Chapitre 12

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Je stress. Aujourd'hui je vais commencer à jouer la psychologue de ce cartel. J'ai eu le temps d'étudier les dossiers mais aussi de m'intéresser au déroulement d'une séance de psychologie. C'est ironique quand on connaît mon état mental actuel, mais bon peut-être qu'en trouvant le problème des autres cela va me permettre de trouver des réponses au miens. Dans tous les cas, même si ce mécanisme ne fonctionne pas, ça va occuper mon esprit quelque temps. Au programme du jour, Marcel ce matin et Mira cette après-midi. Donc je me prépare à affronter un homme qui a un réel problème avec les femmes et surtout les jeunes. Le soucis dans tout ce bazar c'est que je suis une jeune femme donc c'est pour ça que je stress depuis dix bonnes minutes.

C'est pas comme si il allait te manger, il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

Il est drôle des fois lui, a croire que je m'inquiète qu'il me mange, j'ai surtout peur qu'il me fasse du mal. D'ailleurs en pensant à lui, quelqu'un toque à la porte de la salle comportant un petit ring de boxe. Cette salle qui était vide quand j’ai fait la visite se retrouve maintenant occupée par mon cabinet, je n’ai rien eu à faire comme si cette pièce était faite pour moi et m’attendait.

-Entrez! Dis-je un peu fort pour qu'on m'entende.

La porte s'ouvre donc sur Marcel Duchamp, il est de taille moyenne mais avec une carrure très imposante, composé principalement de muscles. Il ressemble à un ours, sans jeu de mot. Il a le crâne rasé et une barbe de quelques centimètres.

-Bonjour, je vous en prie, asseyez-vous. Vous savez pourquoi vous êtes présent aujourd'hui ?

-Ouais, parce que le boss m'y oblige pour continuer d'aller sur le terrain. Dit-il d'une voix rauque qu'on dirait qu'il a crié toute sa vie tellement celle-ci est cassée.

-Et pourquoi il ne veut pas que vous alliez sur le terrain si vous venez pas me voir?

-J'en sais foutre rien et puis je vois pas bien le concept d'aller voir une gamine pourrie gâtée pour espérer que j'aille mieux.

-Et aller mieux par rapport à quoi ?

-Ferme là j'ai pas envie de répondre à tes putains de questions! Commence-t-il à s'emporter.

Succombe pas à ton stress tu peux y arriver.

-Très bien, si vous ne voulez pas parler c'est tout à fait normal en sachant que je suis une jeune fille que vous ne connaissez pas et à laquelle vous n'avez aucune confiance. Cependant je vais vous parlez comme ça vous pourrez juger si toutes les jeunes femmes sont pareilles que celles qui ont causé vos traumatismes, je reste très calme pour lui montrer que je ne lui veux pas de mal. Tout d'abord je suis d'accord sur le fait qu'une "gamine" n'est peut-être pas le plus adapté pour écoute quelqu'un qui a beaucoup plus vécue, je ne me sens pas supérieure à vous et même si ça peut paraître pathétique dans ce monde, je veux juste essayer d'apporter un semblant de bonheur pour que les personnes tiraillées comme vous puissent se sentir comprise, écouté et sorte un peu plus guéris. Alors peut-être que vous ne voudrez pas vous livrer et vous libérer aujourd'hui et c'est totalement normal car cela prend du temps. Mais je suis persuadé qu'au fond de vous, une infime partie de vous à besoin de cette aide même si vous n'en avez pas conscience. Sinon vous ne serez pas là à m'écouter sagement débiter un monologue qui n'a ni queue ni tête. Et je suis prête à attendre.

A la fin de mon monologue je l'entends rire, mais un rire mauvais.

-Si tu savais pourquoi je t'écoute je pense que même la partie que tu veux sauver ne vaut rien à côté. Parce que, il se rapproche sur le devant de sa chaise et par conséquent de moi malgré le bureau entre nous, ta voix si douce me donne envie de te baiser jusqu'à ce que tu cries mon prénom. Dans tous les cas, tu es comme les autres jeunes, on peut rien faire d'autre avec vous. Mais bon, il se redresse, je vais te faire un cadeau parce que t'es mignonne, je vais t'épargner pour cette fois. A la semaine prochaine Célestine. Dit-il d'une voix suave avant de partir.

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