ANYA
– S'il te plait.
Tout mon corps est en transe. J'ignore comment il est possible de ressentir autant d'excitation sans en mourir. Ses doigts sont si fermement enroulés autour de mon cou que ça me fait mal.
Merveilleusement mal.
Je suis contrainte de regarder à travers la baie vitrée. En contre bas les corps d'étrangers se balancent au rythme de la musique. Si un seul levait la tête il pourrait me voir, appuyée contre la vitre, les jambes écartées sur le point de jouir pour le démon des Romanov. Un tel niveau de dépravation et de lubricité est totalement inédit pour moi. Et j'en savoure la moindre seconde. Il ignore à quel point j'avais envie de ça et à quel point il en faut plus pour me choquer. Je pense même que ce point n'existe pas. La profondeur et la noirceur de mes fantasmes sont sans fin. Et il finira bien par s'en rendre compte. Alors que je suis sur le point d'exploser, il retire à nouveau ses doigts et je ne peux pas m'empêcher de hurler ma frustration cette fois.
– Qu'est ce que tu fais ? J'allais venir, putain !
– Tu auras le droit de jouir quand je l'aurais décidé pas avant, gronde t-il dans mon dos.
Il défait alors les nœuds autour de mes poignets pour me libérer et il doit me soutenir par la taille pour ne pas que je m'effondre. Mes jambes sont si molles et que je suis incapable de tenir debout. Il me relâche, et je peux enfin me retourner.
Je le vois, pour la toute première fois. Je vois l'homme et le démon qui s'y cache. Même nu, il est terrifiant. Et encore plus beau que dans mes fantasmes. De multiples cicatrices strient son corps mais c'est ce qui ajoute à son charme. Une touche de dangerosité et de ténèbres que j'ai toujours trouvé si attrayante. Mes yeux descendent sur son ventre, puis suivent la ligne de ses obliques jusqu'à l'objet de tous mes fantasmes.
Et putain de merde : Les rumeurs sont vraies.
Comment est-ce que ce truc peut rentrer à l'intérieur de moi ?
Je n'ai pas le temps d'y réfléchir plus longtemps qu'il m'attrape par les fesses et me hisse sur lui.
– Qu'est ce que tu fais ?
– Je t'ai baisé avec mes doigts maintenant je vais le faire avec ma bouche.
Ma respiration se coupe et avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il me hisse au niveau de son visage et lèche ma fente dans toute sa longueur.
J'enroule mes jambes autour de ses épaules et m'agrippe du mieux que je peux à la tringle des rideaux.
– Putain... reussi-je à prononcer.
Cette sensation est inédite. Il plaque sa langue sur mon sexe enflé et je me cambre, me frottant un peu plus contre ses lèvres.
– C'est ça, chevauche mon visage, mon ange.
Le poil dru de sa barbe contre mes cuisses me fait frémir de désir.
Il me plaque un peu plus fort contre la vitre, offrant mon dos et mes fesses aux spectateurs. Je peux sentir le plaisir se gorger dans mon clitoris alors qu'il continue de le titiller avec ses dents et sa langue. Il plante ses doigts dans ma chair et agrippe mes fesses comme si sa vie en dépendait. Sa langue continue de me dévorer comme s'il dégustait un dessert.
– Raz, je... je vais jouir.
A ces mots il mordille si fort mon clitoris qu'un gémissement rauque s'échappe de ma bouche.
Putain.
De.
Merde.
J'explose. Partout. J'ai la sensation que mon corps s'éparpille dans la pièce en minuscules petits morceaux. J'ai l'impression de mourir puis de revenir à la vie instantanément. A nouveau complète et vide en même temps. Tout mon corps est secoué de tremblement et j'ai l'impression que je ne vais jamais pouvoir m'en remettre.
Raz me dépose au sol et je m'effondre à genoux, incapable de tenir debout. Je tente de reprendre mon souffle et de contrôler les battements de mon cœur. Il est sur le point de lâcher ou de s'envoler, je ne sais plus.
Je lève les yeux sur le sexe toujours dressé de Raz. Il baisse les yeux vers moi et me caresse doucement les cheveux. Sa bouche et sa barbe luisent de mon orgasme et je me sens légèrement honteuse d'avoir pris autant de plaisir sans rien lui donner en retour. Puis brutalement il empoigne quelques-unes de mes mèches et tire dessus. Cela m'arrache un grognement de douleur.
J'adore ça. Mon sexe encore chaud en redemanderait presque.
– Maintenant que tu t'es déversée sur mon visage, c'est mon tour.
Je lui souris à l'idée de lui procurer autant de plaisir qu'il m'en a donné.
– Prend moi dans ta bouche, ordonne-t-il d'une voix autoritaire et si provocante que je gémis.
Je n'ai jamais fait ça, et pourtant cela me semble si naturel. Sans réfléchir je fais glisser mes doigts sur la plus grosse veine qui pulse sur sa queue.
– Oui, c'est ça.
Lentement j'approche mon visage et du bout de la langue je lèche la goutte blanche qui perle sur son gland. C'est salé et ce n'est pas mauvais contrairement à ce que je pensais. Je me surprend à en vouloir plus. Je veux tout sentir dans ma bouche, je veux le sentir au fond de ma gorge. Je veux le sentir se raidir et exploser en moi comme j'ai explosé pour lui. Je nous veux sur un pied d'égalité, même douleur et même plaisir. Je veux le vénérer et je veux qu'il me vénère également d'une manière si intime que ce serait un lien spécial entre nous. Indéfectible. Je peux sentir son regard figé sur moi alors que je me décide finalement à le prendre dans ma bouche.
– Putain, oui ! lache t-il.
Je m'applique et fait coulisser ma bouche le long de sa verge qui pulse de plus en plus fort contre ma langue. Ses mains se resserrent entre les mèches de mes cheveux et son bassin bascule pour que je le prenne plus profondément en moi. Je manque de m'étouffer alors que son gland bute au fond de ma gorge. Je suis incapbale de la prendre en entier malgré tous les efforts que j'y met. Je suis à deux doigts de vomir quand je sens son corps se tendre et une pression enflée à la base de sa verge.
– Ça... arrive, chuchote- t-il d'une voix saccadée.
Il tente de se reculer mais je le maintiens dans ma bouche. Mon audace le surprend et il grogne de plus belle.
– Tu es sûre ?
J'enroule mes mains autour de sa queue pour le branler en même temps et j'espère que ma réponse est suffisamment éloquente.
Alors je me mets à le sucer plus fort, frottant mes cuisses entre elles. L'excitation refait surface au fur et à mesure que je sens celle de Raz sur le point d'éclater. J'ouvre plus grand la bouche alors qu'il poursuit ses va et bien. Il baise ma bouche brutalement, sauvagement. Et quand je lève enfin les yeux vers lui pour capter toute l'essence de son plaisir. Il me regarde et ses yeux gorgés de plaisir se dilatent. A ce moment précis, on se comprend. Je vois son plaisir et ses ténèbres comme ils voient les miennes. On se complète de la manière la plus étrange et tordue possible. Et quand il éjacule et se déverse dans ma bouche, je crois que l'on prend tous les deux un peu peur.
Il tombe à genoux et passe son pouce sur mes lèvres comme pour essuyer les restes de son plaisir. Il porte ensuite son doigt à sa bouche, et ce geste pourtant simple, suggère toute la lubricité de nos ébats. Comme s' il avait lié nos deux corps. Je l'observe, incapable de prononcer le moindre mot. Il pose alors son front brûlant de sueur contre le mien. C'est la première fois que je le vois aussi vulnérable. Sans sa carapace de dure à cuire. Je vois ses cicatrices et ses fêlures. Je veux les comprendre et les soigner pour lui. Habituellement je m'en sentirai incapable mais j'ai l'impression de flotter sur un petit nuage. Je me sens invincible, prête à vaincre tous les démons, ceux de notre passé et ceux qui vivent encore en nous.
A bout de souffle, aucun de nous n'ose parler le premier. Fatiguée de lutter et fatiguée de faire semblant je me laisse aller et viens me blottir contre son torse. J'ai peur qu'il trouve le geste trop intime, et qu'il me repousse. Il l'a dit lui même : "on ne s'embrasse pas et on ne se câline pas". Pourtant après ce que l'on vient de partager, cela me semble naturel. Il doit partager mon opinion car il referme ses bras sur moi et je peux enfin respirer. Je m'imprègne de son odeur, du goût de sa peau et du rythme de sa respiration. Et pour la première fois depuis aussi loin que je me souvienne, je m'endors sans avoir peur de rêver.
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Romanov's Demon
RomanceANYA : Je m'appelle Anastasia Romanov et je suis la fille du plus puissant parrain de la mafia russe. Pourtant je n'ai aucun pouvoir parce que je suis une femme. Il est tant que ça change ! A l'annonce du départ en retraite de mon père Nikolai Roma...