Chapitre 9

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ANYA


– J'arrive Tati !

Je foudroie Raz du regard, il se met à sourire et je ne sais pas ce qui me retient de lui crever les yeux. Je déteste la façon dont il a réussi à prendre le contrôle de la situation. Et je refuse que cela puisse arriver une nouvelle fois. Il ne me connaît pas et il n' a aucune idée de la manière dont mon cerveau fonctionne. Je jure solennellement que je réussirai à lui arracher son petit sourire sardonique, un jour.

– Aucune dernière remarque cinglante ? se moque t-il ouvertement.

Tu peux rire, Raz, mais tu n'as aucune idée du monstre que tu viens de réveiller. Il pense être le plus terrifiant et le plus dangereux dans cette pièce, mais les vaniteux sont toujours les premiers à mourir.

– Tous les coups sont permis, démon.

Je quitte la pièce sans attendre sa réponse. Tatiana m'attend devant la bibliothèque. Elle fronce les sourcils quand elle me voit.

– Tu vas bien ? T'es toute rouge.

Je pose mes mains sur mon visage et constate avec agacement qu'il est brûlant. Bordel, je déteste le fait qu'il est pu voir mon corps réagir de la sorte. Il doit bien se marrer.

– Je lisais à côté de la cheminée, j'ai dû prendre un coup de chaud, prétexté-je.

Elle regarde derrière mon épaule, et je prie pour que Raz ait le bon sens de rester caché le temps que nous nous éloignions. Ma soeur aurait vite fait de se faire des idées et elles seraient complètement justifiées pour le coup. Par miracle, il n'est pas totalement débile et reste dans l'ombre. Le regard de Tati revient lentement sur moi.

– Y avait quelqu'un avec toi ?

– A part mon dernier bookboyfriend en lice ? Non, personne malheureusement, tenté-je de blaguer.

Elle plisse les yeux et je ne comprends pas pourquoi elle insiste autant.

– Pourquoi tu me cherchais ?

Elle cligne alors des yeux comme si elle se souvenait soudainement de quelque chose d'important.

– Levi vient d'arriver. On a aucune nouvelle d'Olga.

Elle m'entraine alors dans le couloir et l'expression qu'elle affiche m'inquiète de seconde en seconde. Ma soeur et son mari ont toujours été un exemple de self control. Tout mon contraire, moi qui est la fâcheuse habitude de m'emporter à la moindre contrariété. On passe la rangée de portraits de notre famille et mon regard se voile quand j'aperçois celui de ma mère. J'imagine que plus personne n'y fait attention maintenant mais son souvenir reste une plaie ouverte sur mon âme.

Quand j'arrive dans le salon, je vois un Levi paniqué qui ne tient pas en place. Son père, Andrei, tente de le calmer mais il reste sourd à toutes ses tentatives. Il paraît déboussolé et la terreur que je lis dans ses yeux me glace le sang.

– Olga n'est pas rentrée à la maison ce matin, murmure t-il.

Sa voix n'est qu'un couinement à peine audible. La situation doit vraiment être inhabituelle pour qu'il réagisse de la sorte. Le peu de fois ou j'ai vu Levi, il m'a toujours paru comme étant l'homme de la situation. Toujours maître de ses émotions, tout en dégageant un aura chaleureux. Il avait tout d'un homme réfléchi et avenant mais l'espèce de loque humaine qui se tient devant nous me fait revoir sa crédibilité à la baisse. Entre Joseph et lui, j'ai toujours eu tendance à dire que c'était lui le plus mignon mais ses pleurnicheries me donnent la nausée. Ma sœur à découcher, c'est pas comme si c'était un drame tel qu'il faut alarmé toute la bratva. Tati tremble à côté de moi, elle se tient le bas du ventre comme si elle avait peur que son bébé disparaisse aussi. L'angoisse se fait une place de choix dans la pièce et l'euphorie de l'annonce de sa grossesse à complètement disparu.

Romanov's DemonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant