Chapitre 45

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Je vais voir notre combattant qui est toujours dans le coma. Il se repose depuis maintenant un mois, mais, d’après notre docteur, ses blessures se réparent plutôt bien et il ne devrait pas tarder à se réveiller. Tout dépend de lui.

-Salut notre petit geek. Je sais que t’aime pas ce surnom mais tu ne peux pas te défendre donc j’en profite.

Je sais que ce n'est pas équitable, pas besoin de me pointer du doigt.

-Si tu m'entends, oui c’est la première fois que je viens parce qu’il y a deux semaines j’étais dans le même état que toi et depuis je me suis enfermée dans ma chambre. Alors, maintenant que je suis de retour pour t'embêter, pourquoi pas toi aussi. Tu pourras même m’apprendre deux trois trucs en informatique si tu veux. C’est une promesse, mais, pour ça faut que tu te réveille.

Il a l’air tellement paisible, endormi dans ce lit. Ses cheveux noirs ont bien poussé, sa barbe aussi. Quand je le vois comme ça, il ne fait pas les vingt ans qu’il a. Il fait beaucoup plus. En temps normal, son sourire et sa tête d’ange font qu’il ressemble à un adolescent de dix-sept ans. C’est ce trait qui fait qu’Amaël paraît innocent et pourtant il en vécu des choses dans sa vie. Je n’ai eu qu’un vague aspect le soir de mon dix-huitième anniversaire et déjà là, j’ai su que son enfance n’était pas simple.

-Bon, je ne sais pas faire la discussion toute seule, enfin, si je peux le faire, mais je n’en ai pas la force tout de suite. Donc je vais te laisser bientôt et je reviendrais tous les jours te faire un petit coucou.

En sortant, je croise Eïla. J’esquisse un léger sourire auquel elle ne répond pas et se dirige vers le lit. Elle l’embrasse sur le front, et, ne voulant pas rentrer dans leur moment, je m’en vais et reviendrai demain.

Tous les jours, je vais le voir et ne reste pas longtemps, je lui dis seulement les petites choses que j’ai fait durant ma journée comme aider Nathanaël pour faire du rangement dans l’infirmerie et ça me permet de m’évader un petit peu. A chaque fois que je le laisse, Eïla rentre à son tour et on ne s’adresse pas la parole.

Aujourd’hui j’y vais un peu plus tard parce que j’ai passé une bonne partie de ma journée dans la salle que Marco m’a dédié pour faire mon boulot de psychologue. En ce moment il ne se passe pas grand chose, mais, quand j’aurai un peu plus guérit, je veux aider les membres dans le besoin comme avec Marcel. Mais, pour le moment, je profite que cette salle soit peu encombrée pour mettre de la musique, chanter, danser et m’allonger sur le sol pour penser à moi.

C’est compliqué d’avancer, des jours je pète la forme et le lendemain je rechute et j’ai envie de rien faire. Mais, c’est le processus. Alors, j’essaye de garder le cap pour ne pas trop sombrer.

Heureusement, j’ai ma bouée de sauvetage qui m’aide à rester à la surface. Nathanaël. J’ai fini par retourner dans son appart avec doudou vert qui n’est jamais bien loin. Chaque soir, avant de dormir, il me demande de lui citer les sentiments qui se sont exprimés durant ma journée.

Cet exercice est assez complexe, car il faut mettre des mots sur ce qu'on ressent et au début c’était très long. Maintenant, après une semaine, j’y arrive un peu plus. Pourtant, j’ai toujours du mal à dire quand la haine fait partie de moi.

Dans ces moments-là, il me prend dans ses bras et me répète sans cesse que j’ai le droit de ressentir ce sentiment jusqu’à ce que je m’endorme. Puis, tous les matins, quand je me réveille dans ses bras, je souris, apaisée avant qu’il ne me souhaite une bonne journée.

Bon allé je vais voir Amaël. Sauf qu’en arrivant dans la chambre, il y a Eïla. J’hésite à faire demi-tour pour la laisser avec Amaël, mais, elle me voit et me dit que je peux rester.

The truth of a lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant