Prologue

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Perséphone

Sortant du cinéma, Louis et mon père rigolent beaucoup. Sous la demande de mon père, ou plutôt la menace, on a été au cinéma pour regarder fight club. Ce film est sorti il y a vingt-cinq ans et la ville où j'habite a eu la merveilleuse idée de le ressortir au cinéma. Voyant ça, mon père a insisté pour qu'on y aille ensemble avec Louis, mon mari.          

Cela fait maintenant quatre ans que Louis et moi sommes mariés et presque un an qu'on essaye d'avoir un bébé, en vain. Louis est le parfait petit mari. Droit, travailleurs, sans tatouages ni piercing, discipliné et diplômé à Harvard. Il a tout de suite plu à mon père. C'est normal, Louis est tout le contraire de ce que j'ai pu présenter à mon père. D'habitude, je présente plus un mec qui ne respecte pas vraiment les règles, tatoué de la tête au pied et qui n'a jamais envie de travailler.

Quand j'ai compris que ce n'était pas ce genre d'homme qui allait me rendre heureuse et avoir un bon avenir, j'ai tout laissé tomber. Puis j'ai rencontré Louis et j'ai directement eu le coup de foudre. Enfin c'est ce que je croyais.

Si, maintenant, je reste avec Louis, c'est juste parce que j'ai une belle vie, sinon je l'aurais quitté depuis longtemps. Je n'ai plus de sentiments pour lui. Il est trop mou dans tout ce qu'il fait et je ne parle même pas sexuellement. Ce mec n'a jamais réussi à me faire jouir avec sa bite. Les rares fois où j'ai jouis c'est quand il s'active avec ses doigts. Là, par contre, c'est un monstre. Le dieu des enfers en personne. Il me fait jouir en deux minutes top chrono.

— Tu as remarqué qu'on ne connaît pas le nom du perso principal ? me demande Louis en essayant de m'inclure dans leur conversation, me tirant de ma rêverie.

— Euh, oui oui. je réponds simplement.
Je regarde devant moi, n'écoutant plus ce qu'ils se disent.

Même si je ne l'aime pas, si je le quitte il me manquera. Tout ce qu'il lui faut en plus, c'est une meilleure vie sexuelle. Je pense que si notre vie sexuelle était plus active que maintenant, je ne pourrais pas l'aimer plus que maintenant.
J'ai déjà pensé à le tromper, à aller voir ailleurs, mais ma conscience me rattrape avant et je ne fais rien.

Arrivé près d'une ruelle, je vois un homme en ressortir avec un masque rouge abordant un immense sourire, donnant un frisson de peur à quiconque, sur sa tête et une arme à feu dans sa main droite. Mon cœur s'arrête, ne comprenant pas ce qu'il se passe.

L'homme relève un peu sa tête mais pas assez pour que je vois qui s'y cache. Il pointe sur arme dans notre direction, ma vision ralentit le moindre geste de quiconque, mes mains tremblent, mon cœur bat aussi vite qu'il le peut et...

Boum.

L'inconnu vient de tirer dans notre direction. Je m'apprête à baisser la tête pour voir s'il m'a touché mais je n'ai pas le temps que j'entend un corps tomber lourdement au sol.

Je tourne lentement la tête pour voir qui est tombé, en espérant que c'est une personne que je ne connais pas. Mais quand je vois qui est à terre, mes yeux s'embrument de larmes, troublant ma vision. Je me laisse tomber, ne ressentant aucune douleur dans mes genoux malgré le sol en béton et secoue Louis, qui s'est pris une balle.

J'appuie à l'endroit où le sang jaillit le plus en criant de toutes mes forces. Le sang continue tout de même à couler sans que je puisse faire quelque chose et les yeux de Louis sont déjà vides et sans vie.

Je regarde mon père et voit qu'il ne fait rien. Je veux lui crier d'appeler une ambulance, de faire quelque chose, mais rien ne sort. Je regarde simplement ses yeux qui s'humidifie petit à petit.
A un moment, je me fait pousser par un inconnu qui se dit médecin. Je veux le pousser en lui disant que c'est un menteur, qu'il n'est pas médecin, mais je ne bouge pas. Je regarde simplement la scène en ralentit.

Une vieille dame me prend par les bras pour me soulever tout en disant que tout va bien se passer, qu'il va s'en sortir et que les ambulanciers vont arriver. Je me laisse faire, ne voulant pas me débattre.

Je tourne la tête vers le tireur et vois qu'il commence à courir dans le sens opposé de nous, sans que personne n'essaye de le rattraper. Malheureusement, il n'y a toujours aucuns mots qui ne sort sinon je crierai de le poursuivre.
Je regarde une dernière fois Louis et, au fond, je sais que Louis est déjà mort.

Hadès & Perséphone T1 : les dieux de l'enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant