Chapitre 46

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Je n'ai pas réussi à fermer les yeux cette nuit.

Il m’a avoué qu’il m’aime et moi je l’ai juste regardé dans les yeux sans réagir. Je suis tellement désolée de ne pas avoir réussi à lui partager mes pensées. Alors, même si je suis plus qu’heureuse, je n’arrive pas à y croire. Comment peut-il m’aimer alors que moi même je n’y arrive pas.

Pour ne pas le gêner dans la nuit, je suis partie dans le salon et je me suis posée devant une série de danse que je regardais quand j’étais plus jeune avec un paquet de bonbons. Le pauvre paquet n’a pas tenu plus de deux heures et c’est à cause de la surdose en sucre que j'ai enfin réussi à m’endormir dans un état second dû à l'hyperglycémie.

Ma nuit est troublée par les cauchemards, je pleure dans mon sommeil car je revis tous les moments dans cette cave.

“-Clarissa sait comment motiver ses troupes avec de la lingerie pareille.”

“-Ouvre ta bouche petite salope.”

Des bras m’encerclent, je me réveille en sursaut et me débat. J’envoie mes mains dans tous les sens et tape des pieds pour me libérer.

-Chut, tout va bien Célestine, c’est moi Nathanaël. Tu es en sécurité, je ne laisserais plus personne te faire du mal.

A l’entente de sa voix, je cesse les coups, cependant, mes tremblements se multiplient et je suis submergée par toutes mes émotions. Il se décale légèrement pour attraper le plaid et le place sur nos deux corps tout en continuant de me susurrer des mots doux dans l’oreille. Sauf que plus il me rassure et plus mon océan de larme menace de s’échapper. Chose qui arrive. Je fond en larmes.

Elles contiennent tout. Tout ce qui m’est arrivé depuis le début parce que, ce que je pensais un peu guéri revient au galop dans mes pensées.

La mort de ma famille, la mort de Frédéric, la mort de Marcel que j’avais soigné, mon deuxième enlèvement, les viols, la mort de Jess et…la première personne que je tue. Clarissa.

Je pleure de plus belle et je peine à respirer. Je me relève d’un coup pour chercher de l’air. Ma vue est brouillée par les larmes, mon ouïe est de plus en plus faible mais je distingue sa voix parmi le chaos qui règne dans ma tête.

Seulement, seul son touché me ramène petit à petit. Il me caresse doucement le dos de bas en haut et je me concentre sur le bien fait que ce geste me procure. Mes larmes baissent et mon ouïe revient petit à petit. Je l’entend enfin distinctement. Il arrête de parler quelques instants afin de me laisser écouter le silence. Seuls les spasmes de sanglots se font ressentir et j’ai encore du mal à respirer.

Il se place en face de moi, me prend les mains et on respire ensemble. Il y va à mon rythme, au début seul des petites respirations sont faites et au fur et à mesure des minutes ma respiration redevient régulière.

-Je vais te chercher un verre d’eau, je reviens.

Je ferme les yeux pour prendre une grande respiration et m’auto rassurer, me dire que tout va bien, que Nathanaël est avec moi. Une fois qu’il revient j’engloutie le verre d’eau et le cookie qu’il m’a apporté et il me remet dans ses bras pour que je vienne me reposer.

-J’ai pas envie de dormir.

-Je sais, mais au moins essaye de fermer les yeux ta crise d’angoisse ta enlever toute ton énergie.

Sauf que si je ferme les yeux, je vais replonger.

-Je suis là, rien ne peut te faire de mal. Je veille sur toi.

Il effectue des caresses sur mes cheveux et ça m'apaise automatiquement, la pression redescend petit à petit et je m'endors paisiblement durant quelques heures le temps de me reposer un peu.

The truth of a lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant