Chapitre 1

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Perséphone

Toutes les nuits, je me fais réveiller par le même cauchemar. Un homme avec un masque rouge sortant d'une ruelle et tirant sur Louis. L'avantage d'avoir ce cauchemar, c'est que je ne rêve plus du viol de l'enfant qui peuple mes cauchemar.

Cette nuit est pire que toutes les autres, je rêve de cette petite et de Louis en même temps, ce qui m'empêche de me rendormir quand ils me réveillent. Alors, je décide de me préparer pour l'enterrement de Louis.  Cela fait maintenant cinq jours qu'il est mort. Cinq jours que je dors de plus en plus mal.

L'enterrement est prévu pour dix heures du matin, mais ayant préparé moi même l'enterrement, je dois me rendre plus tôt pour accueillir les personnes qui arriveront un peu plus tôt que prévu tels que les parents de Louis.
Vers neuf heures, je coupe le moteur de ma voiture et regarde l'entrée du funérarium dans lequel se trouve encore le cercueil de Louis.
Si j'avais su que j'aurais été veuve à l'âge de vingt-huit ans seulement...

Après un dernier soupir, je décide de sortir de ma BMW noir et d'aller près du cercueil de Louis pour lui parler un peu avant qu'il y ai trop de monde.

Je prend une chaise et la place devant la grosse boîte en bois qui a coûté plus de trois cent euros sous la demande de Louis avant sa mort.

— Oh, Louis... je commence en sentant déjà les larmes venir, qu'est-ce que je vais devenir sans toi ? Malgré notre vie sexuelle inactive, je t'aimais plus que tout... Je veux que tu reviennes. Louis, reviens ! je commence à crier. LOUIS, NE M'ABANDONNE PAS !

Maintenant, je crie de rage. J'essaye de contenir toute ma colère en moi, en vain. Quand je commence à crier trop fort, mon père décide d'arriver à ce moment.

Il m'attrape par la taille pour m'aider à prendre un peu l'air

Quand on arrive dehors, mon père me dépose par terre.

— Que se passe-t-il ? Me demande-t-il en caressant mes épaules comme il le fait toujours.

Mon père a toujours été là pour moi. Étant donné que j'ai perdu ma mère à ma naissance, d'après les dires de mon père, il ne me restait que lui. Toute ma vie, ça n'a été que lui et moi. Il n'a jamais voulu refaire sa vie. Et au fond, je lui en suis reconnaissante.

— Papa... je n'y arriverai pas. Ma vie sans Louis n'est pas... elle ne peut... j'y arriverais pas... bégayais-je sans pour dire un mot correctement.

J'essaye de calmer mes pleurs en regardant ce qu'il y a autour. Des pierres tombales. Encore et encore. Ce qui redouble mes pleures et ne m'aide pas à m'arranger. Le vent de début d'octobre
secoue les arbres autour de nous, mais également mes cheveux blonds, venant fouetter mon visage.

Quand mes pleures commencent à se calmer un peu, mon père prend mes joues entre ses deux mains et me demande en me regardant droit dans les yeux :

— Ça va ? Tu veux en parler ?

Son ton est aussi doux qu'un vent du printemps venant caresser le visage d'une petite fille courant dans un champ.

J'humecte son odeur. Un mélange de vanille avec de la cigarette. En temps normal, cette odeur m'aurait pourri le nez au point que je ne respire plus. Mais cette fois, c'est différent. J'aime cette odeur si familier.

Mon père a toujours fumé. Depuis que je suis née. Mais, d'après lui, il a commencé quand ma mère est morte et qu'il n'a pas su contrôler ses émotions. Il m'a expliqué que ma mère est décédée pendant son accouchement. Même si je me suis toujours senti coupable de la mort de ma mère, et de sa femme donc, il m'a expliqué un nombre incalculable de fois que je n'y étais pour rien. Alors, il m'a élevé en étant mon père, ma mère, mon meilleur ami et mon confident. Je lui ai toujours tout dit, sans aucune gêne. Ma première fois, mes premières règles, mon premier petit copain,...

Hadès & Perséphone T1 : les dieux de l'enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant