𝐁𝐮𝐫𝐧𝐢𝐧𝐠 𝐃𝐞𝐬𝐢𝐫𝐞

𝟗.𝟐

Un silence de mort régnait dans la voiture d'Alex.
Via, la tête posée contre la vitre, cogitait sur ce qui lui été arrivé ce soir.
Elle n'avait vraiment pas de chance, se dit-elle.

Dans ce foutu monde, une femme ne pouvait pas sortir s'amuser sans être victime de ce genre de comportements et ça, c'était franchement triste. Triste et très énervant.
Non seulement ce salopard s'était montré menaçant et l'avait touché de manière inappropriée, mais en plus, il ne s'était pas gêné pour justifier son comportement par le fait que Lili et Via étaient asiatiques.

Elle avait lu, quelque part, un article sur l'asian fever, mais elle n'avait jamais pensé qu'elle en serait un jour victime.

Alex, quant à lui, regardait attentivement la route, en jetant tous les 2 minutes des regards à la jeune femme.
Comme la dernière fois qu'il l'avait vu dans son club, elle était vêtue de rouge. Le jeune homme devait avouer que cette couleur lui allait magnifiquement bien et que la coupe courte et moulante de ladite robe ne faisait qu'accentuer la beauté de son corps.
Son regard se balada, quelques instants, sur les cuisses nues de la jeune.

- Je n'ai pas prévu de mourir ce soir. Regardez la route, dit-elle froidement en lui faisant face.

- Ça va ? Demanda-t-il, plus pour faire la conversation que par réel intérêt.

- Hm.

- Tu es moins bavarde que la dernière fois.
T'es toujours sous le choc ?

- Je n'en ai pas le droit ?

- C'est pas ce que j'ai dit. Faut pas trop y penser par contre : ce genre de choses est déjà arrivé plusieurs fois dans mon bar.

- Et c'est normal peut-être ? Dit-elle en fronçant les sourcils.

- Encore une fois, c'est pas ce que j'ai dit.
Tu arrêtes d'être froide comme ça ?

- Je ne suis pas froide. Je suis excédée, énervée et horripilée ! Je voulais juste passer une putain de soirée à m'amuser avec ma cousine mais non !
Il a fallu qu'un imbécile vienne me gâcher mon moment !

- On se calme, rit-il légèrement.

- Vous trouvez ça drôle ?
C'est à cause des connards dans votre genre que les femmes ne peuvent même se sentir à l'aise de sortir la nuit.

- Des connards comme moi ? Quand je t'ai tripoté la dernière fois, j'ai demandé la permission je te signale. Alors, me mets pas dans le même panier qu'un violeur, dit-il en roulant des yeux.

- Pourquoi c'est dur de comprendre un non ? Pourquoi les mecs pensent toujours que derrière le refus d'une femme se cache un oui silencieux ?

- Calme-toi là, dit Alex en fronçant les sourcils.

- Vous dites que je ne dois pas vous mettre dans le même panier que cet homme, mais vous aussi vous êtes un forceur.

- Moi ?! Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Dit Alex en lui lançant un regard plein d'incompréhension.

- Vous avez, de je ne sais quelle manière, fait en sorte de me mettre dans votre lit.
Et depuis, vous vous arrangez pour qu'à chaque fois, je croise votre chemin.

- Je te l'ai déjà dit.
Le soir où j'étais chez toi, c'était pour affaires.
Et aujourd'hui, bah...
C'est mon club ! J'ai le droit d'y traîner non ?

- Je ne vous crois toujours pas pourtant, cingla Via.
Arrêtez la voiture.

- J'arrête rien. Si tu veux sauter, te gêne pas ma jolie, dit Alex en roulant des yeux.