𝟏𝟕

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Plus les jours passaient, plus les relations familiales des Chan se détérioraient. 
Entre le père et sa fille, entre la mère et sa fille mais également entre le mari et sa femme.
En effet, en plus d'être l'égoïste, indifférent et égocentrique homme que tout le monde connaissait, Mr. Chan était un coureur de jupons invétéré.
Dès son plus jeune âge, Lili avait eu vent de ses infidélités et pour cause, c'est elle qui, à plusieurs reprises, l'avait découvert dans le lit conjugal avec des femmes de tout âge, ethnie, aspect physique. 
Elle se souviendrait toujours du jour où,  à ses 10 ans, elle était rentrée plus tôt à la maison à cause d'une sortie scolaire annulée.
Ayant l'habitude d'aller dans la chambre de ses parents et d'essayer le maquillage ainsi que les divers bijoux de sa mère, c'est naturellement qu'elle s'y dirigea, pensant son père au travail et sa mère à son club de mahjong de luxe.
À 10 ans, les gémissements qu'elle entendit avant de pénétrer dans la chambre ne l'alertèrent pas : elle s'était innocemment dit que son père devait regarder un de ses films que seul les adultes avaient le droit de voir.

Dois-je également préciser que le père de Lili était accro à la pornographie et que sa fille l'avait surpris plusieurs fois en plein visionnage ?

En ouvrant la porte, elle fut choquée de voir son père, nu dans son lit, se faire chevaucher par une dame qui n'était pas sa mère.
Tétanisée et sous le choc, elle ne fut pas capable de bouger pendant de longues minutes. Minutes durant lesquelles son père et son amante ne l'avaient pas remarqué. 
Ce n'est que lorsqu'elle se mit à sangloter que son père se rendit compte que sa fille unique venait de le surprendre en plein acte d'adultère.
Dès que sa mère fut rentrée, Lili se jeta dans ses bras, en larmes, disant que son père était avec un autre femme et confessant sa peur de voir leur famille se briser parce que « papa n'aimait plus maman ».
D'abord stoïque et silencieuse devant les déclarations de sa fille, Amalia se mit ensuite à gronder sa fille et à l'accuser de mensonge.
Tentant de se défendre et jurant même à sa mère qu'elle ne mentait pas, elle récolta une violente gifle de la part de celle-ci. 

« Tu n'es qu'une petite menteuse ! Comment oses-tu dire de telles choses sur ton père ? Après tout ce qu'il fait chaque jour pour toi ?! Tu es une égoïste Elisabeth. La pire de toutes ! Va dans ta chambre et que je ne te revois plus avant demain ! »

Le père de Lili, adossé dans le couloir au moment où passa sa fille, pleurant à chaudes larmes, lui lançant un sourire moqueur semblant dire « tu vois que ça n'a servi à rien. C'est toi qui a eu des problèmes en plus ».
Plus tard, en grandissant, elle avait fini par comprendre que sa mère avait toujours été au courant des infidélités répétés de son mari.
Mais bien évidemment, comme la m'as-tu vue qu'elle était, elle préférait se préoccuper de l'image que sa famille pseudo parfaite renvoyait.

« Tu n'as pas intérêt à répéter un mot de ce que tu viens de me dire à quelqu'un. 
Si jamais l'honneur de notre famille est souillé par ta faute, je te tuerai de mes mains »

Grandissant avec une mère maniaque, narcissique, perfectionniste et toxique et avec un père indifférent, infidèle, imbu de sa personne, Lili avait passé sa vie à se sentir seule.

— Elisabeth ! Elisabeth, ouvre tout de suite cette porte ! Cria Amalia en tambourinant à la porte de la chambre de sa fille.

Cette dernière s'y était enfermée depuis le jour de leur retour de voyage et refusait catégoriquement d'en sortir.

— Elisabeth ! Arrête de faire l'enfant et ouvre cette porte !

Lili était allongée sur son lit depuis des jours, à fixer le plafond.
Elle ne sortait que lorsqu'elle était sûre que ses parents n'étaient plus à la maison.
De toutes façons, le frigo de sa chambre était plein pour encore 2 bonnes semaines, lorsque son père repartirait à Hong Kong et que sa mère se trouverait probablement quelque chose d'autre à faire que tenter de casser sa porte.

𝐁𝐮𝐫𝐧𝐢𝐧𝐠 𝐃𝐞𝐬𝐢𝐫𝐞 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant