𝐁𝐮𝐫𝐧𝐢𝐧𝐠 𝐃𝐞𝐬𝐢𝐫𝐞

𝟑

Une semaine.
Une putain de semaine.
Ça faisait 7 jours qu’Alex n’arrêtait pas repenser à « la jolie brune du club ».
Ça faisait 7 jours que les souvenirs ardents de leurs ébats embrumaient son esprit.             
Qui était-elle ?
Pourquoi n’arrêtait-elle pas de torturer son esprit ?
Parce que des femmes, Alex en avait connu des tonnes.
Blondes, rousses, brunes, en courbe, fines, noires, blanches, asiatiques, plus âgées ou plus jeunes que lui.                       
Il avait presque tout expérimenté.

Alors pourquoi cette petite sorcière lui avait laissé ce sentiment étrange qu’il n’arrivait pas à qualifier ?

Ne vous méprenez pas : Alex n’était pas en train de tomber amoureux. C’est juste que cette jeune femme l’obsédait littéralement. Il ne s’était pas passé un instant depuis le jour de leur « rencontre » où il n’avait pas pensé à ses jolis yeux bruns et bridés, aux larges fossettes qui fendaient ses joues lorsqu’elle riait — il avait réussi à la faire rire une bonne dizaine de fois ce soir là — à sa longue chevelure brune, à sa poitrine qu’on pourrait qualifier de standard, à ses jambes exposées par la robe rouge sang qu’elle arborait, à ses gémissements lorsqu’il la…

— Alex ! Tu m’écoutes ou merde ?

Alex leva brutalement les yeux vers son père, qui venait de le sortir de sa douce rêverie.

— Tu disais ? Dit-il d’un ton las.

— Ça fait 20 putain de minutes que je parle dans le vide ?

— Pen, commence pas, dit-il en roulant des yeux. Ce que tu disais devait pas être si important vu que je ne m’en souviens pas.

— Tu ne t’en souviens pas parce que tu penses à je ne sais quelle connerie.

— Je peux y aller ? Dit-il en se levant.

— Assieds-toi, dit sévèrement le vieil homme.

Alex poussa un grand soupir avant de se rassoir en face de son père.
Ça faisait au moins une heure qu’il était assis sur cette chaise, à écouter son père blablater sur il ne savait plus trop quoi : armes, prostituées, clubs de striptease peut-être ? Il ne s’en souvenait plus vraiment en fait.
Pen se déplaça à l’autre bout de la pièce, vers la vitrine garnie d’une vingtaine d’alcools différents : vin, whisky, tequila, vodka et même bière.
Il se saisit d’une bouteille de Jack Daniels, de deux verres et se redirigea vers son bureau, où Alex l’observait d’un œil ennuyé. 

— Pen, tu peux te dépêcher ? J’ai des choses importantes à faire, râla le jeune homme.

— Ferme-la et bois, dit-il en remplissant son verre.
Je vois pas trop ce que tu pourrais faire d’important, distrait comme tu es.
A quoi tu penses d’ailleurs ? Dit le vieil homme en s’installant dans son fauteuil.

— A rien, marmonna-t-il.

— Ça fait plusieurs jours que tu es dans la lune. Si y a un problème, c’est le moment d’en parler fils, dit Pen en prenant une gorgée du liquide âpre.

— Y a rien je te dis, dit-il en faisant de même.

— Ok. Si je te reprends encore à rêvasser, je te filerai une bonne raclée.

— J’ai peur, ricana le jeune homme. Je peux y aller maintenant ?

— Je n’ai pas fini. Vu que tu n’as rien écouté de ce que je dis depuis une heure, va falloir que je recommence mon speech.

— Dépêche-toi alors.

— Me presse pas bordel.

— Excuse-moi père, dit-il d’un ton bourré de sarcasme.