Chapitre 18

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RAZ

– JE NE VEUX PLUS FAIRE ÇA !

Je hurle, je pleure, je donne des coups de pied mais elle n'écoute pas. Quand elle est dans cet état là, elle ne m'écoute jamais.

– Fais le pour maman.

Elle renifle bruyamment, et essuie sa morve avec son coude. Sa morve ? Alors pourquoi c'est rouge ? Est ce qu'elle a mal ? Est-ce qu'elle a froid ? Maman a toujours l'air malade et elle dit que je suis le seul à pouvoir l'aider. Mais elle ne va jamais mieux. Même quand elle m'oblige a faire ça.

– Ça me fait mal, j'aime pas ça.

Je pleure encore, mais elle fait comme si elle ne voyait pas. Elle fronce les sourcils et on dirait qu'elle va me gronder.

– Dans la vie, on doit souvent faire des choses que l'on ne veut pas.

– Non ...

Je sais qu'elle perd patience et que si je continue à bouder, ça va barder pour moi.

– On ira acheter une glace après, promis.

Je ne veux pas qu'elle s'énerve, je déteste quand elle est en colère. Après elle me tape et ça me fait encore plus mal que l'autre truc.

Alors je dis oui.

J'ouvre la porte de la chambre où attend Micha. Je regarde maman une dernière fois. 

Elle me sourit mais elle a l'air triste. Alors j'entre et j'espère que maman sera enfin contente.

Micha est assis sur le lit. Il me regarde et j'ai peur. Je ne l'aime pas. Il crie tout le temps sur maman et il lui fait mal quand elle pleure trop. Il me frappe quand je pleure trop aussi. Cette fois il n'est pas en colère et c'est peut être pire. Parce que quand il est de bonne humeur, il enlève ses vêtements et il me fait des câlins. Et c'est bizarre. Je n'aime pas ça, surtout que des fois il fait des drôles de truc et ensuite j'ai mal dans mon corps. Il me dit de m'allonger à côté de lui et je le fais. Il se met tout nu et je ferme les yeux. Ça ne dure jamais très longtemps de toute façon.

Puis maman m'a promis une glace après.


***


– NON !

Je suffoque, je transpire et je me réveille les paumes en sang. Je serre les poings si fort en dormant qu'il m'arrive de me faire saigner. Aujourd'hui ne déroge pas à la règle et je me réveille en hurlant et frappant dans le vide. Il n'y a que de l'obscurité autour de moi. Elle dévore mon âme et nourrit mes cauchemars. Il n'y a aucune échappatoire.

– Raz ! Raz ! C'est moi ! C'est moi !

Anastasia.

Sa voix.

Un rayon de soleil apparaît et dessine les contours de son magnifique visage. Ma vue s'éclaircit et je remarque avec horreur que je la tiens par la gorge. Et cette fois-ci cela n'a rien d'erotique. Son visage a pris une teinte pâle et elle suffoque entre mes doigts.

Je la relâche précipitamment et elle s'écroule brutalement. Je l'entend reprendre son souffle dans une inspiration sifflante. Alors qu'elle tousse, je recule, effrayé par ma réaction.

– Je suis désolé, putain.

– Ça va, souffle-t-elle difficilement.

Elle se masse le cou et j'y vois les traces rougies de mes mains. La marquer pendant que je la baise c'est une chose. Mais dans ses conditions je ne vaux pas mieux que le monstre de mes cauchemars.

Romanov's DemonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant