𝐁𝐮𝐫𝐧𝐢𝐧𝐠 𝐃𝐞𝐬𝐢𝐫𝐞

𝟏𝟔

« Oh bordel... Oui, comme ça ! Oh mon... han ouiiiiii ! »

Via se réveilla en sursaut après un rêve des plus torrides.
En même temps, était-ce un rêve ou juste les souvenirs de la nuit dernière ?

— Bordel, dit-elle en mettant sa tête entre ses mains. Qu'est-ce qui m'a pris ?

Je suppose que ses coups de reins étaient tellement magiques que j'ai été envoûtée.

Se remémorant quelques incidents de la veille, le visage de la jeune femme prit une profonde teinte rouge.
Tout ce qu'ils avaient fait hier. Tout ce qu'il lui avait fait hier.
Via n'avait eu, de toute sa vie, qu'un seul petit ami : elle n'avait donc eu qu'un partenaire, de ses 16 ans et ses 19 ans, et sa position préférée était le missionnaire.

Plus ennuyeux, tu meurs.

Elle n'avait peut-être pas de vrais moyens de comparaison, mais c'était clair comme de l'eau de roche qu'Alex gérait au pieux.

Au moins son ego est, en quelques sortes, justifié.

— Il est où d'ailleurs ? Dit-elle en regardant la place vide à gauche de la sienne dans le lit.

Elle se leva lentement du lit, le corps endolori, et enfila le premier truc qui lui tomba sous la main, soit un T-shirt noir.
À l'odeur du vêtement, elle en devina aisément le propriétaire.  En même temps, il vivait seul ici, c'était pas très difficile de deviner.
À cause de la nuit brutalement violente qu'elle venait de passer, Via avait du mal à marcher normalement. 
Elle se contenta donc de boitiller comme un canard jusque dans le salon.
La pièce était vide et les lumières éteintes. Dehors, on pouvait déjà voir que le soleil était levé.
Quelle heure était-il ?
En continuant à boiter pour aller ouvrir les larges rideaux qui laissaient la pièce dans la pénombre, elle entendit la voix d'Alex.
Dans le salon, une porte donnait accès à un genre de bureau.
Le jeune homme, debout et à peine vêtu d'un simple boxer, était adossé contre la table, son téléphone à l'oreille.

— Règle ça comme d'habitude : proprement et sans trace.
J'aurai aimé venir t'aider à le découper, mais là, dit-il en regardant Via, je suis occupé.

Les yeux écarquillés car elle ne s'était pas rendu qu'il pouvait la voir — bonjour la discrétion — elle se retourna et fit le chemin inverse jusqu'à la cuisine où l'îlot central était rempli de pâtisseries, de bacon, de jus de fruit, de café.

— T'as faim ? Demanda-t-il en arrivant derrière elle.

— Tu peux arrêter de faire ça ? Ça me fait peur à chaque fois, dit-elle la main sur le cœur.

— Désolé, dit-il en souriant. Je suis beaucoup plus discret que toi en tout cas.

— Je....je... Mon intention n'était pas d'écouter aux portes.

— Pas grave. C'était rien d'important de toute façon. Qu'est-ce que tu veux manger ?

— Je...je sais pas. C'est toi qui a tout fait ?

— J'ai fais les gaufres et les pancakes.
Le reste vient de la pâtisserie juste en bas.

— Je vais prendre les pancakes alors.

— Oh. Mademoiselle veut goûter un truc que je lui ai préparé ? Si c'est pas charmant ça, rit-il. 

— C'est juste que j'aime le fait maison, dit-elle en roulant des yeux.
Te méprends pas.

— La prochaine fois, je te ferai à manger moi-même, promis.

— Y aura pas de prochaine fois.
Tu m'as dit que si je te disais que je n'étais pas intéressée, tu me laisserais tranquille.
Bah je suis pas intéressée.