𝟏𝟐

126 12 13
                                    

⚠️ 𝐓𝐖 : 𝐒𝐜𝐞̀𝐧𝐞 𝐝𝐞 𝐭𝐨𝐫𝐭𝐮𝐫𝐞

Le sol de l'entrepôt des cargaisons était toujours aussi poisseux, ses murs toujours humides et son oxygène toujours aussi irrespirable.
Hormis les trois nouveaux lots énormes et imposants de paquets de cocaïne livrés la veille, rien de bien spécial n'avait changé depuis et son ambiance était toujours la même qu'à l'accoutumée.
À une exception près... Le silence assourdissant qui y régnait habituellement avait laissé place à des échos de cris plaintifs et à des gémissements implorant la clémence.

En vain.

— Bon, écoute Vlad, on a pas toute la journée là, soupira Igor en tirant une bouffée de son cigare.

Il tapotait nerveusement du pied droit depuis quelques minutes, montrant ainsi que sa patience avait malheureusement atteint ses limites.

— Boss... Je... vous... jure que..., haletait Vlad, à peine capable d'aligner une phrase complète.

Presque trois jours entiers depuis qu'il était retenu dans ce hangar, accablé d'insultes en tous genres et roués de coups jusqu'à sentir ses os craquer un à un.
Ses yeux ne pouvaient à présent capter que de faibles ombres floues autour de lui, aveuglé par la forte lumière perpétuellement allumée depuis qu'il était là ainsi que son propre sang qui lui coulait sur le visage, y compris ses paupières à peine ouvertes.
Il n'avait rien mangé, rien bu et sentait ses forces le quitter.

— Tu devrais peut-être lui parler russe, qui sait ?
Il se sentira probablement en confiance, plaisanta Pen, un rictus amusé aux coins des lèvres.

— Figure-toi qu'il n'a fait que ça durant les deux premiers jours où t'avais pas encore ramené ton cul cher Pen, rétorqua Alex en se redressant du mur contre lequel il était adossé.
Et très franchement il commence à soûler à faire l'innocent.

— Pourquoi pas le liquider tout de suite ?
Ça en devient ennuyeux, dit nonchalamment Tigre Fei, visiblement plus occupé à tâter les produits de l'entrepôt.

— J'ai besoin d'aveux directs et clairs, répondit Igor.
Il a peut-être été pris à piocher dans mes cargaisons la main dans le sac mais j'ai besoin que cet enfoiré fasse preuve d'honneur et de dignité une dernière fois avant de mourir en avouant tout et en me disant pour qui il travaille.

— Comme tu peux le voir il continue de nier, remarqua Alex. T'avais dit que tu me laisserais m'en charger une fois dépassé les 72 heures...

— Et ça fait 71 heures, interrompit Pen, d'un ton amusé. Tu es bien trop pressé cher fils.

— On s'en bat les couilles, répondit Alex, agacé.
Je vais chercher la pince.

Il fit quelques pas lents vers un coin du hangar pour prendre l'outil posé sur une boîte, sous le regard d'Igor dont il attendait néanmoins silencieusement l'approbation.
Celui-ci la lui donna d'un hochement de tête et les pas d'Alex se firent instantanément plus rapides, plus assurés.
Il était temps d'en finir une bonne fois pour toutes et le plus rapidement possible.

— L'heure des jeux est terminée connard, cracha Alex, la pince tournoyant dans sa main.
Ton patron a voulu t'éviter une mort douloureuse mais apparemment c'est le dernier de tes soucis. Alors moi je vais m'en charger, ajouta-t-il, le regard vide et noir.

Vlad n'était même plus en mesure de répondre.
Sa respiration se faisait de plus en plus difficile et imperceptible et, n'eût-été le faible soulèvement de sa poitrine, on aurait facilement pu croire qu'il était déjà mort.
Cette impression fut vite effacée par un cri perçant de douleur, mêlé à des sanglots, en réponse à l'acte sans remords d'Alex.
Ce dernier tentait de lui arracher, non sans peine, la première moitié de son pouce gauche à l'aide de sa pince.

𝐁𝐮𝐫𝐧𝐢𝐧𝐠 𝐃𝐞𝐬𝐢𝐫𝐞 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant