ECHOES OF SILENCE

30 | Emory

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Countdown: 180 days

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•Emory•

❉~ Romeo & Juliette ~❉

— Je croyais que tu étais censé te charger des costumes ? Je demande le téléphone posé sur l'oreille.

J'essaie de mon mieux de ne pas laisser mon téléphone m'échapper alors que je m'étire pour récupérer les croquettes de Maisie dans le placard du haut. Si l'on m'avait dit que je serais un jour au téléphone avec Kaden en train de parler du costume que nous allions porter à une fête d'Halloween, je ne l'aurais jamais cru.

— J'ai oublié avec les entraînements. rouspète-t-il à travers l'appareil. En plus je n'ai aucune idée potable de costume qui ne me fera pas paraître ridicule.

J'ai l'impression de parler à un adolescent de quatorze ans qui veut tout faire pour impressionner ses amis le premier jour de la rentrée. J'avoue, moi aussi je n'ai aucune idée de costume en tête, je pensais que c'était lui qui s'en chargeait mais je ne lui en veux pas vraiment d'avoir oublié. Il se plie littéralement en quatre ces temps-ci avec les entraînements, Nick m'a soufflé que le coach le faisait redoubler d'efforts parce qu'il voulait qu'il passe pro d'ici la fin de cette année universitaire. Je crois que je n'y connais rien au hockey finalement parce que j'aurais mis ma main au feu en pariant qu'il avait nettement le niveau pour passer pro.

— Aide-moi, Emory, se plaint-il pour la énième fois. Je n'ai pas la force de réfléchir là.

— Demande à Nick, il a toujours de bonnes idées.

Je l'entends souffler à travers l'appareil alors que j'active le haut-parleur avant de le poser sur la table de la cuisine pour pouvoir nourrir correctement Maisie. Je remplis sa gamelle avant de l'appeler.

— Maisie, c'est l'heure de manger.

— Emory, tu m'écoutes ? se plaint encore une fois Kaden. Maisie ? Avec qui tu parles ?

Je fais abstraction de sa petite crise alors que Maisie se décide enfin à s'approcher de sa gamelle, je lui fais une caresse sur le haut de la tête avant que je me relève et reprenne mon téléphone que je colle à mon oreille après que j'ai désactivé le haut-parleur.

— Tu vas être jaloux d'un chat maintenant ?

— Tu as un chat ? Et ton chat s'appelle Maisie ?

Je peux sentir la nostalgie derrière sa voix. Maisie. Ce n'est pas moi qui ai eu l'idée de ce prénom, c'est bien lui lors de nos énièmes conversations où l'on pensait déjà à quitter nos familles respectives pour de meilleures conditions. On devait déménager tous les deux, c'est ce qu'il disait, et on adopterait un chat qu'on appellerait Maisie qui me tiendrait compagnie pendant qu'il serait en plein entrainement de hockey. C'était le temps où je m'autorisais à rêver ou les choses étaient plus faciles. Même si mes parents me faisaient vivre l'enfer, j'avais toujours des épaules sur lesquelles pleurer à la fin de la journée et vice versa.

— Tu as appelé ton chat Maisie ? répète-t-il.

— Euh ouais. Je bafouille. Le docteur Dereck me l'a offert et je ne sais pas pourquoi c'est le premier nom qui m'est venu en tête, rien d'important.

Rien d'important.

Le silence pesant qui suit mes mots me prouve que mes mensonges l'ont touché plus que ça je le devrais. Mais d'un côté je n'ai pas entièrement menti, c'est bien le docteur Dereck qui m'a offert Maisie. Il disait que l'isolation était mauvaise pour moi et que je devais avoir un peu de compagnie même si elle n'était pas humaine.