Sons of Hell

Chapitre 2 - Jake

Travis, mon VP, a été relâché rapidement dans la journée, faute de preuves, il s'en tire avec un rappel à la loi et quelques amendes. Nous sommes dans notre salle de réunion, avec mes frères les plus proches lorsque Travis entre, fier comme un coq.

— Salut les gars, la nuit a été bonne?

— Arrêtes donc de faire le malin et poses ton cul, on attend ton compte rendu, je lui lance impatient.

Bien sûr, je me suis fait moi même mon idée sur la petite avocate, mais j'ai besoin de me rassurer auprès de mon Vice Président en qui j'ai toute confiance. Il se pourrait que mon jugement soit légèrement troublé par de magnifiques yeux noisettes. Et la dernière chose dont nous avons besoin c'est d'une emmerdeuse, prête à tout pour nous la mettre à l'envers. Nous avons besoin d'un avocat fiable, parce que Brown commence à me poser problème..

— Sacrément sexy, raille t il, alors que les gars autour de la table se marrent de concert.

Je les fusille du regard, le silence se fait instantanément.

— Pardon Jake, mais je trouvais important de le souligner.. après Brown tu vois bien... Bref.. Elle a du cran la p'tite! C'est pas le genre à se laisser marcher sur les pieds ni à ouvrir les cuisses en un claquement de doigts. Et elle est franchement perspicace! Elle n'a peut être pas vu venir le coup quand le Shérif l'a appelé, mais une fois face à moi elle avait très bien compris ce qu'on voulait! Tu l'as vu?

— Ouais, je te rejoins, elle n'a pas froid aux yeux et ne bave pas devant nous. Elle pourrait faire l'affaire, surtout vu ses capacités.

— Alors, qu'est ce qu'on fait maintenant? Parce qu'elle ne va pas se laisser faire...

— On s'en tient au plan initial. Les Bandidos ont besoin d'un petit rappel et ça sera l'occasion de la voir dans son élément.

3 semaines plus tard, nous sommes en prison comme prévu. Nous avons été incarcéré il y a 4 jours et aujourd'hui nous allons voir notre avocat commis d'office ... ou plutôt notre avocate. Nous avons du graisser quelques pattes pour réussir à l'avoir, mais elle se tient devant nous dans un tailleur de coincée noire, talons aiguilles et chignon serré sur la nuque. Ses yeux lancent des éclairs lorsqu'elle nous aperçoit Travis et moi. Elle me déteste et moi aussi, parfait, que la partie commence.

— C'est une blague j'espère?

Un sourire sadique étire mes lèvres, content de l'effet que je produis sur elle, je désigne la chaise du menton l'invitant à s'assoir.

— Ravi de vous revoir Maître Campbell, roucoule Travis alors que je lève les yeux aux ciel.

Assis droit dans son siège ses mains à plat sur la table il lui fait face, sur de lui. Sa dégaine de mort vivant et son regard de glace les faits tous trembler mais elle ne se démonte pas et souffle bruyamment, exprimant son mécontentement. Je me pose négligemment contre le dossier de mon siège, les bras croisés sur le torse et les jambes tendus devant moi. C'est Travis qui parle, c'est toujours lui qui parle. Je n'aime pas bavasser pour rien. Je donne des ordres, point.

— Vous m'expliquez Messieurs?

— Maître Brown est parti en vacances, nous n'avions pas le choix, vous comprenez? répond il d'une voix mielleuse.

— Pour quelqu'un qui est en vacances j'ai trouvé sa plaidoirie d'hier assez intéressante.

Un sourire de tueur s'affiche sur le visage imberbe de mon VP.

— Soit. On vous veux, on vous aura et ça commence maintenant.

— Je ne travaillerai pas pour vous, dit elle en me regardant droit dans les yeux.

Mes mâchoires se serrent nerveusement faisant grincer mes dents à chaque pression que je leurs impose. Certes je ne voulais pas d'une petite fille fragile, mais là elle commence à me pomper.

— En attendant.. vous êtes là et on a besoin d'un avocat, donc..

— Pourquoi êtes vous ici?

— Nous avons été arrêté avec une certaine quantité de marijuana, ce qui nous qualifie de trafiquants de drogue, absurde n'est ce pas?, se marre Travis.

— Vous n'importez que de la cocaïne et vous étiez sur le territoire des Bandidos, dit elle, de toute évidence elle connait notre dossier. Vous m'expliquez ou on joue aux devinettes toute la journée?

Travis me regarde attendant mon approbation, je sonde la jolie brune face à moi. Elle me fusille de ses iris noisettes, mes yeux dérives sur ses lèvres pleines et j'acquiesce.

— Nous avions quelques petites choses à régler ici, en personne.. et les Bandidos avaient besoin d'une piqûre de rappel.

— Concernant?

— Tu es bien curieuse la baveuse, j'intervins.

— J'imagine que vous avez réglé vos problèmes ici, dit elle en lorgnant mes jointures abîmées par les coups que j'ai distribué.

— Observatrice et fouineuse, ça ne fait jamais bon ménage.

— Alors pourquoi vous me voulez?

— Tu es douée, je lui concède.

Un ricanement lui échappe.

— Je suis avocate depuis 2 ans, je n'ai pas eue le temps de me faire une réputation dans le milieu, je ne vois pas sur quoi vous vous basez!

— Je connais chacune des affaires que tu as défendu, je l'informe. Tu es douée!

Elle secoue la tête dépitée, elle n'est pas la seule à connaître le dossier de l'autre. Après une longue discussion sur notre affaire du jour, elle finit par sortir et nous la retrouvons 15 jours plus tard au tribunal. Sa plaidoirie est envoûtante, à moins que ce ne soit ses fesses. Ce pantalon bleu marine moule ses formes féminines à la perfection et Travis me donne un coup de coude dans les côtes en se marrant.

— Quoi? je grogne.

— Sexy la baveuse hein?, se moque t il.

Pour réponse je lève mon majeur. Après un interrogatoire interminable et des discours tout aussi longs, le verdict est rendu. Nous écopons d'un sursis. On a eue chaud, c'est vrai. Nous avions fait en sorte d'être arrêté avec une quantité suffisante pour appâter le Shérif mais pas assez pour purger une peine lourde. Mais elle a fait son job à la perfection et a obtenu le minimum. Mon choix est arrêté, ce sera elle, qu'elle le veuille ou non. A l'annonce du verdict elle se tourne vers nous rayonnante avant que son visage ne s'assombrisse en croisant mon regard enflammé. Elle est fière d'elle même si elle nous déteste, enfin surtout moi. Je ne comprends pas pourquoi elle est commis d'office avec un talent pareil, il va falloir que je creuse.