Chapitre 24

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Je sens quelque chose me toucher l'épaule. Ça n'en finit pas. Je demande à ce que l'on arrête de me secouer dans tous les sens, je veux dormir. J'ai les yeux collés de transpiration si bien que les ouvrir est un vrai supplice.

Ma vue n'est pas très claire, je distingue un mur gris délavé ainsi qu'une silhouette au loin. Mais je ne sais pas qui s'est ni où je suis.

On m'a sauvé.

J'essaye de reprendre possession de mon corps, j'ai l'impression de sortir d'un long black out. Je serre doucement ma main gauche. Mes doigts bougent correctement. Je sens un vide. Je n'ai plus rien. Le médicament à disparu.

La mémoire me revient brusquement. Quelqu'un à tirer sur Maya, elle est morte, il y a eu du feu. Beaucoup de feu et de fumée.

Je me sens poisseuse, lorsque j'arrive enfin à porter mes mains sur mon visage je me rends compte que celui-ci est toujours couvert de sang. J'ai également un goût de bile en bouche. Je me rappelle vaguement avoir vomi. Je regarde de l'autre côté de la pièce. Mon corps me fait atrocement mal. Je tourne la tête et mes yeux s'arrêtent sur une traînée de flammes dansantes.

Elles sont encore là. Je ne suis donc pas sorti d'affaire. Mais je ne suis plus dans le bureau. Je suis presque sûre de ne pas m'être déplacée. Serait-ce la personne qui me scrute au loin qui l'aurait fait?

Dans quel but exactement?

Je veux de l'eau. Ma gorge est si sèche. Je peine à parler.

- Aidez-moi, dis-je en chuchotant.

Elle s'approche, très lentement. Ce qui me parait être une éternité. Je me relève seule, douloureusement, mon corps et mon esprit souffrent à l'unisson. Je m'appuie contre le mur le plus proche et le plus loin des flammes. Je ne peux pas marcher, mes jambes flageolent. Je cherche du regard une sortie de secours, quelque chose qui pourrait m'aider à sortir de cette sombre pièce. Celle-ci est sale, vieille et aucune fenêtre ne l'éclaire.

Les flammes sont ma seule source de chaleur et de lumière. Mais elles me tiennent trop chaud, je sue, et mes larmes me collent à la peau. Je suis tellement désespéré. Je me sens seule et faible. Aucun de ces sentiments ne m'inspire une chance de m'en sortir. Je suis déshydratée et je ne sais pas où je suis.

La silhouette noire arrive enfin vers moi, je distingue son visage.

Une peau pâle, des cheveux noir, de petits yeux marron, c'est elle, Hélène. Elle me sourit. Mon amie lève sa main. Elle tient le médicament. Non, ce n'est pas celui que je tenais. J'en suis sûre. Le liquide de celui-ci est translucide, le mien était gris. C'est le vaccin.

Elle a le vaccin.

Soudain, je retrouve une once d'espoir. Je me glisse à l'aide du mur, pour l'atteindre, elle n'est qu'à quelques centimètres de moi. Je me jette dans ses bras, c'est bon de la retrouver.

Au moment où ses bras m'encerclent, quelque chose vient s'infiltrer dans ma peau .

Un bout de métal, tranchant.

Un couteau.

Je hurle si fort que ma gorge semble éclater.

Elle me repousse instantanément.

J'entreprends de lui poser mille et une questions. Comment m'a-t-elle trouvé? Est-ce elle qui m'a amené ici? Comment va-t-on s'en sortir?

Je veux aussi lui parler de ce qui c'est passé avec Maya.

C'est ce que j'aurais dit à mon amie.

Mais en vue de mon état je ne peux plus lui faire confiance. Je respire difficilement. La lame est dans mon ventre et le sang coule doucement. Dés que j'aurais enlevé le couteau, ma plaie se transformera en fontaine et je mourrai.

SacrificeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant