Chapitre 52

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Retourner sur la tombe de mes parents m’a fait autant de bien que de mal. Ça fait un an que ma vie a basculé et j’ai pas le courage de dire qu’en ce moment la mort de mes parents me revient dans mes cauchemars et que je n’arrive pas à dormir malgré le soutien de Nathanaël. Je compense cette tristesse par la décoration de mon prochain cabinet de psychologue, j’y mets tout mon coeur et heureusement Eïla et Amaël viennent combler le silence de la pièce.

-Pourquoi tu ne mettrais pas de violet?

On est en train d’accrocher un poster toutes les deux et c’est pas glorieux au vu de nos tailles respectives, mais après plusieurs minutes de galères, on y arrive enfin.

-Parce que j’aime pas trop. T’as pas remarqué qu’il n’y a que du bleu et du vert ici?

-Ouais, chacun ses goûts après tout, il en faut pour tout le monde.

-Bah ouais heureusement sinon on serait tous pareil c’est trop triste. Je commence à la comprendre donc je rentre un peu dans son jeu.

Elle mime une moue dégoûtée face à ma réplique.

-Arrête ça me dégoûte j’ai pas envie de lui ressembler, dit-elle en pointant du doigt Amaël.

Il fait style d’être profondément blessé, mais, il sait très bien qu’Eïla ne le pense pas réellement, enfin ça on ne le sait pas. Mais, si elle reste avec nous, c’est qu’on l'a touché dans son cœur presque infranchissable.

Au final, elle et moi ne sommes pas différentes. Je ne connais pas réellement sa vie, mais avec ce que j’ai entendu, elle n'a pas vécu que des événements heureux. On a juste rebondi de manière différente. J’essaie au maximum de trouver du positif dans toutes les situations tout en aidant les autres, tandis qu’elle s’est forgée une barrière pratiquement impénétrable pour avoir un contrôle sur ses émotions.

J’ai donc mis mes différents de côté car si Amaël l’a choisi c’est qu’il y a une raison et je veux la connaître. Seulement j’aime pas sociabiliser et j’ai peur de faire un faux pas comme on n’a pas le même caractère. Mais bon, je me dis qu’après tout une amie ferait du bien dans ce monde où mes amis sont tous des hommes, enfin je pourrais plus dire des grand enfants.

C’est grâce à eux tous que j’ai le courage de me lever car ils viennent tous les jours m’aider et on rigole comme des attardés mentaux surtout quand on est tous fatigués et puis, après le soir je vois Nathanaël. Avec eux, je suis prête pour me reconstruire malgré la période difficile ou je pleure tous les soirs dans la douche sans que Nathanaël ne le voit, je vais essayer d’y arriver.

Quand Nathe rentre dans la pièce et commence à me titiller, sa dernière remarque me fait un peu mal au cœur d’autant plus que j’avais hâte de lui montrer. Mais, ce n’est pas que ça qui me fait quitter la pièce. Un flot d’émotions négatives m’a submergé et j’ai soudain eu envie de m’isoler. Alors, maintenant que je suis dans ma chambre, je déverse mes larmes sur doudou vert. Heureusement qu’il est là. C’est mon point de repère, celui qui me rappelle que j’ai tellement traversé.

Je pleure tout ce que je peux et demain je me relèverai. Je déverse toute cette noirceur que je conserve depuis des jours et mine de rien la remarque de Nathanaël m’a permis de pouvoir évacuer tout ça. A bout de force, je m’endors, épuisée par mes pleurs pour une nuit qui se passe sans cauchemar. Une vraie nuit reposante.

-On dirait les alcooliques anonymes ton truc.

J’esquisse un sourire car je ne peux pas contrer Jason. Mathias, Amaël, Eïla, Nathanaël, Jason et moi sommes assis en cercle afin de parler. C’est Nathe qui a trouvé cette idée, pour lui si j’entends les histoires de chacuns, ça me permettrai de voir comment ils ont réussi à faire face à leur premier crime et m’aider à faire face au miens.

The truth of a lifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant