11- Là où ça a commencé 3/5

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Nerveuse au point de m'effondrer, je tourne en rond devant la porte du bureau de mon père. James Harley, l'homme que tout le monde craint en ville, cet homme impitoyable, autoritaire, et froid, est aussi mon père. Mais là, en cet instant, je ne suis plus seulement sa fille. Je suis celle qui doit lui avouer quelque chose de grave, de déshonorant.

Prenant mon courage à deux mains, je frappe à la porte. Sa voix grave résonne, m'autorisant à entrer. En poussant la porte, je le découvre plongé dans ses dossiers. Pourtant, dès qu'il m'aperçoit, il arrête tout. Lentement, il se redresse, ses yeux perçants sondant mon visage, comme s'il pouvait lire la culpabilité qui me ronge. Il s'approche d'un pas mesuré, et bien que son regard reste sévère, il pose une main lourde mais rassurante sur mon épaule.

— Quoi qu'il se passe, Camila, tu peux tout me dire, prononce-t-il d'une voix étrangement douce, bien qu'une froideur perçante demeure dans ses yeux.

Je sens mon cœur battre à tout rompre. C'est maintenant ou jamais. Inspirant profondément, je rassemble ce qui reste de mon courage.

— Papa, il faut que je te dise quelque chose, commence-je, la voix tremblante, presque brisée.

Son visage se ferme aussitôt, comme s'il anticipait l'ampleur de mes révélations. Sa main glisse de mon épaule, mais il reste à une distance où je peux sentir l'orage imminent dans chacun de ses muscles tendus.

— Continue, Camila, ordonne-t-il d'une voix glaciale.

Je serre les poings pour ne pas laisser voir que mes mains tremblent. Il faut que je lui dise tout. Je prends une grande inspiration, et les mots que je redoute de prononcer s'échappent enfin.

— Il y a quelques années, quand j'étais en Italie avec tante Gio, j'ai... j'ai rencontré quelqu'un. Un homme. Il s'appelle Diego. Je pensais que c'était un ami... mais il m'a manipulée. Il m'a impliquée dans ses affaires illégales.

Un silence glacial s'installe, et je vois son expression changer, passant de l'inquiétude à une colère si froide qu'elle me glace le sang. Il se redresse, dominant la pièce de toute sa stature imposante, chaque muscle de son visage tendu.

— Quel genre d'affaires, Camila ? demande-t-il, la voix ferme, chaque mot pesant comme une menace.

Je baisse les yeux, la honte m'envahissant alors que je murmure les mots, incapable de soutenir son regard.

— Du transport d'argent et de drogue, du blanchiment d'argent... Il m'a utilisée, papa. À cause de notre nom, pensant que personne ne me soupçonnerait.

Un silence tombe, chargé de tension, avant qu'il ne serre les poings si fort que je vois ses jointures blanchir. Il détourne brièvement le regard, comme pour contenir la tempête intérieure.

— Pourquoi... murmure-t-il, sa voix devenant un grondement de fureur contenue. — Pourquoi, Camila, ne m'as-tu rien dit plus tôt ?

L'autorité dans sa voix me fait frémir, mais je me force à répondre, à ne pas reculer malgré la peur.

— J'avais peur, papa. Peur de ta réaction, peur de ce qu'il pourrait faire si je parlais. Il... il m'a fait du chantage, menaçant de tout révéler, de me... me détruire, et par extension, de détruire notre nom.

À ce moment-là, la fureur dans ses yeux s'adoucit légèrement, et sans un mot, il m'attire brutalement contre lui. Il me serre dans ses bras, son étreinte ferme et protectrice, comme s'il essayait de me convaincre que, malgré tout, je reste sa fille.

— Personne ne te fera plus jamais de mal, murmure-t-il, sa voix grave vibrante d'une promesse inébranlable. Je vais m'occuper de cet homme. Lui et tous ceux qui t'ont blessée paieront. Je ne laisserai personne te toucher, ni toi, ni notre nom.

𝐂𝐀𝐌𝐈𝐋𝐀 & 𝐈𝐒𝐀𝐀𝐂Où les histoires vivent. Découvrez maintenant