Chapitre 3

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Attention, ce chapitre comporte des scènes violentes avec présence de TW


Elena

Les heures passent, puis les jours. Je vois le temps défiler au rythme des passages dans ma cellule, pour me donner de quoi manger et boire. J'aperçois par moment l'ombre de chaussures derrière la porte, sans que personne n'entre. Je n'émets alors aucun son, et les ombres disparaissent comme elles sont venues. Le changement de luminosité me laisse penser que je suis enfermée depuis maintenant 3 jours. La fatigue déjà bien présente s'accentue, tout comme la faim qui me tiraille l'estomac. Je frôle l'hystérie à force de rester dans ce silence pesant. Autant dire que je n'ai toujours aucune justification quant à ma présence entre ces murs.

Je n'ai toutefois pas tenté de renouer le dialogue avec la personne qui me dépose, ou devrais-je dire, qui me balance ma « nourriture » si l'on peut appeler ça ainsi. Ma première rebuffade concernant mon « plateau repas » n'a pas plu. Quand l'un de mes geôliers est venu récupérer le contenant, il n'a pas du tout apprécié mon gaspillage.

Comme pris de rage, il l'a récupéré et balancé contre le mur. Sans un mot, il est reparti, laissant la nourriture se reprendre le long du mur crasseux et dégouliner sur le sol.

Si au départ ça avait à peu près un aspect mangeable, les plateaux suivants ressemblent plus à un genre de bouillie-vomi. Impossible d'y toucher.

Afin de ne pas m'attirer les foudres de mes kidnappeurs, je cache désormais ce que je peux. J'espère ne pas voir arriver des rats ou autres nuisibles. Cette simple pensée me fait frissonner. En y réfléchissant, tout me fait frissonner dans cet endroit. J'ai envie de retourner à ma petite vie tranquille. Après cet épisode de vie, j'ai conscience que rien ne sera plus comme avant et je songe à relativiser sur un grand nombre de points.

Vais-je réussir à sortir d'ici ? Vivante, j'entends.

Je n'imagine pas comment je vais pouvoir quitter cet endroit sans avoir une confrontation avec l'un d'entre eux. Physiquement, je ne fais pas le poids. Ça ne va pas aller en s'arrangeant, j'en ai bien peur. Il faut que je fasse autre chose.

Simuler un malaise ? Me laisser aller dans une crise d'hystérie ? Essayer de crocheter la serrure ? OK, que faire ensuite ? Ça doit grouiller de gars potentiellement armés.

Les idées fusent dans ma tête, mais rien de bien réalisable. Je soupire de désespoir.

La faim devient limite insupportable, il me faut toute la bonne volonté du monde pour éviter d'y penser. Il m'est impossible de toucher à ces repas. Dès le début, j'ai eu comme le pressentiment que ça serait une erreur qui pourrait m'être « fatale ». Mes soupçons se sont d'ailleurs confirmés quelques heures plus tôt en surprenant une conversation à voix basse. C'était bien la première fois, depuis ce qui me semblait une éternité que j'entendais des voix, différentes de celles dans ma tête ; oui, la solitude rend fou !

** Quelques heures plus tôt **

— On est sûr que c'est elle ?

Parlent-ils de moi ?

Puis plus rien.

Ils jouent avec mes nerfs !

Je sais qu'ils sont encore là puisque je vois leurs ombres projetées à travers le liséré de la porte métallique. Après un instant qui me paraît durer plus que de raison, un gloussement me parvint.

— T'es sérieux t'as utilisé une putain d'IA pour savoir à quoi elle ressemblerait ?

— Et tu voulais que je fasse comment Einstein ? Même...

Black Shadow : l'écho des secrets [en cours de réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant