Chapitre 44

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La culpabilité.

Elle me hante jour et nuit depuis que je me suis réveillée. Parfois je me dis que j'aurai dû réellement mourir avec mes parents. Ça aurait été plus simple.

Je repousse tout le monde, encore une fois.

Mais je ne comprends pas comment ils peuvent m'aimer alors que je n'arrive pas à réaliser que j'ai tué quelqu'un, j'ai du sang sur les mains, punaise. Jamais je n'aurai pensé pouvoir en arriver là.

Sur le coup, voir mon frère, le premier qui a été présent pour moi ici, mourir devant mes yeux par celle qui m'a fait subir des multiples viols tout ça pour satisfaire ses hommes et qu'ils soient plus performants. Oui elle m'a déjà sorti ça en plus de la vengeance envers Marco.

Alors, quand c'est arrivée, toutes mes émotions négatives ont créé un ras de marée et c'est impossible à contrôler. Je ressentais tout en fois mille. Même ce qu'il m'est arrivé quand j'étais enfant est survenu dans mes pensées et je n'étais plus qu'une boule de colère et de haine.

Quand j'ai senti l'arme dans mon dos, je n'ai pas hésité à appuyer sur la détente. Et bordel pourquoi j'ai fait ça.

Une boule d'angoisse se loge dans ma gorge et des larmes coulent toutes seules, je ne contrôle plus rien, je ne contrôle ni ma vie, ni mes sentiments et ça me fait peur.

J'ai toujours eu un minimum de contrôle sur moi et ce qu'il se passe autour. Mais là, ce sont les sentiments eux-mêmes qui me contrôlent.

Quelqu'un toc à la porte et entre. C'est Mathias qui vient me donner à manger.

-Je te pose ça là, essaie de manger un petit peu.

Il est un peu perdu et regarde la chambre pendant quelques secondes.

-Hum, t'as besoin de quelque chose d'autre?

Je secoue la tête négativement. Il sourit gêné, mais, avant qu'il ne parte je prends sur moi et fait un pas vers lui.

-Merci. J'essaie de sourire, mais je crois qu'avec ma tête ça fait plus peur qu'autre chose.

Il me sourit en retour et sort de la pièce.

Ça fait cinq jours que je me suis réveillée et trois que je me suis enfermée dans cette noirceur qui sommeil en moi. J'ai pourtant cru que Nathanaël m'aiderai, mais, là j'avais envie d'être seule. Alors je l'ai repoussée et j'espère qu'il va comprendre.

Deux semaines que je me suis réveillée et je suis toujours enfermée dans ce noir. La seule lumière est verte et c'est mon doudou, heureusement qu'il est là car il m'aide à rester ancré dans la réalité.

J'en peux plus, je me sens comme un lion en cage à ne plus savoir quoi faire d'autre que tourner en rond. Alors quand je vais à ma fenêtre, j'aperçois que le lever de soleil est magnifique. Un mélange de rose, violet et orange coloré le ciel et le spectacle est magnifique. A défaut de le prendre en photo, je l'immortalise dans mon cerveau.

C'est comme à la maison autrefois.

Puis, les mots de Jason percutent ma tête, sans réellement comprendre pourquoi. 

Il serait peut-être temps que tu te bouges. T’as déjà survécu à un choc aussi brutal. On t'a enlevé, tué ta famille, t’as découvert tes véritables origines et tu t’es cloîtré même pas une semaine. Alors pourquoi tu ne fais pas la même chose?”

Il a raison, c'est pas en restant ici que les choses vont bouger. Mais quoi faire en sortant ? Qui aller voir ?

Je prends mon courage à deux mains et pousse les portes qui le séparent du monde extérieur.

The truth of a lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant