Si je peux donner un conseil d'amie, ne passez pas une nuit entière dehors même si on est en plein été. Malgré toutes les larmes que j'ai versé sur le bord de cette fenêtre j'ai fini par m'y endormir lorsque je n'avais plus de force pour me tenir éveillée. C'est pour cela que depuis maintenant deux jours je passe ma vie au lit en alternant la toux, le nez bouché et aussi des petits tours aux toilettes. Mais le dernier symptôme n'est pas en lien avec la nuit mais plutôt avec la soirée. Cette soirée qui n'arrive pas à sortir de ma tête et me répugne au plus haut point.
Ça fait donc deux nuits et deux jours que je ne sors pas de ma chambre et que je ne me nourrit plus énormément. Même les gnocchi que Jess m'a rapportés ne m'ont pas donné envie. J'en ai mangé avec énormément de difficultés et Jess est reparti avec l'assiette vide. Les deux autres je ne sais pas ce qu'ils font mais je me porte très bien sans eux. Je les entends rentrer seulement le soir ou l'après-midi. Je ne sais plus. Je n'ai plus la notion du temps.
La porte s'ouvre et je peux voir la tête de Jess déposée pour voir si je dors.
-Tu peux rentrer je suis réveillée.
-Cool, je voulais pas te déranger c'est pour ça, dit-il tout en venant s'asseoir sur le bord de mon lit où je lui ai fait une petite place. Je t'ai pris un croissant à la boulangerie ce matin, tu le veux?
-Pas trop désolé, répondis-je d'une voix un peu gênée.
-Faut que tu manges et je ne suis pas là pour te forcer mais ton corps en a besoin pour guérir. Alors je te laisse le croissant et ça me ferait plaisir que t'en prenne au moins un petit peu.
-Je sais tout ça mais la blessure que j'ai n'est pas guérissable par mon corps. Et si je mange ce croissant, même s' il a l'air divin, je sais que mon estomac ne voudra pas le laisser totalement se désintégrer.
-Fais comme tu le sens. Après tout, je ne suis pas ton père. Dit-il avec une touche d'amusement dans la voix.
-Heureusement! Et ça ce n'était vraiment pas prévu alors je suis devenue rouge de gêne. C'est pas ce que je voulais dire, désolé, c'est juste que…ça fait beaucoup deux pères on va pas en rajouter un.
Je me mélange dans mes paroles et fini par comprendre que je raconte n'importe quoi donc je me tais.
Pour seule réponse je vois son sourire habiller son visage puis il part en fous rire face à ma gêne et la vitesse de mes paroles pour me rattraper. Son rire est tellement communicatif et enfantin qu'il m'arrache un léger rire. Je me sens vraiment à l'aise avec lui même si je n'oublie pas qu'il fait partie de ceux qui m'ont arraché à mon ancienne vie. C'est la première fois que je suis comme ça avec un garçon autre que mon frère que j'ai connu depuis ma naissance.
-J'allais oublié le plus important! Ferme les yeux Célestine s'il te plaît. Comme je le regarde suspicieux, il continue: t'inquiète pas, c'est pas n'importe quoi tu me fais confiance?
Je le regarde et hoche la tête, malgré tout, il est le seul à qui je fait confiance ne serait-ce qu'un minimum. Je ferme alors les yeux et sens ses mains chercher les miennes. Il y dépose un objet assez lourd mais pas trop non plus, c'est doux et apaisant.
- C'est bon tu peux ouvrir les yeux. Dit-il tout excité.
Et mes larmes coulent toutes seules car je tiens mon doudou dans les mains, le seul qui me reste de cette vie que j'ai eu, le seul qui peut tout comprendre, le seul qui me vois dans tous mes états, bref c'est doudou vert mon sauveur. Je le sers fort dans mes bras puis prise par l'émotion je me jette dans ceux de Jess pour le remercier. Il n'aurait pas pu me faire un plus beau cadeau.
-Waouh, merci beaucoup!
-C'est normal, on est retourné chez toi pour prendre des affaires à toi et je l'ai vu par terre, alors, je me suis dit qu'un doudou isolé de sa partenaire n'était pas le meilleur truc à faire. Donc le voici en chair et en coton ! Fier de son jeu de mot, il émet un léger soupir. En plus j'avais vu la manière dont tu l'as serré quand on était chez toi.
-Je ne sais pas quoi dire à par merci beaucoup. Je ne m'y attendais vraiment pas. C'est vrai que cette peluche je l'ai presque depuis que je suis toute petite alors c'est comme si on m'avait enlevé une partie de moi. Merci! Répète je encore une fois sous le coup de l'émotion.
Après encore des minutes il s'est éclipsé pour aller bosser et je vais ainsi pouvoir retourner à ma routine que j'ai depuis deux jours qui se résume à tousser, se moucher et pleurer. Mais là j'ai doudou vert. Je vais donc pouvoir pleurer et le serrer dans mes bras pour qu'il m'aide à calmer mes émotions.
D'ailleur quand je vais prendre un mouchoir, j'aperçois le croissant posé sur la table de chevet et pour la première fois depuis quelques jours il me donne envie. Je le prends et commence à le manger en espérant très fortement qu'il reste dans mon estomac.
La porte s'ouvre et me réveille au même moment. Je réalise alors que j'ai trouvé le sommeil. Malheureusement c'est Mathias qui rentre.
-Prépare toi dans 20 minutes on va voir ton père, et il repart.
-Bonjour à toi aussi, dis-je lorsqu'il a refermé la porte.
Je n'ai vraiment aucune motivation à me lever et je ne sais même pas quel temps il fait. Mais bon si je ne le fait pas il va me forcer et j'ai pas envie de me battre aujourd'hui. Je vais alors dans mon armoire prendre les premiers trucs qui viennent, c'est-à-dire un jogging gris et un tee-shirts très large noir. Une fois habillé j'ouvre cette porte que j'ai franchi juste pour tourner dans la salle de bain.
Je suis alors étonnée de voir de la noirceur dans la maison qui d'habitude est très lumineuse. Je décide de m'avancer dans ce couloir avec tout le courage que j'ai pu trouver en moi.
Aller tu peux le faire c'est pas comme si on allait t'attaquer.
Et là quelqu'un attrape mes épaules ce qui me fait pousser un cri super fort et sursauter. Je me retourne brutalement prête à me défendre de la meilleure façon que je peux mais en le voyant mon corps envoie un message de bien être.
-Je suis désolé je ne voulais pas te faire peur. Enfin pas autant. Je suis vraiment désolé.
-T'inquiètes pas Jess c'est pas de ta faute. C'est moi, je suis le genre de personne à psychoté sur tout et n'importe quoi surtout dans le noir.
-Oh d'accord je recommencerai pas alors… D'ailleurs c'est moi qui t'accompagne ce soir.
-C'est pas Mathias ?
-Nan il est parti dormir mais si tu le préfère je vais le chercher. A la fin de sa phrase je le regardes avec un léger jugement dans mes yeux.
-Non merci ta compagnie est préférable. Par contre il est quel heure pour qu'il fasse aussi noir ?
-Attends je regardes mon téléphone. Il sort son téléphone et le range. Il est 3h30.
-Vous dormez quand au juste? La journée comme les hiboux ?
-A vrai dire on dort à n'importe quelle heure, il commence en rigolant puis se calme. Ça dépend de ce qu'on a à faire dans les missions et plein d'autres trucs.
-D'accord je vois…et pourquoi Marco veux me voir ?
-Aujourd'hui c'est le grand jour où tu vas être pleinement intégré et inclus dans le gang avec une fonction.
-Génial, dis-je blasé.
-Je sais que ça t'enchante pas mais tu vas être obligé sinon tu vas être vu d'un mauvais œil.
-Je vois.
La vérité c'est que je comprends mais je ne suis pas prête psychologiquement à tous ces changements.
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Salut !
J'espère que ce chapitre vous a plu...
Comme depuis plusieurs chapitres, la relation fraternelle entre Jess et Célestine se forme de plus en plus même s'ils sont encore maladroits l'un envers l'autre.
On a le grand retour de doudou vert mon bébé !!
Et puis qu'est-ce que Marco va lui proposer comme boulot au sein du gang ?
On verra demain pour le prochain chapitre !! 🫶🏻
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The truth of a life
RandomCélestine est une rêveuse qui aime plonger dans ses livres pour fuir ses démons quotidiens. Seulement, un soir, elle va être engloutie dans l'univers de ses histoires dû à un secret de famille. Elle va y découvrir la noirceur de ce monde où la pitié...