Chapitre 23

4 3 0
                                    

J'avance dans un grand couloir beige rempli de nombreuses décorations  et moulures ornant le plafond.

C'est la seule partie du bâtiment qui me paraît accueillante.

Sur les murs de celui-ci trône différents portraits. Surement la ribambelle de président qu'a eu la citadelle. Le cadre censé arborer le dirigeant actuel est vide. Peut-être car récemment changé.

Je ne les regarde pas vraiment. Leurs regards me pèsent et je me sens observée de la pire des manières.

Je continue de marcher la tête haute mais les épaules affaissées, comme si le poids de chaque fardeau commis de ma main me tombait dessus en ce moment même. J'arrive à destination lorsque je lis un petit écriteau doré sur la porte "bureau de madame la présidente". Je ne toque pas, deux grandes personnes me barrent la route. Un homme et une femme de carrure imposante sont plantés devant moi. Ils tiennent chacun un fusil, et j'arrive à distinguer, caché dans leurs bottes un reflet métallique. Sans doute un couteau. Ces deux-là sont mieux armés que moi, je ne me risquerai pas à leur tirer dessus. Il doivent être bien mieux entraînés que ceux que j'ai combattu avec Kai lors de notre mission.

- Bonjour, j'ai un rendez-vous avec madame la présidente demain, mais c'est vraiment urgent il faut que je m'entretienne avec elle maintenant.

Je déplie machinalement ma convocation et la leurs tends.

- Pour un conseil de discipline? fit-il remarquer.

- Oui. Pas seulement, c'est plus complexe en fait.

- Elle est occupée, vous ne pouvez pas la déranger pour quelque chose d'aussi futile. Passez par votre professeur principal. M'explique la femme.

Je réfléchis, il est évident que je dois trouver quelque chose d'autres. Quelque chose qu'ils voudront à tout prit entendre. Mon sang ne fait qu'un tour : je sais exactement quoi dire. 

-  Il se trouve que j'ai aussi des informations sur l'exclu qui se serait infiltré dans vos locaux. Je réponds aussitôt.

- Quelles genres d'informations? Me demande-t-elle suspicieuse.

- C'est confidentiel.

- Très bien, on va procéder à la détection de métaux. Si on trouve une arme sur toi, on te renvoie dans ta citadelle de naissance.

Je déglutit difficilement. Bien sûr qu'ils vont trouver quelque chose. J'ai été idiote de ne pas y penser plutôt. Avoir accès plus simplement au bureau de la présidente est facile, mais s'y pointer avec une arme non, ils ne sont pas si bêtes. Je respire le plus calmement possible. Improvise. Ashley tu dois improviser, il en va de ta survie et celle de tes amies.

Bingo!

J'ai trouvé. Je n'ai jamais autant aimé être une femme qu'aujourd'hui. La militaire me passe son détecteur de métaux sur tout le corps. Je fais semblant de rajuster mon pantalon, mais en fait je bouge mon revolver de façon à ce que le détecteur émet un signal sur le devant de mon corps.

Soit Ça passe, soit ça casse.

Un bruit retentit. C'est l'objet qui bip.

La militaire s'apprête à soulever mon t-shirt pour voir si je n'ai pas d'armes en dessous mais je recule juste à temps. C'est le moment.

- Oh pas touche! Je n'ai aucune arme sur moi, j'ai toujours eu peur des ces trucs là. Ce sont juste les baleines de mon soutien-gorge qui on fait bipé votre détecteur rien de plus. -Je montre rapidement les bretelles de mon sous-vêtement comme pour confirmer mes dires, ils me regardent dubitatifs.

SacrificeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant