ai-je fait pour ne pas m'en rendre compte ? Encore mon ignorance à l'importance de la Purge.
- Tu m'as déjà vu nue ?!
Je bondis hors du canapé, le pointant du doigt tout en criant cette phrase.
Il se laisse tomber en arrière sur le siège en éclatant de rire. Il rit tellement fort que sa main repose désormais sur son ventre, essayant de se calmer difficilement. Je n'imagine même pas en ce moment mon visage qui doit être rouge de colère tout en sachant que je dois avoir les yeux injectés de sang à cause de mes larmes précédant cet épisode.
- Réponds-moi !
Son rire s'arrête immédiatement lorsque je dis ça et il relève sa tête vers moi. Je ne cache pas ma peur en voyant son lourd regard noir me détailler mais le fait de savoir qu'il m'a déjà vu nue alors que personne ne l'a fait auparavant me rend folle. Il a violé mon intimité et je ne peux pas l'accepter.
- Pardon ?
- Réponds-moi ! crié-je. Est-ce que tu m'as déjà vu nue ?!
Il se lève rapidement de son siège pour s'approcher de moi mais je ne bouge pas d'un poil. Je veux savoir s'il m'a déjà vu nue, et je ne vais pas laisser cette idée de côté.
- Parles-moi mieux.
Je remarque que ses yeux ont perdu leur couleur et que le noir a pris le dessus sur ses iris chocolat. Son corps est proche du mien (voir trop)et nos poitrines sont presque collées. Seulement, nous nous en fichons, car la colère prend le dessus sur nos deux corps. Tous les deux énervés, nous nous tenons tête et rien ne peut nous arrêter.
- Non. Je veux savoir.
Ma voix est sèche, ne laissant aucune émotion passer. Je ne sais pas quelle est cette force de tenir tête à un tueur, mais ça me fait du bien. Pourtant, je sais que je vais le regretter car ce qu'il m'a dit tout à l'heure n'était qu'un avertissement mais il peut très bien le mettre à exécution.
- Pas tant que tu ne t'excuseras pas.
Un duel de regard s'engage alors. Aucun de nous deux ne veut lâcher le regard de l'autre, bien trop occupé à faire craquer son adversaire. Peut-être que j'en fais tout un plat, peut-être qu'il ne m'a jamais regardé pendant que je prenais une douche mais j'ai envie d'avoir la confirmation même si une partie de moi sait pertinemment qu'il m'a déjà vu sans vêtements.
Son regard est sombre et il me provoque une vague de frisson mais je ne bouge pas ne voulant pas abandonner de sitôt. Lui aussi soutient mon regard et ne semble pas prêt à me lâcher, ce qui me donne du courage pour continuer. Mais c'est sans compter sur le fait qu'il commence à s'approcher de moi, me faisant reculer pour après me pousser sur le sofa. Mon regard dérive sur celui-ci au moment où je tombe dessus et j'entends la voix de mon agresseur rugir dans la pièce.
Sa main agrippe mes cheveux en arrière comme tout à l'heure devant le chalet pour accompagner ses paroles, histoire de bien me faire rentrer la leçon. Seulement, son visage est un peu proche du mien et sa respiration est forte. Il approche sa tête de mon oreille et murmure quelque chose.
- Sache que je gagne toujours, rugit-il. Et quand je dis toujours, c'est toujours. J'espère qu'on est bien d'accord sur ce point-là car faire ta grande avec moi ne t'amènera à rien à part avoir des bleus partout sur ton corps.
Il tire un peu plus sur mes cheveux, souhaitant me faire passer le message plus violemment jusqu'à ce que son téléphone ne sonne, le forçant à relâcher la poigne qu'il a sur ma tête. Mon agresseur sort donc son téléphone et il souffle en voyant son interlocuteur avant de répondre à contre-cœur (je pense d'après son visage) et de répondre avec une voix rauque tout en me regardant méchamment.
- Ouais ? ... Ouais, attends deux secondes.
Il couvre le micro de son téléphone avec sa main avant de m'adresser la parole.
- Dégage dans la pièce.
Je m'apprête à lui demander quelque chose mais il semble lire dans mes pensées :
- Celle où tu étais avant, crache-t-il.
J'ouvre ma bouche, choquée sauf qu'il ne me laisse pas le temps de répondre qu'il me fait un geste pour me faire sortir de la pièce. Il ne perd pas de temps pour reprendre sa conversation pendant que moi je remonte les escaliers rapidement pour atteindre la pièce où je vais séjourner pendant je ne sais combien temps. Et s'il me laissait pourrir ici pour toute une vie ? Peut-être va-t-il me tuer car je suis trop désobéissante ? Ou alors trop énervante ? Cette pensée me fait peur car si je continue à lui tenir tête comme je l'ai fait tout à l'heure, il pourrait (j'en suis sûre), avec sa force, me briser les os un par un.
J'entre dans la pièce, fermant la porte derrière moi car l'homme se met à crier dans la maison certainement à cause de celui avec qui il parle dans le combiné qui commence à l'énerver. J'avance lentement dans la salle éclairée un petit peu par la fenêtre qui dévoile désormais un faible soleil et je m'assois contre le mur qui est gelé. J'apporte mes jambes à mon corps et mes bras finissent par entourer ceux-ci, essayant de me réchauffer.
Il fait peut-être soleil, mais il fait extrêmement froid en saison bientôt hivernale. Est-ce que c'est pour ça que l'homme m'a emmené ici ? Parce que nous sommes bientôt en hiver ? Je n'en ai aucune idée. Le pire, c'est que je ne sais pas quel est le chemin pour aller à ce chalet, donc je ne peux espérer aucune fuite. Mais si je le fais, peut-être que je trouverai mon chemin et que j'arriverai à m'enfuir ? C'est ainsi que je m'endors la tête remplie de question, et mon corps frigorifié.
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THE PURGE - zayn malik
FanfictionLa fameuse nuit où tout est permis en Amérique devient le cauchemar du monde entier. La Purge d'Amérique est devenue la Purge mondiale, intraitable par le gouvernement. Pendant cette nuit, Heather se fait kidnapper par un dénommé Zayn. Que va-t-il s...