ECHOES OF SILENCE

29 | kaden

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Countdown: ?

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•Kaden•

❉~ proche ~❉

Il est en retard.

Ça fait plus de quinze minutes que je patiente, je commence à en avoir marre. N'importe qui me prendrait pour un dealer à traîner dans les ruelles à cette heure du soir avec une capuche sur la tête. J'espère vraiment que personne ne me remarquera. Je sors mon téléphone de ma poche arrière pour la énième fois depuis mon arrivée, 01 h 47 et toujours rien. Je lui accorde encore cinq minutes, si il ne vient pas je n'aurai d'autre choix que de m'en aller. Je pense qu'il oublie trop souvent que je ne travaille pas pour lui, nous avons un accord, c'est tout.

— Tu attends quelqu'un, gamin ? ricane une voix derrière moi.

Je reconnaîtrais cet accent italien même les yeux fermés, je ne le connais bien que trop bien depuis ces deux dernières années.

— Tu es en retard.

Il ricane encore une fois avant de lever les yeux au ciel et de se planter devant moi, sa cigarette fixe à ses lèvres comme toujours. Mon regard s'attarde sur ses yeux rouge sang comme à chaque fois que l'on se voit, j'ai l'impression qu'il passe sa vie à être défoncé. Son aspect négligé, ses cheveux noirs gris en bataille et sa barbe grisée mal coiffée m'indiquent que j'ai parfaitement raison.

— J'étais occupé, gamin, casse pas les couilles. rétorque-t-il en tirant sur sa cigarette. T'en veux une ?

Je me dépêche tout de suite de refuser en dissimulant la rage qui montait peu à peu en moi. Cet homme ne prend absolument rien au sérieux et je me demande même si des preuves sur mon père le conduiraient quelque part, il a l'air d'avoir du mal à se gérer lui-même. Mais s'il a pu trouver un moyen pour me faire sortir de l'enfer où je me trouvais, il doit forcément avoir une certaine influence d'une manière ou d'une autre.

— Qu'est-ce que ça rapporte d'être à l'heure de toute façon ? Rouspète-t-il. Tu sais, quand je travaillais pour ton père, j'étais toujours à l'heure et regarde où tout ça m'a amené. Nulle part gamin. Ton père est un sale con.

Je ne peux pas démentir ce point-là. On a passé un long moment ensemble et j'ai eu le temps d'entendre tout ce que mon père lui a fait dire de long en large. Apparemment il aurait tout perdu à cause de mon père, il a quitté l'Italie des années avant pour venir travailler pour mon père et selon lui c'est pour ça que sa famille lui en veut et ne veut plus le voir : parce qu'il les a abandonnés. Mais si vous voulez mon avis, c'est des conneries puisqu'ils lui ont collé une injonction d'éloignement sur le dos mais il ne me racontera jamais la vraie version de l'histoire. Après qu'il a rejoint l'entreprise de mon père, il a été son bras droit pendant des années jusqu'à ce que mon père décide de lui faire la misère pour une raison qu'il refuse d'aborder même en étant ivre. Il m'a expliqué qu'il avait tout perdu : sa carrière, son travail, sa famille qu'il avait abandonnée et celle qu'il avait réussi à reconstruire que, selon lui, mon père lui aurait arrachée.

Je ne sais rien de plus mais je ne cherche pas non plus à en savoir plus sur cette histoire. Je veux juste que cet accord entre nous prenne fin une fois pour toutes.

— Voyons voir ce que tu m'as apporté.

Je lui tends alors le peu de dossiers que j'ai trouvé chez mon père, qui aborde quelques détournements de fonds sans plus. C'est tout ce que j'ai pu trouver. Mon père est doué pour enfermer ses cadavres à double tour. Sa main crispée s'empare des documents avant qu'il les passe rapidement sous son regard curieux avant de les jeter au sol comme si de rien n'était.