𝐁𝐮𝐫𝐧𝐢𝐧𝐠 𝐃𝐞𝐬𝐢𝐫𝐞

𝟐

Les fins traits de lumière pénétrant la grande chambre réchauffèrent petit à petit la peau nue du dos de Via.

La chaleur des rayons du soleil, déjà levé depuis peu, réveillèrent lentement la jeune femme.
La bouche pâteuse, le corps endolori et la tête tournant à mille à l’heure lui firent poussé une plainte, formulée en gémissement.
En tentant de se redresser, elle sentit un poids sur le bas de son dos.
Sa deuxième tentative de se libérer de ce poids inconnu se solda par un échec.

Curieuse de savoir ce qui l’empêchait de se lever de son lit, elle ouvrit lentement les yeux et balaya les longues boucles brunes qui recouvraient son front et altéraient sa vue.

Son premier constat  fut que les grandes baies vitrées de sa chambre avaient été remplacées par des fenêtres classiques, munies de stores.

— Hein ? Fut la seule chose qu’elle put dire.

En regardant autour d’elle, plusieurs détails attirèrent son attention : le grand miroir mural de sa chambre était devenu plus petit et moins beau, les murs normalement rose pâle de sa chambre étaient désormais d’un gris déprimant et son grand lit Queen Size survolé de volants avait été remplacé par un lit un peu plus petit et non recouvert de sa parure blanche préférée.

La vérité commença peu à peu à faire chemin dans son cerveau ralenti par les excès de la veille : elle n’était pas chez elle.

— Oh mon Dieu, non ! Dit-elle les yeux grands ouverts.

En essayant, pour la troisième fois de sortir de ce lit inconnu — chose qu’elle réussit enfin — elle entendit un grognement à ses côtés. Terrifiée comme jamais, elle lança un coup d’œil à la chose — elle ne savait pas vraiment comme qualifier ce truc — allongée sur le ventre, à ses côtés.
Une touffe de poils noirs sur la tête, un dos musclé, une omoplate et des bras tatoués.
Ses yeux descendirent lentement à la limite de la couverture et elle constata, les joues rouges, que le haut de ses fesses était visible.

Le message était désormais clair : Via avait couché avec un homme hier nuit. Et pas n’importe lequel : un inconnu.

Doutant encore un peu du fait qu’ils en soient arrivés jusque-là, elle souleva la couverture blanche qui recouvrait son corps, et vérifia — en priant le plus fort possible pour que ce soit le cas — si elle portait toujours ses vêtements.
La découverte de son corps complètement nu lui fit pousser un cri, qu’elle stoppa net en plaquant vivement ses mains sur sa bouche.
Prise de panique, elle sortit le plus vite possible du lit, sans prendre la couverture avec elle, et constata les nombreuses preuves de ses ébats étalées au sol.
En effet, ses vêtements d’hier et ceux de l’inconnu qui dormait comme un loir jonchaient le sol, comme pour lui rappeler que ce n’était pas un rêve.

Lançant un coup d’œil au corps de l’homme qui bougeait de plus en plus sur son lit, elle ramassa ses vêtements à la hâte et courut s’enfermer dans la salle de bain. Pendant un instant, elle se pinça fortement le bras, pensant rêver. Pourtant, tout était vrai.
Elle avait couché avec un inconnu et maintenant elle devait s’en aller, pour éviter la gêne énorme que provoquait cette situation.

Elle enfila alors ses vêtements, le plus rapidement possible, et, ses chaussures et son portable à la main, sortit de la salle de bain en refermant lentement la porte derrière.
Ni une ni deux, elle fonça — à pas de loup — vers la porte de la chambre.
Sans un dernier regard à son amant de la veille, elle sortit de la pièce.                                                                                         Atterrissant maintenant dans le salon aux volets encore baissés, elle jeta un rapide coup d’œil à l’appartement.