Chapitre 36

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Ce chapitre contient des scènes explicites à caractère sexuel. 


Elena 

J'ai chaud. Mes yeux s'ouvrent brusquement quand je prends conscience du souffle près de mon oreille. Mon corps se tend sous la pression du bras qui m'enveloppe. Mes yeux se portent sur cette grande main, tatouée d'une rose et d'un serpent qui l'entoure, que je reconnais immédiatement. Devon. J'ai beau être stupéfaite de le découvrir dans mon lit, blotti contre mon dos, je me sens bien.

Lorsque j'ai quitté sa chambre hier soir, je m'attendais à ce que cette petite bulle que nous avions créée explose définitivement. Je pensais que chacun ferait son petit bonhomme de chemin de son côté et qu'il ferait comme si de rien n'était. Je redoutais de subir son indifférence le lendemain. Il n'en est rien. Le savoir dans mon dos m'apaise autant qu'il m'excite. Le temps se fige lorsque je le sens bouger doucement. Sa virilité se réveille contre le bas de mon dos. J'ose à peine respirer de peur de me rendre compte que mon esprit me joue des tours. Un faible grognement atteint mes oreilles, des frissons se répandent jusque dans mon bas ventre. Puis, je suis libérée de sa chaleur. Le matelas s'affaisse, des bruits de tissus résonnent à mes oreilles et la porte qui s'ouvre puis se referme.

Immobile, je n'ai pas osé me retourner. Dès que j'ai perçu ses mouvements, une boule s'est formée dans ma gorge, obstruant ma respiration. J'aurais pu le retenir, j'aurais peut-être dû le retenir. L'impression d'être passée à côté de quelque chose me tenaille.

C'est trop tard. Il est parti.

Désemparée, j'ai envie de me mettre des baffes devant mon inaction. Tout aurait pu se dérouler autrement, d'autant que j'ai senti l'effet que mon corps produisait sur le sien.

C'est ce que l'on appelle la trique du matin.

Mais pas seulement. Il me l'a démontré à plusieurs reprises, cette envie de me posséder. La tension qui émane de chacun de nos échanges commence à me ronger. J'imagine que si je m'étais manifestée, et retournée, ses lèvres seraient certainement sur ma peau, ma bouche, mes seins. Cette simple pensée m'enflamme. Notre rapprochement avorté d'hier soir a mis le feu au poudre, réduisant mes barrières à néant. J'ai besoin de sentir de nouveau l'effet que son corps procure sur le mien.

Argh ! J'ai besoin de prendre une douche.

L'eau chaude ruisselant sur mon corps me fait un bien fou et rafraîchit mes idées. Je pourrais me laisser aller et profiter du jet sur ma peau pour évacuer cette tension qui s'accumule dans mon corps. J'ai besoin d'extérioriser cette excitation qu'il fait grimper en flèche dès que je suis en sa présence. C'est venu progressivement. En fait, en y réfléchissant, je n'ai rien vu venir, ça s'est imposé moi.

Comment est-ce possible de passer d'une aversion pour une personne au besoin de l'avoir dans son champ de vision, perpétuellement ?

Cette nécessité de sentir son regard enflammé sur moi — et plus encore — m'a percuté de plein fouet sans que j'intègre pleinement ce qui se passait. Je l'ai détesté de me retenir ici, puis j'ai haï son indifférence pour désormais désirer sa présence. Mes doigts passent sur la marque qu'il a laissée sur le haut de mon épaule. Au toucher, de petits picotements se propagent sur le haut de mon corps, me rappelant inlassablement l'effet de son baiser à cet endroit précis. Comme si ma peau se remémorait qui l'avait marqué et que mon corps en attendait plus.

Mes paupières se ferment dans une sourde prière pour imaginer ses mains sur mon corps, la mousse de mon gel douche glissant sur peau. Je manque de pousser un cri lorsque je sens des mains qui ne sont pas les miennes se poser sur mes hanches. Perdues dans mes pensées, je n'ai même pas entendu qu'un individu se glissait dans la salle de bain, puis dans la douche.

Black Shadow : l'écho des secrets [en cours de réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant